Nigeria
Question de :
M. François Loncle
Eure (4e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 8 mai 2014
BOKO HARAM
M. le président. La parole est à M. François Loncle, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. François Loncle. Monsieur le président, mes chers collègues, depuis cinq ans, la secte fondamentaliste islamiste Boko Haram ensanglante le Nigeria. Elle multiplie les enlèvements, les assassinats, les attentats meurtriers contre les marchés, les lieux de culte, les écoles. Cette année, Boko Haram a déjà tué plus de 1 500 personnes.
Depuis quelques mois, cette secte redouble de violence. Le 14 avril, elle a opéré un rapt odieux dans un lycée : les extrémistes ont enlevé 223 adolescentes de douze à dix-sept ans. Leur chef, Abubakar Shekau, a annoncé vouloir les vendre, les marier de force ou les garder comme esclaves.
Boko Haram vise d'abord les femmes, les filles, et précisément le système éducatif pour briser la scolarité des filles. D'ailleurs, le nom de la secte, en langue haoussa, signifie « l'éducation occidentale est un péché. »
Ce rapt abominable a suscité une très vive émotion, non seulement au Nigeria mais dans le monde entier.
Face à la recrudescence des violences terroristes, le président nigérian, Goodluck Jonathan, s'est résolu à faire appel à l'aide occidentale, notamment à celle des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France.
Monsieur le ministre des affaires étrangères, nous ne pouvons plus être spectateurs de cette horreur. Quel type d'aide la France et le monde peuvent-ils apporter aux autorités et au peuple du Nigeria ? (Applaudissements sur tous les bancs.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.
M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Une horreur et une ignominie, mesdames et messieurs les députés.
Une horreur quand, à la mi-avril, plus de deux cents petites filles – dont vous avez cité les âges : douze, treize ou quatorze ans – ont été enlevées.
Une ignominie lorsque le chef de ce groupement sinistre, Boko Haram, a déclaré : « J'ai enlevé vos filles. Je vais les vendre. Une fille de douze ans, je la donnerai en mariage. Et même la fille de neuf ans, je le ferai. »
Devant une telle situation, l'indignation ne suffit pas. C'est pourquoi le Président de la République nous a donné instruction, au ministre de la défense et à moi-même, dès la commission de cet horrible crime, de mettre les services, comme on dit, à la disposition du Nigeria et des pays voisins.
Ce matin même, le Président de la République nous a demandé de prendre contact avec le président du Nigeria pour lui dire qu'une équipe spécialisée, avec tous nos moyens de la région, était à la disposition du Nigeria, concrètement – chacun comprendra ici ce que cela veut dire –, pour aider à la recherche et à la récupération de ces jeunes filles.
Mesdames et messieurs les députés, devant une telle ignominie, la France comme les autres nations démocratiques doit réagir. Ce crime ne restera pas impuni. (Vifs applaudissements sur tous les bancs.)
Auteur : M. François Loncle
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères
Ministère répondant : Affaires étrangères
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 8 mai 2014