Question au Gouvernement n° 1147 :
rythmes scolaires

14e Législature

Question de : M. Yves Durand
Nord (11e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 3 octobre 2013

RYTHMES SCOLAIRES


M. le président. La parole est à M. Yves Durand, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Yves Durand. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous avez le courage d'appliquer la réforme des rythmes scolaires et vous avez tout notre soutien…

M. Hervé Gaymard. Pas sûr !

M. Yves Durand. … dans cette réforme (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP), réforme que tous les spécialistes attendaient et qui a été préconisée ici par l'ensemble de notre assemblée dans un rapport voté à l'unanimité en décembre 2010.

Ce rapport de la mission d'information présidée par Mme Michèle Tabarot, proche de M. Copé, dont le co-rapporteur était un autre député de l'UMP, M. Xavier Breton, était clair dans ses conclusions : nous préconisons tous la suppression de la semaine de quatre jours imposée de force par M. Xavier Darcos et le retour à la semaine de quatre jours et demi avec l'organisation d'activités périscolaires en lien avec les communes. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.)

Nous nous sommes rendus à Épinal, où M. le maire UMP nous a vanté la réforme et que nous avons tous pris en exemple. De même, nous avons reçu toutes les organisations syndicales, les associations de parents et d'élus : la concertation a bien eu lieu !

Ces préconisations, ce sont aussi les vôtres, chers collègues de l'UMP : vous les avez votées. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous devriez aujourd'hui en être fiers car vous en êtes comptables. Pourquoi rejeter aujourd'hui ce que vous aviez préconisé hier ?

M. Philippe Meunier. Ce n'est pas vrai !

M. Yves Durand. Avez-vous si peu de courage ?

M. Michel Herbillon. Cette réforme-là, c'est le bazar !

M. Yves Durand. Ces préconisations, qui sont aussi les vôtres sont simples : nos enfants souffrent de journées trop lourdes et cette réforme des rythmes scolaires est urgente.

Monsieur le ministre, vous avez, je le répète, tout notre soutien. Pouvez-vous nous dire où en est l'application de cette réforme qui mérite que l'on élimine toute posture électorale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.

M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, l'ensemble de la représentation nationale, vous l'avez rappelé, a souhaité mettre fin à une exception française négative pour nos élèves, …

M. Yves Nicolin. Ce n'est pas vrai !

M. Vincent Peillon, ministre . …qui se manifeste dans les résultats scolaires et se traduit par un accroissement des inégalités mesuré année après année. Pour mettre fin à cette exception – 144 jours de classe par an seulement et des journées surchargées –, il faut non seulement mettre en place la semaine de quatre jours et demi, mais aussi raccourcir les journées de classe, qui durent six heures pour les élèves de cours préparatoire.

Mme Marie-Odile Bouillé. C'est une évidence !

M. Vincent Peillon, ministre. C'est ce que nous faisons.

Cela suppose une collaboration étroite entre l'éducation nationale, qui a pris ses responsabilités, et les collectivités locales et les associations pour l'accueil des élèves dans le cadre des activités périscolaires.

Là où la réforme est mise en œuvre, les enfants de France sont accueillis le mercredi matin par le service public de l'éducation nationale : cela leur assurera un meilleur temps scolaire. Et pour que l'accueil après la classe soit le meilleur possible, nous avons prévu des financements pour assurer la gratuité. (Exclamations sur certains bancs du groupe UMP.)

Nous avons aussi organisé un an et demi de concertation. (« Non ! » sur les bancs du groupe UMP.) Le décret a été publié en janvier dernier et nous avons répondu à vos demandes en permettant que ce soit sur le terrain que les choses s'organisent.

M. Philippe Cochet. Écoutez ce que disent les parents !

M. Vincent Peillon, ministre . Le défi que nous avons à relever tous ensemble est un défi pour la France et pour l'ensemble des élèves. Il y a ceux qui se découragent, il y a ceux qui se contredisent, il y a ceux qui pensent que leurs intérêts électoraux valent davantage que l'intérêt du pays.

M. Yves Nicolin. Comme vous !

M. Vincent Peillon, ministre . Mais, même à droite, et j'en salue beaucoup parmi ses rangs, il y a ceux qui considèrent que cette réforme est essentielle. Nous irons jusqu'au bout, nous le ferons dans la concertation et nous réussirons ensemble. Soyez présents à ce rendez-vous ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Yves Durand

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement maternel et primaire

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 3 octobre 2013

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