Question au Gouvernement n° 1146 :
roms

14e Législature

Question de : M. Gérald Darmanin
Nord (10e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 3 octobre 2013

POLITIQUE GOUVERNEMENTALE ENVERS LES ROMS


M. le président. La parole est à M. Gérald Darmanin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Gérald Darmanin. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur si M. le Premier ministre veut bien le laisser répondre à la représentation nationale sur la question des Roms. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

M. Henri Emmanuelli. Ça suffit !

M. le président. C'est le Gouvernement qui choisit le ministre qui répond.

M. Gérald Darmanin. Monsieur le ministre de l'intérieur, plus personne ne comprend rien à la politique du Gouvernement envers les Roms. Ce matin, nous avons compris que le Président de la République avait sifflé la fin de la récréation. Cela doit être la dix-huitième ou la dix-neuvième fois en un an et demi ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Qui de Mme Duflot ou de M. Valls a raison sur la question des Roms ? Ce ne sont pas les explications embarrassées de M. Jean-Marc Ayrault, hier, qui apporteront plus d'éclaircissements sur la question. On a compris, monsieur le ministre de l'intérieur, que vous avez reconnu, hier, une maladresse. Or ce matin, vous n'avez pas reconnu avoir reconnu une maladresse !

Ma question est simple. Pensez-vous avoir tenu des propos antirépublicains comme le pensent vos amis, Mme Duflot, M. Hamon et Mme Taubira ? (« Très bien » sur les bancs du groupe UMP.)

Alors que la cacophonie règne au sein du Gouvernement, les Français subissent l'inanité de votre politique. J'en veux pour preuve ce qui se passe dans la métropole lilloise où votre camarade Martine Aubry a, en 2010, voté un moratoire, que je tiens à votre disposition, refusant au préfet l'expulsion des caravanes Roms. Entre 2010 et aujourd'hui, on est passé de sept cents à quatre mille Roms, selon les chiffres du ministère de l'intérieur. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

M. Henri Emmanuelli. Démago !

M. Gérald Darmanin. Que fait désormais Mme Martine Aubry ? Les bons sentiments ont disparu. Et elle veut construire un supermarché, en vue des élections municipales, et expulse des milliers de familles. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Monsieur le ministre de l'intérieur, qu'allez-vous faire pour la métropole lilloise, pour les élus locaux ? Mais surtout, est-ce vous qui, aujourd'hui, serez autorisé à répondre au nom du Gouvernement sur des politiques qui concernent votre ministère ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre. (Exclamations et sourires sur les bancs du groupe UMP.)

Cachez votre joie et écoutez le Premier ministre !

Plusieurs députés du groupe UMP . On veut Valls ! On veut Valls !

M. le président. Je vous en prie, chers collègues. Êtes-vous conscients de l'image que vous donnez ?

M. Yves Nicolin. Rendez la parole au ministre de la République !

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Mesdames, messieurs les députés, monsieur le député, rassurez-vous, j'ai toute confiance dans le ministre de l'intérieur. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Mme Catherine Vautrin. Mme Duflot a-t-elle également votre confiance ?

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Sa tâche est difficile : assurer la sécurité des Français. Quand on connaît la situation que nous avons trouvée, cela demande de la ténacité ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Mais cela demande aussi de la cohérence et une cohésion gouvernementale (Mêmes mouvements.) La politique du Gouvernement, c'est la politique de tout le Gouvernement ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.– Sourires sur les bancs du groupe UMP.)

Ce matin, au conseil des ministres, après des désaccords exprimés publiquement entre ministres, le Président a tenu à faire une mise au point (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) sur la question des Roms.

M. Patrice Verchère. On n'est pas à la Comédie française !

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Je vous appelle à un peu de sérénité. Je ne suis pas sûr que vous vous grandissiez en vous comportant de cette façon. Pour ma part, je n'ai qu'une ligne et je m'y tiendrai.

M. Jean-François Lamour. Laquelle ?

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Le Président de la République a rappelé, s'agissant de la question des Roms dans notre pays, quelle était la politique du Gouvernement.

Mme Catherine Vautrin. Laquelle ?

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Cette politique, je l'ai rappelée hier ici devant la représentation nationale. Il n'y en a pas deux.

M. Jean-Luc Reitzer. Valls ou Duflot ?

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Celle que j'ai rappelée hier, celle qu'a rappelée le Président de la République, c'est la politique de tout le Gouvernement (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) : fermeté, respect de la loi, humanité. Voilà la ligne du Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.– Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Que cela vous plaise ou non, nous nous y tiendrons. Le Président de la République a tenu à apporter une précision quant au comportement et à la méthode. Il a rappelé ce qui doit guider l'action et le comportement de tous les membres du Gouvernement : collégialité, solidarité et responsabilité. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Il semble que vous, à droite, n'en fassiez pas vraiment preuve. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Un Gouvernement, c'est un ensemble de personnalités. Tant mieux qu'il y ait des personnalités diverses dans un Gouvernement. Mais un Gouvernement, ce n'est pas une addition d'individualités, c'est une équipe qui consacre l'essentiel de son énergie au service du pays et rien d'autre ! Voilà le comportement auquel chacun a été rappelé. En ce qui me concerne, je veillerai qu'il en soit ainsi chaque jour, au service de la France et des Français ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Gérald Darmanin

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Étrangers

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 3 octobre 2013

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