cancer du col de l'utérus
Question de :
M. Georges Fenech
Rhône (11e circonscription) - Les Républicains
M. Georges Fenech appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le vaccin contre les papillomavirus (HPV) et sa recommandation dans le calendrier vaccinal. En effet, les deux vaccins contre les papillomavirus actuellement sur le marché, Gardasil et Cervarix, sont préconisés pour les jeunes filles dès l'âge de quatorze ans. Or les rapports de pharmacovigilance font état de très nombreux effets indésirables tant en France qu'à l'étranger. Aux États-unis, où les données de pharmacovigilance sont plus accessibles qu'en France, ont été comptabilisés officiellement, à ce jour, 25 132 victimes dont 826 infirmes et 110 décès, ce qui a amené le ministère de la santé, en janvier 2011, à faire figurer ces deux vaccins dans la liste des « médicaments particulièrement surveillés ». En outre, à l'Assemblée nationale, un groupe parlementaire, autour du député Olivier Jarde, a demandé, dans un rapport sur les vaccinations, que soit réévalué le rapport bénéfice-risque de ces vaccins HPV. Par ailleurs, lors d'une réunion de consensus qui s'est tenue à l'Assemblée nationale le 3 octobre 2011, le groupe de Med-Océan avait demandé le déremboursement du vaccin ainsi que la suspension de l'homologation européenne. Ces éléments montrent bien l'ampleur des problèmes que ces vaccins soulèvent. Par conséquent, il souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur ce sujet. Il lui demande s'il est encore acceptable d'en faire la publicité sachant que 1 672 effets secondaires ont été répertoriés, dont 352 graves qui laissent planer de sérieux doutes.
Réponse publiée le 27 novembre 2012
L'infection à papillomavirus est très fréquente : c'est l'une des trois principales infections sexuellement transmissibles en population générale et il s'agit de la première infection sexuellement transmissible virale. Les papillomavirus sont impliqués dans la survenue de lésions cancéreuses en particulier du col de l'utérus. Une douzaine de papillomavirus différents peuvent être à l'origine de cancers du col utérin ; les types 16 et 18 sont les plus fréquents des papillomavirus à haut risque oncogène et sont estimés responsables d'environ 73 % des cancers du col de l'utérus. Les vaccins actuellement disponibles (Gardasil® et Cervarix®) protègent contre ces 2 principaux types. L'efficacité des vaccins contre les papillomavirus sur le cancer invasif du col de l'utérus ne peut pas actuellement être démontrée puisqu'il existe un délai moyen de 15 ans entre l'infection HPV et la survenue de cancer. En revanche, leur efficacité a été démontrée, de manière indirecte, pour la prévention des lésions cervicales précancéreuses de haut grade qui sont en diminution. Ces vaccins, comme pour tout nouveau vaccin mis sur le marché, font l'objet de plans de gestion des risques instaurés au niveau européen et national. Ces plans s'inscrivent dans la surveillance de ces vaccins par des études de suivi post commercialisation et l'analyse des données issues des systèmes de pharmacovigilance. Environ 4 millions de doses de vaccins ont à ce jour été administrées en France (plus de 65 millions dans le monde) et les données de pharmacovigilance ne rapportent pas de signal inquiétant après vaccination. La stratégie de prévention globale du cancer du col de l'utérus s'appuie sur le dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) et sur la vaccination, comme souligné dans les avis rendus par les instances scientifiques, Haut Conseil de la Santé Publique et Haute Autorité de Santé. A ce jour, sur la base de l'ensemble des données disponibles, le rapport bénéfices / risques de ce vaccin est favorable. Par ailleurs, la vaccination contre les papillomavirus a été introduite dans les calendriers de vaccination nationaux de 18 pays européens. Les États-Unis, l'Australie et le Canada ont aussi introduit cette vaccination dans leurs calendriers.
Auteur : M. Georges Fenech
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Affaires sociales et santé
Dates :
Question publiée le 6 novembre 2012
Réponse publiée le 27 novembre 2012