Réponse publiée le 14 juillet 2015

Les collectivités territoriales propriétaires de plus de 80 % des équipements sportifs en France ont la totale liberté de choisir les matériaux qu'elles souhaitent mettre en oeuvre dans leurs équipements sportifs à l'exception de ceux destinés à la compétition. Ces derniers doivent répondre aux exigences des règles fédérales édictées par les fédérations sportives (article R.131-33 du code du sport). A la connaissance du secrétaire d'Etat chargé des sports, les fédérations concernées n'ont pas le projet d'imposer des glaces synthétiques. Il est vrai que la glace synthétique est plus facile à installer (pas d'équipement de réfrigération) et moins coûteuse en fonctionnement (pas de consommation d'eau et d'énergie). Cependant sa qualité de glisse est sans commune mesure avec une patinoire classique, elle cause une usure quatre fois plus rapide des lames des patins, et les filières de recyclage du produit en fin de vie ne sont pas encore mises en place. La préservation de l'environnement et la lutte contre le dérèglement climatique relèvent de mesures d'atténuation (en limitant les émissions de gaz à effet de serre) et de mesures d'adaptation pour réduire la vulnérabilité aux variations climatiques. Dans ce contexte, la question de l'émergence des patinoires à glace synthétique souligne bien l'enjeu pour les politiques publiques et la position prise par le secrétariat d'Etat chargé des sports : prendre des mesures d'adaptation fondées sur une perception claire des conditions à venir, pour éviter qu'elles ne deviennent des mesures de « mal-adaptation » qui peuvent s'avérer dangereuses à long terme. C'est pourquoi, le remplacement de la glace naturelle par la glace synthétique, comme d'ailleurs de façon plus large le remplacement des surfaces naturelles par des synthétiques pour les équipements sportifs, n'est pas une recommandation de la stratégie nationale de développement durable du sport, pour une gestion durable des équipements. Il y est plutôt recommandé de concevoir des outils spécifiques à la gestion durable des sites de pratiques et équipements, de vérifier que les produits émergents utilisés par les entreprises ne sont pas néfastes pour la santé des sportifs et l'environnement. La recherche dans le domaine du sport doit être un moteur du changement.