Question de : Mme Nathalie Nieson
Drôme (4e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Mme Nathalie Nieson attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la place des génériques dans le système de santé français. Cette solution visant à limiter le déficit de l'assurance maladie et améliorer l'équilibre des comptes sociaux ne reste en réalité que peu utilisée par les patients comme par les médecins. Ces derniers utilisent encore facilement la mention « non substituable » comme formule de complaisance au détriment des « pharmaciens qui jouent le jeu » et amène parfois ceux-ci à être confrontés à des pertes de clientèle. Certes les ventes de génériques sont reparties à la hausse avec une politique de relance depuis juillet 2012, traduite dans la nouvelle version du programme « tiers payant contre générique ». Il y a lieu de dépasser la réticence psychologique et le manque de confiance sur la composition de ces médicaments génériques. Aussi, elle lui demande ce qu'elle entend proposer pour améliorer cette motivation et réduire cette réticence à préférer le générique au princeps.

Réponse publiée le 16 avril 2013

L'avenant n° 6 à l'accord national fixant les objectifs de délivrance de spécialités génériques, conclu entre l'union nationale des caisses d'assurance maladie (UNCAM) et les syndicats de pharmaciens d'officine, vise à renforcer, en le généralisant, le dispositif tiers-payant contre génériques prévu par l'article L.162-16-7 du code de la sécurité sociale. Si le patient refuse le médicament générique, il se voit dès lors placé dans l'obligation de faire l'avance des frais et de demander ensuite le remboursement du médicament à sa caisse. Cette mesure contribue au développement de la substitution et à la promotion des génériques qui, tout en garantissant la sécurité et la qualité de ces produits, contribue à l'équilibre de la sécurité sociale. Ainsi, les économies réalisées par les génériques depuis 2000 sont de l'ordre de 10 Md € (source, rapport IGAS-IGF sur la maîtrise de l'ONDAM 2013-2017). Cette mesure vise également à répondre à une hétérogénéité existante sur le terrain en mettant notamment en place des objectifs spécifiques pour certains départements. Le « tiers-payant contre génériques » ne s'applique pas dans certains cas, notamment pour certains médicaments pour lesquels existent des recommandations sanitaires spécifiques ou lorsque le médecin a précisé que le médicament était non substituable. Il convient de rappeler que l'article L. 5125-23 du code de la santé publique prévoit que la mention « non substituable » doit être expresse et portée sur la prescription sous forme exclusivement manuscrite. Ainsi la simple mention « NS » ou l'apposition de la mention par tampon n'est pas acceptée. Par ailleurs, cette mention « non substituable » a vocation à être exceptionnelle. La caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), ayant passé au crible douze mille ordonnances présentant au moins un médicament inscrit au répertoire des génériques et dispensées dans plus de huit mille officines françaises, observe que « le taux de mention "non substituable" à la ligne de produit s'élève à 4,2 % », témoignant d'une utilisation peu fréquente du « non substituable » parmi les médecins. Si cette mention « non substituable » respecte les conditions dans lesquelles elle est inscrite sur l'ordonnance, le patient bénéficie du tiers-payant. Cette règle a d'ailleurs été réaffirmée par la CNAMTS devant les difficultés rencontrées concernant cette mention dans certaines caisses primaires d'assurance maladie. La CNAMTS a donc rappelé que le pharmacien doit pouvoir accorder le tiers-payant en cas de présence de la mention « non substituable » sur l'ordonnance, dès lors que cette mention est reportée conformément aux modalités prévues par les textes.

Données clés

Auteur : Mme Nathalie Nieson

Type de question : Question écrite

Rubrique : Pharmacie et médicaments

Ministère interrogé : Affaires sociales et santé

Ministère répondant : Affaires sociales et santé

Dates :
Question publiée le 6 novembre 2012
Réponse publiée le 16 avril 2013

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