organisation
Question de :
M. Gérald Darmanin
Nord (10e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 24 juillet 2014
POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
M. le président. La parole est à M. Gérald Darmanin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Gérald Darmanin. « Il n'est pas trop tard pour réussir le quinquennat ». Cette critique acerbe et terrible ne vient pas des leaders de l'opposition, que vous caricaturez chaque semaine ici, monsieur le Premier ministre. Elle ne vient pas non plus de l'immense majorité des Français qui, à chaque élection, vous signifient leur mécontentement. Elle vient de votre propre camp politique, de votre camarade Martine Aubry. (« Hou ! » sur les bancs du groupe UMP.)
M. Marc Le Fur. Eh oui !
M. Gérald Darmanin. « Il n'est pas trop tard pour réussir le quinquennat » ! Voilà deux ans, vous promettiez la concorde, et vous avez la discorde jusqu'au sein du Parti socialiste.
M. Jean-Claude Perez. Cela vous va bien de dire ça !
M. Gérald Darmanin. Il y a deux ans, vous promettiez aux Français le redressement dans la justice et vous n'avez ni l'un ni l'autre. Il y a deux ans, vous promettiez que dans le concert européen, la France serait entendue et vous n'êtes même pas capables d'imposer le commissaire européen que le Président de la République a choisi.
« Il n'est pas trop tard pour réussir le quinquennat », monsieur le Premier ministre. Certes, Mme Aubry a profité de la belle fusion entre le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie pour régler à Paris, lors d'une conférence de presse, ses petits calculs politiques avec vous. Mais combien de Français pensent la même chose, surtout parmi ceux qui vous ont fait confiance ?
« Il n'est pas trop tard pour réussir le quinquennat ». Qu'avez-vous à répondre, monsieur le Premier ministre, à ce terrible réquisitoire qui émane directement de vos camarades socialistes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Manuel Valls, Premier ministre. Monsieur le député Darmanin, c'est la dernière séance de questions au Gouvernement...
M. Hervé Mariton. Le Gouvernement va tomber ?
M. Manuel Valls, Premier ministre. …et je ne veux pas que vous partiez en vacances avec les doutes qui vous submergent (Rires) et que vous venez d'exprimer. Votre analyse très pertinente sur ce qui se passe au Parti socialiste ou dans la majorité doit être le fruit de l'expérience que vous vivez actuellement dans votre formation politique. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
Sur ces sujets, dont Bernard Cazeneuve vient de rappeler les fondements en répondant à Carlos Da Silva, les lignes politiques peuvent épouser les frontières régionales. Le Président de la République a proposé, il y a deux mois, une nouvelle carte des régions, laquelle s'inspirait de travaux antérieurs qui ont été menés par la mission Balladur notamment ou par des sénateurs, comme Jean-Pierre Raffarin, que je cite là une deuxième fois…
M. Marc Le Fur. Vous n'avez pas retenu les conclusions de la mission Balladur.
M. Manuel Valls, Premier ministre. Il l'a fait afin de faire évoluer notre pays et de rendre les régions plus fortes. Cela sera d'ailleurs l'objet du deuxième texte que vous présenteront Marylise Lebranchu et André Vallini à l'automne prochain.
Pour ma part, je me réjouis que l'on puisse s'accorder sur une carte qui corresponde à ce qui est nécessaire pour le pays. Cette carte, au fil des lectures au Sénat et à l'Assemblée, peut connaître des évolutions, concernant le droit d'option par exemple ou l'une ou l'autre des régions, car nous devons être à l'écoute de chacun.
L'important, c'est ce qui ressortira tout à l'heure du vote de l'Assemblée nationale, alors que le Sénat a refusé d'aller au bout du débat. L'important, c'est le débat que nous aurons sur l'avenir de l'intercommunalité et des conseils généraux, en tenant compte de la spécificité des territoires ruraux. L'important, c'est que l'État accompagne cette réforme.
Si nous sortons tous plus forts, au-delà des dissonances et des divisions que vous avez voulu rappeler, c'est tant mieux. Le Parlement et l'Assemblée nationale auront fait la démonstration que l'on peut bien travailler pour l'intérêt général dans cet hémicycle, non pour un camp, mais pour l'intérêt de la France. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
Auteur : M. Gérald Darmanin
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Régions
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 juillet 2014