Question au Gouvernement n° 1345 :
Nigeria

14e Législature

Question de : M. Gilbert Sauvan
Alpes-de-Haute-Provence (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 20 novembre 2013


LIBÉRATION DE FRANCIS COLLOMP

M. le président. La parole est à M. Gilbert Sauvan, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Gilbert Sauvan. Ma question à laquelle j'associe mon collègue Christophe Castaner s'adresse à M. le Premier ministre. La libération de Francis Collomp est une excellente nouvelle pour la France, c'est une joie immense que nous éprouvons tous dans cet hémicycle, alors que notre compatriote était détenu depuis le 19 décembre 2012 par le groupe terroriste Ansaru.

C'est évidemment un grand soulagement pour les personnes qui se sont mobilisées pour soutenir Francis Collomp dans cette terrible épreuve. Je pense à sa famille proche, à son comité de soutien, aux deux cents communes des Alpes-de-Haute-Provence qui ont mis son portrait au fronton de leur mairie et aux autres villes qui ont manifesté leur soutien. Mais je pense aussi aux territoires qui se mobilisent encore pour les sept ressortissants français qui restent en captivité. La France ne les oublie pas et, face à ces drames qui se nouent, l'unité nationale doit prévaloir, au-delà de toutes polémiques, pour soutenir les otages qui souffrent de privations et de conditions de vie très difficiles.

La libération de Francis Collomp est le fruit de l'incroyable courage et de la lucidité exceptionnelle dont il a fait preuve durant sa captivité. Comme l'a dit le Chef de l'État, «il y a des Français qui font honneur aux Français ».

Il faut aussi souligner le travail des services de l'État dans le suivi de cette captivité et leurs capacités de réaction. Depuis le premier jour de l'enlèvement, la famille de Francis Collomp est restée en contact régulier avec le ministère des affaires étrangères. Par ailleurs, ce travail discret et efficace est essentiel pour aboutir à la libération des otages et, à ce titre, il faut rappeler l'efficacité et le dévouement de nos services extérieurs.

Comme vous l'avez dit à plusieurs reprises avec fermeté, la France n'abandonne pas ses ressortissants. Ainsi, monsieur le Premier ministre, comment la France poursuit-elle ses actions pour la libération des otages français qui restent encore entre les mains de terroristes ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Monsieur le député, hier matin, j'étais à l'aéroport de Villacoublay avec Laurent Fabius pour accueillir, aux côtés de sa famille, Francis Collomp. Ce fut, vous l'imaginez, un moment d'intense émotion, d'une grande sobriété. Nous n'avons pas fait de déclaration publique, mais j'ai eu l'occasion de m'entretenir longuement avec le ministre des affaires étrangères, Francis Collomp et les membres de sa famille.

Onze mois de captivité, c'est une épreuve terrible qu'il a subie. Il aurait pu y laisser sa vie. Il a fait preuve d'un courage exceptionnel et d'une détermination formidable à se libérer. Par rapport à tout ce que l'on peut lire ou entendre, c'est sa force de caractère, sa détermination qui lui ont permis de fuir ses ravisseurs. Je voudrais, devant l'Assemblée nationale, saluer ce courage, cette dignité, cette volonté. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR, RRDP et UDI ainsi que sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Le groupe Ansaru qui le détenait dans le nord du Nigeria est un groupe particulièrement dangereux. Son retour est un immense soulagement pour lui, sa famille et pour les Français. Mais vous avez raison de rappeler qu'il y a d'autres otages, d'autres ressortissants français qui sont détenus. À chaque fois, le Gouvernement agit dans la discrétion avec les autorités des pays concernés. En l'occurrence, je tiens à remercier et à saluer la détermination des autorités nigérianes qui nous ont aidés pour faciliter la libération de Francis Collomp.

Pour les autres, le combat continue. On compte un otage supplémentaire, le père Vandenbeusch qui a été pris par la secte Boko Haram dans le nord du Cameroun, région particulièrement exposée. Je veux vous dire ici que la France, avec les autorités camerounaises et celles du Nigeria, continuera de tout faire, comme nous l'avons fait pour d'autres, pour obtenir sa libération. Nous agissons de même pour nos otages en Syrie. C'est un travail très difficile qui demande, je le répète, beaucoup de discrétion, mais surtout une grande détermination. Nous avons obtenu la libération des quatre otages du Mali. Nous nous battons pour obtenir la libération de tous nos compatriotes. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Gilbert Sauvan

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 novembre 2013

partager