Question au Gouvernement n° 1011 :
lois de finances rectificatives

14e Législature

Question de : M. Guy Geoffroy
Seine-et-Marne (9e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 26 juin 2013

SITUATION DES FINANCES PUBLIQUES

M. le président. La parole est à M. Guy Geoffroy, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Guy Geoffroy. Monsieur le ministre de l'économie et des finances, le plus " gonflé " des deux n'est pas celui qu'on croit. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) C'est probablement ce que se sont dit nombre de nos concitoyens ce matin, après vous avoir entendu, comme moi, aux questions de Jean-Michel Aphatie sur RTL.
Avec tout le respect que je dois à votre personne et à votre fonction, permettez-moi de vous dire que je vous trouve très gonflé de traiter avec un tel mépris le travail de qualité de fond réalisé par notre président de la commission des finances avec un certain nombre de nos collègues. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Permettez-moi de vous dire que je vous trouve très gonflé de persister, plus d'un an après, à faire porter encore et encore sur le précédent quinquennat la responsabilité que vous n'avez pas le courage d'assumer. (Mêmes mouvements.)
Permettez-moi de vous dire que je vous trouve très gonflé de persister à refuser de présenter à la représentation nationale un collectif budgétaire parce la réalité est là devant nous : en fin d'exercice, nous constaterons 15 milliards d'euros de recettes fiscales en moins, et c'est de votre fait, et 5 milliards d'euros de dépenses publiques supplémentaires, toujours de votre fait, soit une impasse supplémentaire de 20 milliards d'euros.
En ce jour, monsieur le ministre de l'économie et des finances, où nous allons saluer, à travers l'ombre de M. Cahuzac (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), la prétendue transparence que vous voulez nous faire connaître, dites-nous si vous avez enfin l'intention de dire la vérité aux Français. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du budget.
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget. Monsieur le député, je ne sais pas si vous vous souvenez - en tout cas, nous nous en souvenons - qu'il y a un peu plus d'un an vous étiez encore dans la majorité. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Plusieurs députés du groupe UMP. Mais maintenant, c'est vous qui êtes au pouvoir !
M. le président. Mes chers collègues, écoutez la réponse, s'il vous plaît !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. Je vais vous rappeler ce que vous avez fait et ce que nous faisons.
Monsieur Geoffroy, vous considérez qu'il ne peut pas y avoir de transparence ni maîtrise des déficits sans collectif budgétaire ni loi de finances rectificative. Mais laissez-moi vous rappeler que vous avez fait quinze lois de finances rectificatives au cours des cinq dernières années...
Mme Bérengère Poletti. Justement !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. ...et que, dans le même temps, vous avez creusé de façon abyssale les déficits : déficit du commerce extérieur, déficit des comptes publics, déficit de l'État. (" Eh oui ! " sur les bancs du groupe SRC.)
S'il devait y avoir un lien entre la sincérité budgétaire des collectifs budgétaires que l'on présente devant l'Assemblée nationale et le rétablissement des comptes, au regard de ce que vous avez fait pendant cinq ans, cela se saurait.
Il y a dix jours, j'étais devant la commission des finances de votre assemblée. Concernant l'évolution de nos recettes fiscales et de nos dépenses, j'ai fait devant la commission toute la transparence...
M. Hervé Mariton. Ce n'était pas convaincant !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. ...en indiquant que nous avions procédé, dans le cadre du programme de stabilité, au rétablissement de notre trajectoire fiscale au regard des recettes qui, il est vrai, rentrent moins bien que nous ne l'avions pensé (" Ah ! " sur les bancs du groupe UMP) pour des raisons qui tiennent à la conjoncture économique internationale.
Comme je l'ai dit également devant la commission des finances, nous tenons parfaitement la dépense, nous la tenons mieux que vous ne l'auriez fait en 2012 (Protestations sur les bancs du groupe UMP), parce que nous avons procédé à des gels sur la dépense publique qui nous ont permis de contenir le déficit public là où, l'an dernier, vous le laissiez filer. Nous avons réduit de 300 millions d'euros les dépenses de l'État, alors que pendant cinq ans elles avaient continué d'augmenter.
Monsieur Geoffroy, vous n'êtes pas qualifié ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Guy Geoffroy

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Finances publiques

Ministère interrogé : Budget

Ministère répondant : Budget

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 juin 2013

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