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Question de :
M. Arnaud Robinet
Marne (1re circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 6 novembre 2014
BILAN SOCIAL DE LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE
M. le président. La parole est à M. Arnaud Robinet, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Arnaud Robinet. Monsieur le Premier ministre, décidément, Karl Marx avait raison : « L'histoire ne se répète pas, elle bégaye ».
Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu Président de la République et promet de « changer la vie ».
M. Jean-Claude Perez. Bravo !
M. Arnaud Robinet. Deux et demi plus tard, le 22 mars 1983, Jean-Pierre Chevènement, chef de file de l'aile gauche du PS,…
M. Jean-Luc Laurent. Pas l'aile gauche, l'aile centrale !
M. Arnaud Robinet. …démissionne du Gouvernement pour protester contre les reniements du Président, alors que la gauche subit des revers sans précédent aux élections locales.
Le 6 mai 2012, François Hollande est élu Président de la République et promet, une bonne fois pour toutes, que : « Le changement, c'est maintenant. »
Plusieurs députés du groupe SRC . Bravo !
M. Arnaud Robinet. Deux ans et demi plus tard, Arnaud Montebourg, chef de file de l'aile gauche du PS, quitte le Gouvernement pour protester contre les mêmes reniements du Président.
Mais il y a plus grave que le parallèle sur la guerre idéologique au sein du PS ; je veux parler du parallèle qui concerne les résultats calamiteux du Gouvernement sur le plan social.
M. Bruno Le Roux. C'est trop facile, comme question !
M. Arnaud Robinet. Comme François Mitterrand, François Hollande s'était engagé à inverser la courbe du chômage, à garantir l'avenir de nos retraites, à rééquilibrer les comptes sociaux. Et comme François Mitterrand, M. Hollande va présenter demain aux Français, deux ans et demi après son élection, jour pour jour, un bilan de mi-mandat très éloquent.
En deux ans et demi, le chômage a tellement augmenté que l'on compte plus de 6 millions de personnes inscrites à Pôle emploi.
En deux ans et demi, les dépenses sociales ont tellement filé que la France représente à elle seule 15 % des dépenses sociales du monde entier.
En deux et demi, les déficits sociaux se sont tellement creusés à cause d'une politique « anti-business » et à force de non-réformes, qu'aujourd'hui la Commission européenne, par la voix de votre ancien camarade Moscovici, vous appelle à revoir le périmètre d'intervention de l'État !
Monsieur le Premier ministre, sur l'emploi et sur le social, force est de constater vos échecs, comme le dit très bien le ministre de l'emploi. Puisque vous êtes en échec, quand prendrez-vous vos responsabilités ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre François Rebsamen.
M. Patrice Verchère. Le ministre du chômage !
M. François Rebsamen, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Mesdames et messieurs les députés, monsieur Robinet, votre question est assez confuse, mais j'y ai vu un parallèle entre la trajectoire de François Mitterrand et celle de François Hollande. Il est vrai qu'à gauche, nous avons eu deux présidents de la République.
Vous rappeliez tous les résultats qu'a obtenus François Mitterrand, et vous avez fait une comparaison entre ces deux présidents. Vous avez eu raison de la faire, vous nous permettez ainsi de rappeler que par-delà toutes les avancées sociales du premier septennat de François Mitterrand, il avait été réélu Président de la République.
M. Franck Gilard. À crédit !
M. François Rebsamen, ministre. La comparaison pourrait se poursuivre.
Le dialogue social est la méthode de gouvernement qui a été voulue et choisie par le Président de la République, François Hollande. Cette méthode porte ses fruits. Le dialogue social, contrairement à ce que l'on peut entendre ici ou là, ce n'est pas le fruit de je ne sais quelle compromission. Le dialogue social, c'est l'essence même de ce qui permet de faire de vraies réformes de nos pratiques sociales.
C'est ainsi que depuis le début du quinquennat de François Hollande, cinq réformes majeures ont été faites.
M. Yves Nicolin. Avec quels résultats ?
M. François Rebsamen, ministre . Quatre accords nationaux interprofessionnels ont permis de sécuriser les parcours professionnels et de réformer la formation professionnelle. Surtout, monsieur le député, ces accords vous mettent à mal, car vous aviez commencé le quinquennat de Nicolas Sarkozy par le dialogue social, et vous l'avez terminé sous les huées. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Arnaud Robinet
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 novembre 2014