réforme
Question de :
M. Alain Chrétien
Haute-Saône (1re circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 27 novembre 2013
RÉFORME DES RETRAITES
M. le président. La parole est à M. Alain Chrétien, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Alain Chrétien. Madame la ministre des affaires sociales et de la santé, dans quelques instants, vous allez imposer à l'Assemblée nationale un bricolage démagogique sur les retraites des Français. Plutôt que d'envisager de manière globale et pérenne un nouveau système unifié qui mettrait les Français à égalité, vous avez simplement augmenté les cotisations et baissé les pensions.
Plusieurs députés du groupe UMP . Eh oui !
M. Alain Chrétien. Il y aura une augmentation de 0,3 % pour les salariés du privé, 2,7 milliards d'euros d'impôts supplémentaires pour les entreprises…mais les retraites, elles, n'augmenteront pas comme prévu au 1er avril mais au 1er octobre, fragilisant ainsi encore plus le pouvoir d'achat des retraités. La voilà, votre pseudo-réforme des retraites ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Quant aux droits nouveaux que vous prétendez instaurer, ils ne sont même pas financés. C'est ça, la gauche ! Ce projet accouche dans la douleur, y compris dans vos propres rangs. Vous en êtes réduits à imposer un vote bloqué à l'Assemblée nationale, car vous n'êtes même pas sûrs de votre propre majorité. (Exclamations et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Enfin, le rapport du Conseil d'orientation des retraites vous accable en dénonçant les déséquilibres du financement des retraites.
Décidément, ce gouvernement n'a aucun courage : rien sur les polypensionnés, mise sous tutelle des caisses des professions libérales, silence assourdissant sur la convergence public-privé…(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) La politique, c'est aussi le courage : de la politique, vous en faites, mais du courage, vous n'en avez pas ! Ma question est donc simple : quand vous déciderez-vous à mener une véritable réforme des retraites à la hauteur des enjeux ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.
Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. Monsieur le député, la mauvaise foi ne fait pas une politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous qui donnez, à longueur de discours, des leçons de courage, le seul courage que vous ayez eu aura été de faire peser votre réforme sur les épaules des plus fragiles et des plus faibles, de ceux qui ont commencé à travailler jeunes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Le seul courage que vous ayez eu aura été de refuser toute prise en compte de la pénibilité,…
M. Bernard Accoyer. Ce n'est pas vrai !
Mme Marisol Touraine, ministre. …contrairement à ce que les Français, les organisations syndicales et la gauche vous demandaient. (Mêmes mouvements.) Le seul courage que vous ayez eu aura été de nous transmettre un déficit abyssal…
M. Philippe Cochet. C'est faux !
Mme Marisol Touraine, ministre . …alors que vous aviez promis de rééquilibrer les comptes de la Sécurité sociale et de l'assurance vieillesse. (Mêmes mouvements.)
Monsieur le député, je ne reprendrai pas toutes vos inexactitudes et toutes vos approximations, car s'il fallait les additionner, il y aurait de quoi confectionner des colliers de perles pour l'ensemble de cet hémicycle. Nous avons, nous, la volonté d'engager une réforme durable qui permette la prise en compte de la diversité des situations professionnelles. Et nous le faisons ! Nous assumons les efforts à demander aux Français, qui commenceront l'année prochaine, avec l'allongement de la durée de cotisation.
M. Patrice Verchère. Les Français n'en peuvent plus de vous !
Mme Marisol Touraine, ministre . Mais pour nous, et contrairement à vous, une réforme des retraites ne peut pas se limiter à un alignement de chiffres qui, en général, ne tombent pas juste. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Nous avons mis en place une réforme de justice, mais pour vous, monsieur le député, la justice n'a jamais fait une politique et le courage a toujours consisté à soutenir les puissants et à accabler les faibles. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Alain Chrétien
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Retraites : généralités
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Affaires sociales et santé
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 novembre 2013