Question au Gouvernement n° 2127 :
statut

14e Législature

Question de : M. Jean-Pierre Door
Loiret (4e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 2 octobre 2014


PROFESSIONS LIBÉRALES

M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Door, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Jean-Pierre Door. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

« Le changement c'est maintenant » : le Président de la République n'a eu de cesse d'en faire une phrase emblématique. Or, le monde brûle et notre pays plonge dans la déprime. Après les « bonnets rouges », les « pigeons », les « poussins », les professionnels libéraux n'échappent pas au sentiment de colère froide qui se généralise. Le malaise est profond.

Le monde de la santé, après le monde juridique, multiplie les actions de grève et appelle à la mobilisation. La tension monte chaque jour un peu plus. Les libéraux ont défilé hier dans la rue et les hospitaliers prévoient un mouvement de grève le 14 octobre : un bazar jamais vu dans le monde de la santé ! Vous étiez hier vent debout contre la loi « Hôpital, patients, santé, territoires ». Que faites-vous aujourd'hui ? Nous attendons la réponse.

Monsieur le Premier ministre, cessez de braquer les professions médicales et l'ensemble des professions libérales. Bloquez la tentative d'instituer un pilotage centralisé et administré du système de santé, comme le prévoit le projet de loi relative à la santé publique. Arrêtez l'hospitalocentrisme rétrograde et la réforme de la gouvernance. Arrêtez vos projets néfastes contre les professions réglementées, qu'il s'agisse des notaires, des huissiers, des vétérinaires ou des pharmaciens. Cela a été dit tout à l'heure, arrêtez aussi vos attaques contre les familles (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP) et respectez l'opposition lorsqu'elle vous interroge. À cet égard, la réponse de la secrétaire d'État chargée de la famille était honteuse.

Monsieur le Premier ministre, les Français vont ont adressé leur réponse lors des municipales et, hier, lors des sénatoriales. Ils vous demandent simplement de changer de politique. Quand allez-vous arrêter de casser ce qui marche et ce qui est apprécié par nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.

Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Monsieur le député, dans notre pays, les professionnels de santé, dans leur diversité, permettent à nos concitoyens de se soigner et de recevoir des conseils de très grande qualité.

M. Christian Jacob. Ce n'est pas grâce à vous !

M. Laurent Wauquiez. Pourquoi donc casser ce système ?

Mme Marisol Touraine, ministre. Ce n'est pas en opposant, comme vous semblez le faire, les uns aux autres, les professionnels libéraux aux professionnels hospitaliers, que nous pourrons aborder ensemble de manière sereine les défis auxquels nous sommes confrontés.

Les professionnels de santé que vous évoquez, monsieur le député, sont les premiers à dire qu'il faut adapter leur profession pour répondre aux attentes des Français et aux demandes des jeunes professionnels.

M. Laurent Wauquiez. C'est faux !

M. Claude Goasguen. Il faut adapter le Gouvernement, car cela ne veut rien dire !

Mme Marisol Touraine, ministre. Je l'ai dit : des réponses doivent être apportées pour sécuriser l'exercice des professionnels libéraux, lesquels sont absolument incontournables pour organiser une médecine de proximité, seule capable de répondre aux défis du vieillissement et de l'avenir.

M. Laurent Wauquiez. Baratin complet !

Mme Marisol Touraine, ministre. C'est la raison pour laquelle la loi relative à la santé conforte la médecine et les professionnels de proximité et n'oppose pas la médecine libérale aux hospitaliers ; au contraire, elle établit des relations entre les deux secteurs.

M. Christian Jacob. Changez de ministre !

Mme Marisol Touraine, ministre . En outre, j'ai eu l'occasion de reconnaître le rôle tout à fait spécifique des pharmaciens dans le domaine de la santé.

M. Laurent Wauquiez. Mais vous les massacrez !

Mme Marisol Touraine, ministre . Leur travail est reconnu. Emmanuel Macron travaille d'ailleurs en coopération avec eux pour sécuriser leur profession et leur donner les moyens d'apporter des réponses et des conseils au quotidien à l'ensemble de nos concitoyens. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)

M. Christian Jacob. Vous n'aimez pas les pharmaciens !

Données clés

Auteur : M. Jean-Pierre Door

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Professions libérales

Ministère interrogé : Affaires sociales, santé et droits des femmes

Ministère répondant : Affaires sociales, santé et droits des femmes

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 2 octobre 2014

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