ONERA
Question de :
M. Jacques Cresta
Pyrénées-Orientales (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. Jacques Cresta attire l'attention de M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sur la situation de l'ONERA (Office national d'études et de recherches aéronautiques). Cet établissement est un fleuron de l'industrie de l'aéronautique et un acteur essentiel de la recherche en matière aéronautique et spatiale. Or, depuis 2010, l'ONERA a perdu 10 % de son budget abondé par ses clients et le ministère de la défense. Ceci pourrait avoir des incidences directes sur la pérennité de notre savoir-faire national dans ce domaine. La concurrence internationale dans ce domaine s'est intensifiée et des acteurs industriels américains et chinois sont en train de développer leurs propres savoir-faire, les Chinois souhaitant pour leur part développer leur propre constructeur aéronautique : COMAC. Aussi il aimerait connaître son sentiment sur la situation actuelle de l'ONERA.
Réponse publiée le 10 novembre 2015
La France considère l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA) comme un acteur essentiel et stratégique de la préparation du futur pour notre industrie aéronautique et spatiale. S'agissant du budget de cet organisme, il convient d'observer que la diminution conjoncturelle du montant de la subvention pour charges de service public (SCSP) accordé par le ministère de la défense intervenue au titre de l'année 2014 a résulté, d'une part, de l'indispensable effort conduit par le Gouvernement afin de réduire les dépenses publiques pesant notamment sur les dépenses transversales des opérateurs et, d'autre part, d'un abattement non pérenne correspondant à des crédits qui avaient été gelés dans le fonds de roulement de l'établissement, en 2010, pour le financement d'une opération immobilière devenue sans objet. La SCSP a été rétablie à son niveau habituel en 2015. L'activité contractuelle de l'Office a en outre connu un incontestable ralentissement entre 2010 et 2014, bien que la part des commandes passées par le ministère de la défense soit restée globalement stable durant cette période caractérisée par un contexte budgétaire très contraint. Par ailleurs, un certain nombre de pays, tels l'Allemagne ou la Chine, investissent et développent des compétences dans le domaine de l'aéronautique et du spatial et en particulier dans celui des grandes souffleries. Enfin, il est précisé que les grandes souffleries sont de plus en plus concurrencées par la montée en puissance des simulations numériques, ce qui entraîne une baisse sensible des commandes et rend plus difficile l'équilibre financier de cette activité au sein de l'ONERA. Pour autant, des acteurs non-européens continuent de faire régulièrement appel aux savoir-faire et aux prestations de l'ONERA, ce qui témoigne de la reconnaissance de l'expertise française dans ce secteur. En ce qui concerne le cas particulier des souffleries de Modane, les investissements à envisager pour leur maintien en condition opérationnelle sont en cours d'examen et seront précisés dans le cadre de l'élaboration du futur contrat d'objectifs et de performance de l'Office couvrant la période 2016-2020.
Auteur : M. Jacques Cresta
Type de question : Question écrite
Rubrique : Recherche
Ministère interrogé : Économie, industrie et numérique
Ministère répondant : Défense
Dates :
Question publiée le 23 décembre 2014
Réponse publiée le 10 novembre 2015