rythmes scolaires
Question de :
M. Guy Geoffroy
Seine-et-Marne (9e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 12 septembre 2013
RÉFORME DES RYTHMES SCOLAIRES
M. le président. La parole est à M. Guy Geoffroy, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Guy Geoffroy. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, lors de votre échange un peu « téléphoné » avec notre collègue Yves Durand, vous avez oublié d'évoquer ce qu'il faut bien appeler le vrai fiasco de l'application de la réforme des rythmes scolaires lors de cette rentrée 2013. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Avec l'emphase que nous vous connaissons parfois, vous aviez pourtant assuré que, juré craché, cette réforme bénéficierait dès cette rentrée à plus d'un enfant sur deux en école maternelle et élémentaire. Qu'en est-il ? À peine un enfant sur quatre, tout juste un enfant sur cinq sont concernés ! Dans des départements entiers – ainsi du Val-de-Marne – aucun maire, à commencer par certains parlementaires de la majorité, n'a choisi d'appliquer la réforme en 2013. Pourquoi ? Parce qu'elle est précipitée, que les maires n'ont ni le temps ni les moyens d'appliquer une réforme qui demande du temps, de la réflexion, des collaborations avec de nouveaux partenaires.
Les parents sont dubitatifs, les enseignants sont grognons et les maires en colère parce que vous avez voulu leur imposer une réforme que vous ne voulez pas financer ! Vous avez donné une obole à la rentrée 2013, vous ne donnerez rien à la rentrée 2014 !
Face à ce fiasco que nous avions annoncé et qui s'est avéré, qu'allez-vous faire ? Allez-vous enfin faire preuve de sagesse en remettant tout cela sur le métier (Protestations sur les bancs du groupe SRC) afin de pouvoir dialoguer avec les communes et, si cela est possible, réussir cette réforme ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, je suis ravi de votre question et du ton que vous avez adopté car vous avez été porteur d'une bonne nouvelle : nous n'avions pas perçu jusqu'ici à quel point vous souhaitiez la réussite de cette réforme ! Si tel est bien le cas, nous allons y travailler ensemble.
M. Guy Geoffroy. Ah !
M. Vincent Peillon, ministre . Nulle sanction ne s'impose. Cette réforme n'est pas faite pour les adultes mais pour les élèves et c'est dans cet état d'esprit que nous l'appliquons.
Nous savons tous qu'un pays, le seul au monde, dans lequel les enfants travaillent 144 jours par an ne doit pas s'étonner de la baisse des résultats scolaires année après année. Il est toujours préférable d'apprendre à lire, écrire et compter – enseignement qui représente 15 heures hebdomadaires dans les programmes de cours préparatoire – le matin à 9 heures 30 plutôt que le vendredi soir à 16 heures 10. (« Cela n'a rien à voir ! » sur les bancs du groupe UMP.)
Cela suppose que les adultes fassent un effort et que l'on s'engage. Un quart des communes l'ont déjà fait, dont certaines comptent parmi les plus déshéritées de France. Certaines communes riches ne l'ont pas souhaité. Tout dépend d'où l'on part…
Le plus important, comme le Président de la République l'a souhaité, c'est que nous parvenions au terme de cette réforme comme au terme d'autres réformes que nous avons engagées. Pourquoi ? Il ne s'agit pas, en l'occurrence, de se lancer dans une polémique politique puisque vous étiez favorables à cette réforme il y a deux ans, mais de redresser le niveau scolaire du pays et de redresser ainsi le pays lui-même.
M. Michel Herbillon. Nous ne sommes pas dans une cour d'école !
M. Vincent Peillon, ministre. Cette réforme est nécessaire. Elle demande un peu de bonne volonté, du temps,…
M. Patrice Verchère. De l'argent !
M. Vincent Peillon, ministre . …de la concertation, de l'argent – et jamais il n'y en a eu autant pour les activités périscolaires…
M. Patrice Verchère. Parlez-en aux maires !
M. Vincent Peillon, ministre . …alors que vous aviez diminué le budget de l' éducation nationale et celui de ces activités-là, où les inégalités sont pourtant de un à dix ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Merci de vouloir la réussite de cette réforme pour les élèves dès cette année ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe écologiste.)
Auteur : M. Guy Geoffroy
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement maternel et primaire
Ministère interrogé : Éducation nationale
Ministère répondant : Éducation nationale
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 septembre 2013