généralités
Question de :
M. Pierre Lellouche
Paris (1re circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 27 juin 2013
POLITIQUE EUROPÉENNE DU GOUVERNEMENT
M. le président. La parole est à M. Pierre Lellouche, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Pierre Lellouche. Après un faiseux qui ne fait pas grand-chose (Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP. - Applaudissements sur les bancs du groupe UMP), je voudrais savoir où est le Premier ministre. Où est-il ? À la veille du débat européen qui doit se tenir demain à Bruxelles, M. le Premier ministre n'a apparemment pas trouvé le temps de venir parler aux députés.
Et pourtant ! Je repose ma question d'il y a quinze jours : qui parle au nom de l'Allemagne, MM. Bartolone, Montebourg et Hamon qui veulent une confrontation ouverte avec un pays accusé d'égoïsme ou bien M. Hollande qui, à Leipzig, a donné l'Allemagne en exemple des réformes qu'il fallait faire en France ?
Deuxième question : pourquoi s'en prendre à M. Barroso et qui parle de la Commission au nom de la France ? M. Cazeneuve, qui vient de dire qu'il faut respecter les responsables des institutions européennes, ou l'imprécateur en chef de ce gouvernement, M. Montebourg, qui accuse le président de la Commission d'être le combustible du Front national ?
Plusieurs députés du groupe SRC. Il a raison !
M. Pierre Lellouche. Ou est-ce encore M. Bartolone, qui ce matin en rajoute encore dans la presse en le traitant d'homme dépassé ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP. Plusieurs membres du groupe SRC se lèvent pour applaudir. - Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Plusieurs députés du groupe UMP. Debout ! Debout !
M. Pierre Lellouche. Qui parle au nom de ce gouvernement et quelle est sa politique ? (Mêmes mouvements.)
M. le président. S'il vous plaît, mes chers collègues !
M. Pierre Lellouche. M. de Rugy peut-être ? Bravo, beau désordre ! De plus en plus, dans les capitales européennes - et là je suis extrêmement sérieux (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) - les gens se demandent si la politique européenne de ce gouvernement ne se limite pas à rechercher des boucs émissaires pour les réformes qu'il n'a pas le courage de mener. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. Draghi, le patron de la BCE, a dit ce matin devant les députés que la zone euro ne survivrait pas avec des pays en permanence créanciers face à des pays en permanence surendettés. Vous nous conduisez tout droit à la crise. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC - Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du budget.
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget. Monsieur le député Lellouche...
M. Jean-Luc Laurent. Monsieur le diseux !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. ...vous venez de vous livrer à une démonstration de grand talent dans le domaine du spectacle vivant. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Les costumes étaient de Roger Harth et les décors de Donald Cardwell ! (Mêmes mouvements.) Face à une telle performance, un tel numéro, nous aurons quelques difficultés à rivaliser.
Plus sérieusement, je voudrais essayer de répondre aux quelques interrogations que j'ai tout de même pu percevoir. D'abord, quel est le discours de la France au sein de l'Union européenne ? Il est très différent de celui que vous avez tenu au cours des cinq dernières années.
M. Pierre Lellouche. Quelle est votre politique européenne, monsieur Cazeneuve ?
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. Tous les responsables européens se souviennent parfaitement de ce moment où, toutes affaires cessantes, ventre à terre, le précédent Président de la République est venu expliquer aux institutions européennes qu'il n'accepterait plus de tenir les engagements de la France en matière de déficit, demandant que l'on remette en question le taux de 3 % de déficit budgétaire. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
La perte de crédibilité de la France en Europe, c'est vous ! La dégradation de la compétitivité de la France en Europe, c'est vous, qui nous avez laissé près de 65 milliards d'euros de déficit du commerce extérieur alors que les Allemands affichaient 50 milliards d'euros d'excédent !
M. Yves Censi. On est en 2013 !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. C'est vous qui avez ajouté près de 70 milliards d'euros aux déficits structurels de la France entre 2007 et 2012 ! Et c'est vous qui avez laissé se creuser considérablement les statistiques du chômage en laissant notre pays se désindustrialiser ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur Lellouche, nous sommes dans une autre stratégie, celle du retour de la crédibilité de la France, de la diminution de nos déficits, du retour de notre compétitivité, de l'engagement de réformes structurelles. C'est parce que vous savez que nous faisons cela que vous avez décidé de consacrer toute votre énergie au développement du spectacle vivant. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Auteur : M. Pierre Lellouche
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Union européenne
Ministère interrogé : Budget
Ministère répondant : Budget
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 juin 2013