Liban
Question de :
M. Henri Jibrayel
Bouches-du-Rhône (7e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. Henri Jibrayel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le retour de la violence à Beyrouth, capitale du Liban et s'inquiète d'une éventuelle contagion de la « guerre civile » syrienne au Liban. Le 19 octobre 2012, une voiture piégée a explosé à Beyrouth, une première depuis 2008, dans le quartier chrétien d'Acharafieh, près de la place Sassine. L'attentat a causé la mort de dix personnes et il a fait plus de 100 blessés. Le chef des forces de sécurité intérieures du pays, le général Wissam El Hassan, a été tué dans l'opération. Pour la stabilité de la région et la sécurité des Libanais, il importe que le Liban reste à l'écart des tensions régionales et plus particulièrement, de celles de ses voisins. Il lui demande par conséquent si la France et l'Union européenne développent, en ce moment, des stratégies pour soutenir le Liban en cette période cruciale.
Réponse publiée le 25 décembre 2012
La France est vivement préoccupée par l'intensification constante de la répression en Syrie et par les graves répercussions de la crise syrienne au Liban. Elle a immédiatement condamné l'attentat qui a coûté la vie au général Wissam Al-Hassan le 19 octobre dernier, en exprimant sa solidarité vis-à-vis des autorités libanaises. Elle appelle à ce que toute la lumière soit faite sur cet acte terroriste afin que ne soit tolérée aucune forme d'impunité. Elle met également en garde tous les Libanais contre le piège de la déstabilisation et de la surenchère, et salue les efforts des autorités pour se tenir à distance de la crise syrienne ainsi que les démarches du président Sleimane en faveur du dialogue national. A l'initiative de la France, le Conseil de sécurité des Nations Unies a fait, le jour même de l'attentat, une déclaration à la presse en ce sens. Comme l'a promis le Président de la République lors de son déplacement à Beyrouth le 4 novembre dernier, la France ne ménagera aucun effort pour garantir au Liban son indépendance, sa sécurité et son unité, contre les menaces de déstabilisation dont il est la cible. La coopération de la France avec l'armée libanaise s'inscrit dans cette perspective. Plus largement, la France comme l'Union européenne souhaitent renforcer leurs relations de coopération avec le Liban. Le conseil Affaires étrangères du 23 juillet dernier a réaffirmé le soutien de l'Union aux institutions libanaises, et l'importance de son partenariat avec le Liban, dans le cadre de la politique de voisinage. A ce stade, l'aide globale européenne au Liban pour l'aider à faire face aux répercutions de la crise syrienne s'élève à 11,8 millions d'euros, dans le cadre de l'aide d'urgence humanitaire - à hauteur de 6,8 millions d'euros sur le budget d'ECHO - ou de la politique européenne de voisinage - à hauteur de 5 millions d'euros. Cette aide vise à soutenir le Liban dans la prise en charge des réfugiés syriens, dont le nombre a dépassé ces derniers jours le seuil des 100.000 personnes. La France apporte quant à elle, outre sa contribution à l'aide européenne, une aide bilatérale supplémentaire de 650.000 euros à destination des réfugiés. Elle est par ailleurs très attachée au maintien de ses relations de coopération politique, économique et culturelle avec le Liban. Dans ce contexte, la tenue du salon du livre francophone à Beyrouth et la visite de Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée à la francophonie, quelques jours à peine après l'attentat du 19 octobre, ont constitué un signe fort de notre solidarité.
Auteur : M. Henri Jibrayel
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères
Ministère répondant : Affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 6 novembre 2012
Réponse publiée le 25 décembre 2012