eau
Question de :
Mme Véronique Louwagie
Orne (2e circonscription) - Les Républicains
Mme Véronique Louwagie interroge M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la situation induite par la révision de la zone vulnérable en Basse-Normandie conformément à la directive européenne appelée «nitrates agricoles». La nouvelle zone vulnérable envisagée pour la Basse-Normandie a considérablement élargi la précédente zone. L'impact pour les exploitations agricoles entrant dans cette zone est élevé. Il implique de nouvelles méthodes de travail et l'obligation de mise aux normes pour les exploitations d'élevage. Cet impératif de mise aux normes ne peut être établi sans l'aide d'un programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole. En effet, dans un esprit de justice, il n'est pas concevable que les exploitations, entrant dans cette nouvelle zone vulnérable, réalisent des mises aux normes sans bénéficier, comme les autres exploitations de zone vulnérable par le passé, de compensation. C'est une nécessité afin de maintenir une filière économique importante que représente l'élevage en Basse-Normandie. Aussi souhaiterait-elle connaître ses intentions sur ce point.
Réponse publiée le 18 décembre 2012
La révision des zones vulnérables définies au titre de la directive 91/676/CEE dite directive « nitrates » s'effectue tous les quatre ans. La révision actuelle s'inscrit dans le cadre du contentieux C-193/12 pour lequel la Cour de justice européenne a été saisie le 26 avril 2012. Il est reproché à la France une délimitation insuffisante des zones vulnérables dans quatre bassins (Adour Garonne, Loire Bretagne, Rhin Meuse et Rhône Méditerranée) compte-tenu des concentrations en nitrates observées dans les eaux. Dix secteurs concernés par les demandes d'extension sont identifiés par la Commission européenne (CE). Devant la mesure d'une condamnation, il est indispensable de veiller à ce que la délimitation issue de la révision actuelle puisse satisfaire aux demandes formulées par la CE. Les préfets coordonnateurs de bassin, en charge de cette révision, doivent par conséquent veiller à ce que les propositions soient suffisantes pour contribuer à la résolution du contentieux. Il est indispensable en particulier que les secteurs identifiés par la CE fassent l'objet d'une analyse approfondie tant pour justifier du classement que du non classement. Les travaux visant à réaliser ces analyses mobilisent l'ensemble des acteurs concernés dans le cadre de la gouvernance de bassin. Les acteurs agricoles et les élus impliqués localement peuvent faire entendre leurs préoccupations et recevoir toutes les réponses nécessaires dans le processus d'élaboration de la révision du zonage. Les investissements nécessaires pour la mise aux normes des exploitations dans les nouvelles zones vulnérables et pour l'installation des jeunes agriculteurs pendant un délai de 36 mois peuvent faire l'objet de financements. Le ministère de l'écologie du développement durable et de l'énergie expertise actuellement le soutien que pourraient apporter les agences de l'eau.
Auteur : Mme Véronique Louwagie
Type de question : Question écrite
Rubrique : Déchets, pollution et nuisances
Ministère interrogé : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Ministère répondant : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Dates :
Question publiée le 2 octobre 2012
Réponse publiée le 18 décembre 2012