universités
Question de :
M. Christian Estrosi
Alpes-Maritimes (5e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Christian Estrosi rappelle à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche que le 18 novembre 2014 l'Assemblée nationale a voté en première lecture le projet de loi de finances 2015. Notre devoir collectif, envers nos 2,4 millions d'étudiants, est notamment de leur offrir un avenir. Nous devons travailler à faire avancer les champs de la connaissance, à créer de l'innovation au profit de la compétitivité de l'économie française. Dans cette perspective, il est incompréhensible que les députés de sa majorité aient adopté une série d'amendements de dernière minute proposés par le Gouvernement, qui aboutissent à réduire de 70 millions d'euros (dans le programme 150, par rapport au PLF 2015) le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cette amputation supplémentaire n'est pas soutenable financièrement pour les établissements qui n'ont plus aucune marge de manœuvre, alors même qu'ils ont déjà engagé des réformes structurelles lourdes et qu'ils financent majoritairement leurs investissements. Je me joins donc avec force à la Conférence des présidents d'université pour lui demander en conséquence de revenir sur cette politique désastreuse qui condamne les universités et les écoles françaises à une dégradation sans précédent de leur situation financière et compromet leurs missions au service de notre jeunesse et de l'avenir de notre pays.
Réponse publiée le 1er décembre 2015
Le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche a fait l’objet d’une priorité constante de la part du Gouvernement. Pour la 3ème année consécutive, il augmentera en 2015. Depuis 2012, les moyens des établissements d’enseignement supérieur ont ainsi augmenté de près de 280 M€. Par ailleurs, les moyens alloués à la vie étudiante ont représenté un effort de 458 M€ depuis 2012 dans le cadre d’une réforme des bourses sur critères sociaux. Les mesures prises comprennent notamment le financement du 10ème mois de bourse et la création de deux nouveaux échelons : l’échelon 0bis d’un montant annuel de 1 000 € qui a bénéficié à 55 000 étudiants à la rentrée 2013 et à 77 500 de plus à la rentrée de 2014, et l’échelon 7 d’un montant annuel de 5 500 € qui a bénéficié à plus de 37 000 étudiants. Ont également été créées 1 000 nouvelles allocations annuelles en 2013 et 1000 autres en 2014 au titre du fonds national d’aide d’urgence (FNAU) en faveur des étudiants en situation d’autonomie avérée. Pour préserver le pouvoir d’achat des étudiants boursiers, la revalorisation annuelle des bourses sur critères sociaux a été augmentée de 0,7 % à la rentrée universitaire 2014-2015, soit un montant supérieur à celui de l’inflation constatée sur un an (0,5 % d’après l’INSEE en juillet 2014). Concernant plus précisément la loi de finances pour 2015, un amendement qui était destiné à financer des dépenses supplémentaires votées en première lecture à l’Assemblée nationale n’a finalement pas concerné les établissements d’enseignement supérieur, les 70 M€ retranchés dans un premier temps à ce budget ayant été rétablis en seconde lecture à l’Assemblée nationale. Pour les années à venir, des garanties sont données concernant la pérennité de la priorité accordée à la jeunesse et à l’enseignement supérieur. Ainsi, conformément aux engagements pris en 2012, 1 000 emplois supplémentaires continueront d’être créés chaque année dans l’enseignement supérieur jusqu’à la fin de la mandature. C’est un effort considérable pour garantir la qualité des conditions d’études des étudiants. Par ailleurs, le budget triennal prévoit la prise en compte pérenne, pour les universités, du glissement vieillesse-technicité (GVT) ainsi que de la compensation boursière. La loi de finances pour 2015 prévoit en outre la poursuite de la réforme visant à compenser intégralement l’exonération des droits d’inscriptions des étudiants boursiers dans les établissements d’ici à 2017. Par ailleurs, la compensation liée à l’augmentation globale du nombre de boursiers est financée pour l’ensemble des établissements pour l’année 2015. Enfin, une dotation complémentaire est prévue pour les universités au titre de la compensation des droits de scolarité dont sont exonérés les enseignants stagiaires inscrits dans les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE). Le Gouvernement est conscient des efforts importants réalisés par les universités depuis plusieurs années pour optimiser leur gestion dans un cadre budgétaire contraint. C’est dans cet esprit que le Gouvernement a décidé d’agir dès 2012 pour corriger les carences de la loi LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités) avec notamment la mise en œuvre d’un dispositif d’accompagnement et de formation des équipes de gouvernance des universités dont la vocation est de consolider l’autonomie des opérateurs confirmée par la loi relatives à l’enseignement supérieur et à la recherche du 22 juillet 2013. Aujourd’hui, les résultats témoignent de l’amélioration de la situation. Sur les 103 établissements d’enseignement supérieur bénéficiant des responsabilités et compétences élargies en 2014, seuls 8 établissements étaient effectivement en déficit lors de la clôture de l’exercice 2013, alors qu’ils étaient 16 en 2012. De plus, seuls 4 établissements présentaient, en 2013, un déficit pour la deuxième année consécutive, au lieu de 5 pour les exercices 2011 et 2012.
Auteur : M. Christian Estrosi
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement supérieur
Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Dates :
Question publiée le 9 décembre 2014
Réponse publiée le 1er décembre 2015