Question de : M. Jean-Louis Costes
Lot-et-Garonne (3e circonscription) - Les Républicains

M. Jean-Louis Costes attire l'attention de M. le ministre des finances et des comptes publics sur la situation des veuves d'anciens combattants confrontées à la nouvelle lecture restrictive de l'article 195 du code général des impôts. Cette nouvelle lecture retire à ces veuves, ayant perdu leur époux avant qu'ils atteignent 75 ans, l'avantage d'une demi-part fiscale supplémentaire dont elles bénéficiaient elles-mêmes à leurs 75 ans. Aussi, nombreuses sont celles qui se retrouvent aujourd'hui imposables ou ont à payer des redevances ou taxes dont elles étaient exonérées auparavant. Déjà, sur le revenu 2012, les modifications des limites de tranches et du plafonnement de la réduction d'impôts résultant de la demi-part ont eu pour beaucoup de ces femmes un effet désastreux. Leur situation risque de s'aggraver encore davantage si elles ne bénéficient plus de cette part et demi. Il lui demande donc quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement en matière fiscale pour ces veuves dont l'époux ancien combattant est décédé avant de pouvoir bénéficier de cet avantage fiscal.

Réponse publiée le 30 décembre 2014

En application du f du 1 de l'article 195 du code général des impôts (CGI), le quotient familial des personnes âgées de plus de 75 ans et titulaires de la carte du combattant ou d'une pension servie en vertu des dispositions du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre, est majoré d'une demi-part supplémentaire. Cette disposition est également applicable aux personnes âgées de plus de 75 ans, veuves de personnes remplissant toutes les conditions requises, ce qui suppose que le défunt a bénéficié, au moins au titre d'une année d'imposition, de la demi-part mentionnée ci-dessus. Il s'ensuit que les veuves des personnes titulaires de la carte du combattant n'ayant pas atteint l'âge de 75 ans ne peuvent pas bénéficier de cette demi-part supplémentaire. En effet, le maintien de la demi-part au bénéfice de la personne veuve en cas de décès du titulaire de la carte d'ancien combattant après 75 ans, permet d'éviter que la perte de cette demi-part, dont elle bénéficiait avant ce décès, puisse la pénaliser. Il n'est en revanche pas équitable d'accorder par principe un avantage spécifique aux veuves de plus de 75 ans de personnes titulaires de la carte d'ancien combattant qui n'ont elles-mêmes jamais bénéficié de cette demi-part. Enfin, cet avantage constitue une exception au principe du quotient familial, puisqu'il ne correspond à aucune charge effective, ni charge de famille, ni charge liée à une invalidité. Dès lors, comme tout avantage fiscal, ce supplément de quotient familial ne peut être préservé que s'il garde un caractère exceptionnel, ce qui fait obstacle à une extension de son champ d'application.

Données clés

Auteur : M. Jean-Louis Costes

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôt sur le revenu

Ministère interrogé : Finances et comptes publics

Ministère répondant : Finances et comptes publics

Dates :
Question publiée le 2 septembre 2014
Réponse publiée le 30 décembre 2014

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