Question au Gouvernement n° 1365 :
zones rurales

14e Législature

Question de : M. Jean-Charles Taugourdeau
Maine-et-Loire (3e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 21 novembre 2013


RÊVES DES FRANÇAIS

M. le président. La parole est à M. Jean-Charles Taugourdeau, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Jean-Charles Taugourdeau. Monsieur le Premier ministre, je vais vous offrir cet objet : c'est un attrape-rêves. (Exclamations sur divers bancs.) Je vous recommande d'en accrocher partout autour de Matignon et, surtout, de l'Elysée pour enfin écouter les rêves des Français.

Car « moi président » et vous-même, vous vous êtes trompés dans la panoplie des outils pour réenchanter le rêve. C'est un cauchemar, que dis-je, ce sont des cauchemars que vous faites vivre à 64 millions de Français tous les jours, et particulièrement dans les campagnes.

N'entendez-vous pas les vétérinaires, les entreprises, les transports de santé, les artisans, les métiers d'art, les cavaliers, les agriculteurs, les auto-entrepreneurs, les commerçants, les transporteurs ? Sans oublier les policiers, les gendarmes et les militaires, qui souffrent mais qui, eux, sont tenus au silence ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Vous ruinez les Français, et vous les divisez. Pour la ville, nos moyens ; pour la campagne, vos dettes… Nous voulons avoir le choix de vivre et de travailler à la campagne et ne pas juste mourir au fond des bois.

Je n'ose même pas évoquer les rythmes scolaires, qui, apparemment, ne changent pas le rythme des grèves mais qui vont éliminer les petites écoles dans les communes qui ne pourront pas financer et organiser le périscolaire.

Le vote contestataire, partout en France et en milieu rural, n'est pas le signe d'une montée du racisme ; c'est celui d'un ras-le-bol des inégalités et des injustices sociales et fiscales. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe UDI.)

La révolte gronde dans nos campagnes, dans nos régions. Cessez de diviser les Français. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. – Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Ceux qui grondent aiment la France. Quand allez-vous cesser de mentir aux Français ? Quand allez-vous chasser nos cauchemars ? Quand allez-vous avoir le courage d'enrayer cette chienlit puisque, paraît-il, rien ne vous impressionne ? Quand allez-vous enfin réenchanter les rêves des Français ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale. (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Je vous en prie !

M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Pour nous, monsieur le député, contrairement à ce que laisse entendre votre discours, qui a bien montré le fond de votre pensée, les Français ne sont pas une addition de catégories : c'est d'abord une nation, qui doit être unie et rassemblée autour d'un intérêt général. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Vous avez pendant des années opposé les Français les uns aux autres. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous les avez traités par catégories, vous avez développé, et vous souhaitez le faire encore, la violence des uns contre les autres dans cette société.

La politique de ce gouvernement, celle du redressement de la France, c'est d'abord être capable de tracer une perspective commune pour l'ensemble des Français. Cette perspective est clairement inscrite, c'est la préparation de l'avenir.

Pendant des années, par l'accroissement des déficits, par l'absence de préparation de l'avenir avec l'école, par l'abandon de la transition écologique, par votre incapacité à préparer les régimes de retraite pour demain, vous avez sacrifié l'avenir. C'est autour de la préparation de l'avenir, c'est-à-dire de l'espérance, que nous comptons rassembler les Français. Nous aimerions vous entraîner dans ce dessein plutôt que de vous voir sans cesse opposer les uns aux autres comme vous le faites encore aujourd'hui. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Jean-Charles Taugourdeau

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique économique

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 novembre 2013

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