allergies
Question de :
M. René Rouquet
Val-de-Marne (9e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. René Rouquet interroge Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les moyens de prévenir les allergies liées à l'ambroisie. Plante invasive et allergène initialement présente seulement dans le sud-est de la France, l'ambroisie s'étend désormais sur tout le territoire national car elle touche 87 départements. Le pollen de cette mauvaise herbe cause de nombreuses affections : des rhinites, des conjonctivites, et des infections respiratoires. On estime que 15 % de la population exposée à l'ambroisie est touchée par une de ces affections. Alors que les premières manifestations allergiques apparaissent avec l'arrivée du printemps et devraient atteindre un pic cet été, il devient urgent de prendre des mesures de lutte efficaces pour traiter ce problème de santé publique en étroite collaboration avec les agriculteurs français, dans la mesure où le pollen d'ambroisie est originaire à 75 % de leurs parcelles. La lutte contre l'ambroisie étant inscrite dans le « Plan national santé-environnement 2 » au titre de la prévention des allergies, il voudrait savoir quelles sont les dispositions particulières que le Gouvernement entend adopter rapidement afin de soulager les malades dont le nombre ne cesse de croître et qui ne comprennent pas l'attentisme des pouvoirs publics sur ce sujet.
Réponse publiée le 26 mai 2015
Conscient des effets sanitaires qu'engendre la prolifération de l'ambroisie, le ministère chargé de la santé a inscrit la lutte contre cette plante au pollen hautement allergisant parmi les objectifs des trois plans nationaux santé environnement qui se sont succédé depuis 2004. Dans le cadre de ces plans, plusieurs actions ont été mises en place pour limiter l'expansion de cette espèce envahissante et prévenir ses effets sur la santé. Parmi elles, figure en particulier la création, en juin 2011, de l'observatoire des ambroisies dont la mise en oeuvre a été confiée à l'institut national de la recherche agronomique. Constituant un centre de ressources de référence en France en matière d'ambroisies, cet observatoire est notamment chargé de favoriser la coordination des actions de prévention, de lutte, de formation et d'information, mises en place aux échelles nationale et locale par différents acteurs. Par ailleurs, une première cartographie nationale de présence de la plante, déclinée régionalement, a été réalisée en 2011 ; sa mise à jour en 2014 met en évidence la progression de l'ambroisie dans un grand nombre de régions françaises. Il s'avère donc nécessaire de poursuivre la lutte contre l'ambroisie. Il existe également d'autres espèces végétales et animales dont la prolifération est nuisible à la santé humaine. C'est le cas par exemple de la berce du Caucase, plante envahissante qui peut provoquer, par contact et en présence de rayonnements solaires, de graves brûlures, des chenilles processionnaires qui émettent des poils très urticants et du papillon de cendre très présent en Guyane et qui émet des fléchettes urticantes. Compte tenu de leur caractère envahissant, plus on tarde à agir contre ces espèces et plus le nombre de malades ainsi que les coûts de santé associés augmentent. C'est pourquoi, à l'occasion de la discussion en première lecture du projet de loi de modernisation de notre système de santé à l'Assemblée nationale, un amendement a été adopté permettant la création d'un nouveau chapitre dans le code de la santé publique relatif à la lutte contre les espèces végétales et animales dont la prolifération est nuisible à la santé humaine. Il est ainsi prévu, à ce stade des discussions parlementaires, qu'un décret fixe la liste des espèces concernées ainsi que les mesures de prévention et de lutte pouvant être prises contre ces espèces. Il est également inscrit la possibilité d'interdire ou de limiter, en tant que de besoin, l'introduction ou la mise sur le marché de certaines de ces espèces.
Auteur : M. René Rouquet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Affaires sociales, santé et droits des femmes
Ministère répondant : Affaires sociales, santé et droits des femmes
Dates :
Question publiée le 12 mai 2015
Réponse publiée le 26 mai 2015