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Question de :
M. Yves Durand
Nord (11e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 13 février 2014
PROGRAMMES SCOLAIRES
M. le président. La parole est à M. Yves Durand, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Yves Durand. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, dimanche dernier, M. Copé a ajouté un titre à son palmarès : celui de champion du bobard ! Après avoir agité la peur d'une théorie du genre qui n'existe pas (Exclamations sur les bancs du groupe UMP)…
M. le président. Allons ! Écoutez la question !
M. Yves Durand. …M. Copé a exhumé un livre que personne ne connaissait, si ce n'est, depuis trois jours, grâce à la publicité qu'il en avait lui-même faite. M. Copé a d'ailleurs sans doute oublié que ce livre date de 2009 : MM. Darcos puis Chatel étaient ministres de l'éducation nationale et M. Copé n'avait alors rien trouvé à redire. L'UMP est-elle à ce point gênée par son bilan, dramatiquement sanctionné par l'enquête PISA, qu'elle en est réduite à agiter les peurs les plus grotesques et à jeter la suspicion sur l'ensemble des enseignants ?
Malgré cette manœuvre, les parents, les Français font confiance à leur école et condamnent tous ceux qui l'utilisent pour leurs médiocres calculs électoraux. Il est temps que les républicains rétablissent la vérité : s'attaquer aux livres, comme certains extrémistes y invitent en ce moment, c'est s'attaquer à la liberté de pensée. Monsieur le ministre, c'est au nom de la nation que l'école enseigne. C'est pourquoi, la loi de refondation de l'école, votée par la gauche, a rétabli un conseil supérieur des programmes que la droite avait supprimé.
M. Claude Goasguen. Et le CNDP ? Cela n'a rien à voir avec le CNDP !
M. Yves Durand. Pour la première fois, des parlementaires, de tous les bords politiques – j'y insiste –, représentant la nation, y participent. Vous en avez confié la présidence à M. Alain Boissinot, grand recteur respecté de tous ici. Les programmes scolaires s'élaborent donc dans la plus grande transparence. Pouvez-vous nous donner, monsieur le ministre, les orientations des travaux du conseil supérieur des programmes ?
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, dans ce même hémicycle, il y a quelques semaines, M. Jean-Louis Borloo avait demandé que l'école soit sanctuarisée…
M. Michel Herbillon. Pas avec vous comme ministre !
M. Vincent Peillon, ministre . …après le rapport PISA, parce que nous avions vu qu'en effet, pour l'avenir de notre pays, il n'est pas supportable que le niveau scolaire de nos élèves et de nos enfants ne cesse de baisser et que les inégalités s'accroissent.
M. Guy Geoffroy et M. Michel Herbillon . Mais qui est le ministre ?
M. Vincent Peillon, ministre . Tous ceux qui connaissent et qui aiment l'école – il en est sur tous les bancs de cette assemblée – savent ce qu'il faut faire : il faut donner la priorité au primaire, il faut être capable en même temps de former à nouveau les enseignants. Il faut être capable de revoir nos programmes pour les recentrer sur l'essentiel.
M. Christian Jacob. Et de revoir le ministre, aussi !
M. Vincent Peillon, ministre . Il faut accompagner nos enseignants en formation continue. Il faut opérer la transition numérique et le CNDP – je vous l'annonce, car, manifestement, vous n'avez pas suivi l'actualité – s'est transformé la semaine dernière, et c'est aujourd'hui le réseau Canopé qui va porter cette transition numérique pour répondre aux attentes des uns et des autres. Il faut améliorer le temps scolaire dans l'intérêt des enfants et sortir de cette exception française qui faisait qu'il y avait simplement quatre matinées de classe pour apprendre à lire, écrire et compter.
Cette réponse, c'est le choc PISA, c'est la refondation de l'école de la République, c'est ce que nous sommes en train de faire. Je demande aux uns et aux autres, où qu'ils se situent, d'ailleurs, de laisser l'école travailler et de permettre aux maîtres d'avoir l'autorité dont ils ont besoin, sans contester tous les jours, en instrumentalisant des faits divers, le travail de fond mené par l'école de la République. Nous sommes en train de redonner aux élèves, par la création de postes, par des réformes de structure, en agissant aussi sur l'éducation prioritaire, un horizon de réussite.
M. Jean-Frédéric Poisson. C'est faux !
M. Vincent Peillon, ministre . Nous devons poursuivre dans la durée cette action. Elle mérite le rassemblement national, elle mérite mieux que de fausses querelles, et je souhaite que tout le monde s'unisse dans ce travail, qui est d'intérêt général. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Yves Durand
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : Éducation nationale
Ministère répondant : Éducation nationale
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 13 février 2014