métallurgie
Question de :
Mme Béatrice Santais
Savoie (3e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 17 juillet 2013
REPRISE DE L'USINE RIO TINTO DE SAINT-JEAN-DE-MAURIENNE
M. le président. La parole est à Mme Béatrice Santais, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
Mme Béatrice Santais. Monsieur le ministre du redressement productif, j'ai eu l'honneur de vous accueillir ce samedi sur le site de l'usine Rio Tinto Alcan à Saint Jean-de-Maurienne. Vous apportiez, avec M. le Premier ministre et Thierry Repentin, ministre chargé des affaires européennes, la bonne nouvelle de la reprise par l'industriel allemand Trimet allié à EDF, de cette usine et de l'unité de Castelsarrasin.
De cette usine mauriennaise, qui a vu naître la technologie de l'aluminium moderne et industriel et dans laquelle 80 % des cuves à électrolyse fonctionnant dans le monde ont été conçues, d'aucuns annonçaient, il y a peu de temps encore, la fermeture définitive, condamnant ainsi 450 emplois directs et 2 000 emplois induits.
Après de longs mois de négociations intenses, engagées depuis votre première venue dans la vallée le 15 mars 2012, monsieur le ministre, c'est aujourd'hui une victoire pour la filière aluminium en Europe. C'est une victoire pour l'industrie nationale. C'est une victoire pour la vallée de la Maurienne, si durement éprouvée par la déprise industrielle. C'est une victoire pour notre Gouvernement.
Au nom des salariés de l'usine et des habitants de la Maurienne et de la Savoie, je souhaite exprimer, notre profond soulagement, notre sincère reconnaissance et notre immense joie de voir aboutir ce dossier. Nous savons le travail effectué par le Gouvernement qui, en lien avec les parlementaires savoyards, les élus locaux, et les organisations syndicales, a permis de concrétiser cette réussite.
Patience, responsabilité, ténacité ont été les mots d'ordre de cette négociation qui nous a tenus en haleine. J'en veux pour preuve ces mots de Jacynthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto Alcan, vous félicitant d'avoir « déplacé des planètes » et affirmant n'avoir « jamais vu, en vingt-cinq ans dans l'aluminium, autant de courage, de persévérance et de détermination » de la part d'un gouvernement. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du redressement productif.
M. Guy Geoffroy. Et du gaz de schiste !
M. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Madame la députée, c'est, il est vrai, un événement important pour votre région, la Savoie, mais aussi pour la France et l'Europe, que la préservation de cet outil industriel de haute modernité qu'est l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne. Rappelons qu'en l'espace de vingt ans dix-neuf sites d'aluminium ont disparu du territoire européen. La fatalité commençait de s'emparer des esprits : on s'imaginait que ce serait au tour de cette vallée où a été créé l'aluminium de voir disparaître cet outil industriel. Au lieu de cela, ce sont 500 emplois directs et 2 000 emplois induits qui seront préservés dans cette vallée. Au ministère où je me trouve, je vois beaucoup de vallées qui n'ont pas connu de tels résultats : la désindustrialisation y a encore progressé. Nous sommes donc heureux que l'outil industriel ait été préservé en Savoie, dans cette vallée en particulier.
Pourquoi est-ce un événement important ? D'abord parce qu'il est né de l'alliance de capitaux français et de ceux d'une famille d'industriels allemands, qui ont décidé de relancer le modèle économique européen dans l'aluminium.
Ensuite parce que, pour la première fois, nous avons allié EDF, qui apporte l'énergie électrique nécessaire à la production de l'aluminium, les capitaux de la Banque publique d'investissement, que vous avez créée ici-même, mesdames et messieurs les députés, (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP), et ceux du groupe Trimet.
Enfin, parce que nous avons là la démonstration qu'il est possible de défendre notre outil industriel. Partout en France, il y a des « mini-Rio Tinto », qui sont peu visibles parce qu'il s'agit de petites entreprises, et je veux saluer ici l'action des vingt-deux commissaires au redressement productif, qui ont sauvé, dans 714 dossiers, 88 000 emplois sur 103 000. (Mêmes mouvements.)
La lutte continue et nous nous battrons jusqu'au dernier souffle. Merci, madame la députée. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Auteur : Mme Béatrice Santais
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : Redressement productif
Ministère répondant : Redressement productif
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 juillet 2013