politique de l'éducation
Question de :
M. Yves Durand
Nord (11e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 12 septembre 2013
RENTRÉE SCOLAIRE
M. le président. La parole est à M. Yves Durand, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Yves Durand. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, votre rentrée scolaire est réussie. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. – Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Tous les observateurs de bonne foi l'ont affirmé. Nous devrions d'ailleurs tous nous réjouir de cette réussite, quand on pense à l'intérêt général et d'abord à la réussite des enfants.
Lors de cette rentrée, l'école a enfin retrouvé la sérénité qu'elle avait perdue depuis bien des années, en raison des suppressions de postes et du sacrifice de la formation des enseignants.
Pour cette rentrée, 7 500 postes ont été créés…
M. Philippe Meunier. Ils sont où ?
M. Yves Durand. …et la formation des maîtres a été rétablie. D'ailleurs, les nouvelles écoles sont en train d'ouvrir. La confiance dans l'école est revenue. Les jeunes étudiants se tournent à nouveau vers le métier de professeur, notamment les jeunes qui en étaient exclus pour des raisons financières et qui retrouvent enfin espoir avec les emplois d'avenir professeur.
Les 28 000 AVS, assistants d'éducation, hier précaires, pourront continuer à accompagner les élèves handicapés grâce à des CDI qui leur sont offerts cette année.
Mais cette rentrée est aussi la première à se faire dans le cadre de l'application de la loi sur la refondation de l'école. Cette loi, portée par vous, monsieur le ministre, votée par l'ensemble de la majorité de gauche, doit être mise en œuvre rapidement.
Nous l'avons répété pendant nos débats, elle ne clôt pas la refondation de l'école mais crée une dynamique qui doit s'ouvrir sur des chantiers nouveaux. Le collège est encore trop souvent un lieu d'échec et de souffrance, la voie professionnelle reste encore souvent une orientation subie alors qu'elle devrait être une filière d'excellence. C'est bien l'ambition pour l'école de la République qui doit, sur tous ces bancs, nous habiter.
Monsieur le ministre, quels sont les nouveaux chantiers à ouvrir, et leur calendrier, pour refonder complètement l'école de la République ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe écologiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, ce n'était pas ma rentrée mais celle de 12 millions d'élèves – à qui nous devons donner le maximum de chances et assurer le maximum de réussite dans un pays qui, depuis quinze ans, vit trop durement le déclin scolaire – et celle de près d'un million de fonctionnaires de l'éducation nationale, dont plus de 800 000 professeurs auprès desquels nous devons être, tant leur mission est importante.
Je ne sais pas encore si cette rentrée est réussie,…
M. Michel Herbillon. En tout cas, les rythmes scolaires, c'est un échec !
M. Vincent Peillon, ministre. …mais il est vrai que, l'an passé, il y avait encore eu 13 000 suppressions de postes. Le fait d'en créer 7 500 permet d'aborder les choses avec plus de confiance.
L'an dernier, les stagiaires qui arrivaient n'avaient pas encore d'heures de formation, contrairement à cette année. Le service public du numérique se met en place, et je me rendrai, demain, en Bretagne avec le Premier ministre pour inaugurer un collège numérique. Enfin, les AVS bénéficient de meilleures conditions.
En même temps, et nous le savons les uns et les autres, ce travail doit être conduit dans la durée et avec persistance. Les réformes engagées, qu'il s'agisse de la réforme pour un meilleur temps scolaire, c'est-à-dire d'un temps meilleur pour les apprentissages fondamentaux, ou de la réforme de la formation des professeurs, devront être accompagnées dans la durée.
D'autres chantiers nous attendent, qui seront ouverts dès cette année. Je pense à celui de l'éducation prioritaire : notre système est bon pour 70 à 80 % des enfants, mais il est très dur, et de plus en plus, pour 20 % des jeunes Français. Je pense également à celui du collège, bien entendu, qui est un lieu de difficultés, à celui des métiers des professeurs et de tous les personnels ainsi qu'à celui des programmes, car c'est l'essentiel : il faut en effet que nous soyons capables de revoir ce qui se transmet entre un professeur et un élève qui sera un citoyen du XXIe siècle. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe écologiste.)
Auteur : M. Yves Durand
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : Éducation nationale
Ministère répondant : Éducation nationale
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 septembre 2013