rythmes scolaires
Question de :
M. Patrick Hetzel
Bas-Rhin (7e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 16 octobre 2013
RÉFORME DES RYTHMES SCOLAIRES
M. le président. La parole est à M. Patrick Hetzel, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Patrick Hetzel. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous avez déclaré dans cet hémicycle : « Je ne comprends pas. Cette réforme des rythmes scolaires était préconisée par un rapport rédigé par deux députés, l'un UMP et l'autre PS. Il y a deux ans, vous étiez pour, et maintenant vous êtes contre. » Cet argument montre à l'évidence que vous avez un important problème de compréhension du terrain. L'opposition n'est absolument pas hostile au principe de faire évoluer le temps scolaire. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) De plus, l'opposition n'est pas la seule à se manifester contre ce projet : il y a aussi beaucoup d'élus de votre majorité. Votre réforme, en effet, ne suit absolument pas ce que préconise le rapport Durand-Breton. Il faut une approche plus globale du temps scolaire, en raisonnant parallèlement à trois niveaux : celui du temps quotidien, celui du temps hebdomadaire et enfin, celui du temps annuel
Vous ne vous êtes absolument pas penché sur les nombreux freins qui existent, comme, par exemple, la difficulté pour les communes rurales de trouver des intervenants pour les activités périscolaires. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) De même pour les limites budgétaires, les problèmes de transports ou les difficultés à disposer des infrastructures suffisantes. Pour couronner le tout, au lieu de laisser de la souplesse et de permettre le développement d'expérimentations, vous vous acharnez à vouloir imposer cette mesure par le haut. C'est une énorme erreur d'appréciation. Aussi, osons formuler un vœu ! Puissiez-vous entendre ce que tout le monde cherche à vous dire sur le terrain. Les enfants, les parents, les enseignants et les élus veulent que l'on laisse du temps au temps (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) et que la question des rythmes scolaires se règle localement par des expérimentations. En somme, dans l'intérêt de nos enfants, le moment est enfin venu de retirer cette réforme inapplicable en l'état. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, la situation scolaire de notre pays sera bientôt rappelée par un organisme international qui a mesuré le déclin de la France de 2003 à 2012 : elle est catastrophique. Nous assistons non seulement à une baisse du niveau des élèves, mais également à un accroissement considérable des inégalités. Cela suppose d'agir de façon cohérente sur une multitude de facteurs. Il faut d'abord donner la priorité à l'école primaire, comme nous l'avons fait, en lui redonnant des moyens, en permettant la transformation des pédagogies et en formant de nouveau ses enseignants, tout en étant capables d'offrir enfin, et à nouveau, un meilleur temps scolaire aux enfants. Cette réforme a pour but principal de ne plus voir 20 à 25 % d'enfants arriver au collège sans maîtriser la lecture ni l'écriture. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Vous me parlez d'expérimentations, monsieur Hetzel, mais sachez que celles sur la semaine de quatre jours et demi ont lieu depuis de très nombreuses années. Un ministre de la précédente majorité, M. Darcos, rappelait même qu'à Périgueux il avait conservé le mercredi matin. Mais nous, nous nous adressons aux 12 millions d'écoliers français. Nous voulons la réussite de tous les élèves de France, nous voulons le redressement du pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Cela demande un effort et un courage dont je suis le premier conscient. Il faut des moyens pour former les enseignants et revoir les programmes : nous les donnons. La nation tout entière doit s'unir autour de cet intérêt. Mesdames et messieurs de l'opposition, nous vous attendons à ce rendez-vous de la réussite et, si vous en avez trop manqué depuis dix ans, soyez au moins présents à celui-ci ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
M. Sylvain Berrios. Retirez la réforme !
Auteur : M. Patrick Hetzel
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement maternel et primaire
Ministère interrogé : Éducation nationale
Ministère répondant : Éducation nationale
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 octobre 2013