lutte contre l'exclusion
Question de :
M. Fernand Siré
Pyrénées-Orientales (2e circonscription) - Les Républicains
M. Fernand Siré appelle l'attention de Mme la secrétaire d'État, auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion sur les revendications du collectif des CUI/AED de l'éducation nationale des Pyrénées-Orientales. Ce collectif, créé depuis 7 ans, veille à alerter les administrations de notre département des irrégularités et injustices que subissent les personnels employés en CUI (contrat unique d'insertion) ou AED (assistants d'éducation) dans l'éducation nationale. Ces contrats s'adressant à des personnes ayant perdu contact avec le monde du travail - ou n'y étant encore jamais rentrées - devraient être des contrats offrant un enrichissement suffisant pour provoquer le retour ou le passage à l'activité. Or, en dépit du fait que les postes proposés soient intéressants, les formations dispensées sont cruellement insuffisantes, se limitant la plupart du temps à de l'information ou à la confection d'un curriculum vitae. Ces personnes dont le remplacement n'est pas prévu, doivent effectuer ces formations sur leurs plages de repos et ne sont pas toujours indemnisées de leurs frais de déplacement. Par ailleurs la rémunération qui revient à un SMIC pour un contrat de 20h n'est pas suffisante dans la mesure où l'amplitude horaire empêche dans la plupart des cas de pouvoir cumuler un autre emploi. D'autre part les personnes amenées à intervenir auprès d'enfants handicapés souffrent de ne recevoir aucune formation qui les aiderait à accompagner ces enfants au mieux. Ces contrats précaires correspondent à des besoins non pérennes. Aussi le personnel est amené à tourner sur les différents postes, ce qui représente un gâchis d'énergie, de ressources et d'auto-formation. Le gâchis est encore plus évident chez les AVSI (auxiliaires de vie scolaire individuels) qui créent un rapport de confiance avec un enfant avant de devoir le quitter pour laisser place à une autre personne également non formée. Aussi ces personnes demandent que les économies ne soient pas faites sur les catégories sociales les plus défavorisées. Ces contrats d'insertion ne semblent pas suffisants dans la mesure où ils n'empêchent pas la précarité et qu'ils ne permettent aucune formation suffisante. Il aimerait donc connaître les mesures envisagées par le Gouvernement pour améliorer ce dispositif.
Réponse publiée le 24 mars 2015
Les assistants d'éducation (AED) sont essentiels au bon fonctionnement des établissements. Ils apportent un soutien indispensable à l'équipe éducative pour l'encadrement et la surveillance des élèves, ainsi que pour l'assistance pédagogique dans les établissements de l'éducation prioritaire. Si les AED sont recrutés sur la base de contrats de droit public d'une durée maximale de trois ans, renouvelables dans la limite d'une période d'engagement totale de six ans, il n'en demeure pas moins que la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche est attentive au fait qu'ils puissent bénéficier de réelles perspectives professionnelles. Les règles de gestion posent le principe selon lequel le concours reste la voie normale d'accès au corps des enseignants comme aux corps de l'ensemble de la fonction publique de l'Etat, conformément aux dispositions de la loi du 11 janvier 1984 qui constitue le titre II du statut général des fonctionnaires. Ainsi, les AED peuvent se présenter aux différents concours des métiers de l'enseignement, notamment aux concours internes. Ils peuvent également se présenter aux concours de l'enseignement en externe, qui ne sont contraints ni par une limite d'âge, ni par une durée minimum requise dans les services de la fonction publique. Enfin, à l'issue de leur contrat, les assistants d'éducation peuvent demander à faire valider l'expérience acquise dans les conditions définies par l'article L. 6412-1 du code du travail. Au moment où les recrutements de professeurs augmentent fortement avec la création de 21 000 postes d'enseignants titulaires sur l'ensemble du quinquennat, les AED se voient offrir une véritable chance de pouvoir mener à bien un projet professionnel au sein de l'éducation nationale. En outre, s'agissant des assistants d'éducation qui exerçaient une mission d'auxiliaire de vie scolaire (AED-AVS), une mesure législative a été rendue nécessaire afin d'introduire une disposition dérogeant à la durée maximale d'engagement (6 ans) et la possibilité d'accéder à un CDI. Pour ce faire, l'article 124 de la loi de finances initiale pour 2014 a créé dans le code de l'éducation un nouveau chapitre intitulé « Dispositions spécifiques relatives aux accompagnants des élèves en situation de handicap » et un article L. 917-1. Outre la professionnalisation des fonctions d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et leur pérennisation, cet article de loi prévoit également que les AED-AVS maintenus dans leurs fonctions à la rentrée scolaire 2013, bien que parvenus au terme de six années d'engagement au plus tard le 1er janvier 2013, peuvent bénéficier d'un CDI. Le Gouvernement a concrétisé ce dispositif au travers du décret n° 2014-724 du 27 juin 2014 qui offre à ces collaborateurs une véritable reconnaissance de leurs compétences et des garanties professionnelles sur le long terme. Ce nouveau cadre juridique concernera plus de 28 000 agents sur l'ensemble du quinquennat. Les candidats aux fonctions d'AESH doivent être titulaires d'un diplôme dans le domaine de l'aide à la personne ou justifier d'au moins deux ans d'expérience dans des fonctions d'aide à l'inclusion scolaire ou d'accompagnement d'élèves ou d'étudiants en situation de handicap. Les AESH sont recrutés par contrat à durée déterminée (CDD) d'une durée maximale de trois ans. A l'issue de six années d'exercice effectif des fonctions, si un nouveau contrat est conclu, il le sera sous la forme d'un CDI. Les services accomplis en qualité d'AED pour exercer des fonctions d'aide à l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap étant assimilés à des services accomplis en qualité d'AESH, des CDI vont régulièrement pouvoir être conclus dès maintenant. S'agissant des critères d'appréciation de l'ancienneté, les services discontinus d'AESH sont pris en compte dans le calcul des six années ouvrant droit au CDI, sous réserve que la durée des interruptions n'excède pas quatre mois. Enfin, ces agents, qui bénéficient désormais d'une situation professionnelle pérenne, pourront, sans que cela constitue une condition pour l'obtention d'un CDI, s'engager dans une démarche de validation des acquis de l'expérience (VAE) afin de valider un diplôme d'Etat unique d'accompagnant, qui est actuellement en cours d'élaboration et qui leur permettra de voir leur compétences professionnelles reconnues. Le contrat unique d'insertion est conclu pour une durée minimale de 6 mois et renouvelable dans la limite d'une durée totale de 24 mois. La durée maximale d'un CAE-CUI peut être portée à 60 mois pour les salariés âgés de 50 ans et plus et bénéficiaires du RSA, de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), de l'allocation temporaire d'attente (ATA), de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) ou reconnus travailleurs handicapés (article L. 5134-25-1 du code du travail). Il a été demandé aux recteurs d'académie de procéder prioritairement aux recrutements et renouvellements de contrats aidés affectés aux missions d'accompagnement d'élèves en situation de handicap de façon à satisfaire les prescriptions des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ce qui, compte tenu des besoins recensés, concernera les deux tiers de ces nouveaux recrutements ou renouvellements. Le décret n° 2014-724 du 27 juin 2014 relatif aux conditions de recrutement et d'emploi des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) donne la possibilité aux personnes parvenant au terme de deux années d'engagement en CUI-CAE et qui ont acquis une expérience professionnelle dans le domaine de l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap de pouvoir bénéficier d'un recrutement en qualité d'AESH. Elles sont alors engagées en CDD d'AESH en bénéficiant, le cas échéant, de la dispense de diplôme, et peuvent accéder au CDI au terme de six années en CDD.
Auteur : M. Fernand Siré
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique sociale
Ministère interrogé : Handicapés et lutte contre l'exclusion
Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Dates :
Question publiée le 2 décembre 2014
Réponse publiée le 24 mars 2015