politique de l'emploi
Question de :
M. Gérard Cherpion
Vosges (2e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 29 janvier 2015
SITUATION DE L'EMPLOI
M. le président. La parole est à M. Gérard Cherpion, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Gérard Cherpion. Monsieur le président, au vu de la situation catastrophique de l'emploi dans notre pays, je m'adresse au Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, le temps de vous poser cette question, cinq personnes auront rejoint les 5 521 000 demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, 321 000 de plus sur un an.
Depuis l'élection de François Hollande, ce sont plus de 600 000 personnes supplémentaires qui subissent ce fléau que représente le chômage, auxquels il faudrait ajouter les nombreuses personnes radiées par Pôle emploi.
M. Christian Franqueville. Combien avant ?
M. Gérard Cherpion. Face à cet échec, votre Gouvernement est désemparé. Vos premières paroles ont été, et je vous cite, « il ne fallait pas s'attendre à des miracles ». Mais, monsieur le Premier ministre, les Français n'attendent pas de miracles, ils attendent du travail !
Pendant que la colère sociale monte dans tout le pays et dans de nombreuses professions, votre ministre, M. Macron, se satisfait de micro-économie, selon ses propres termes.
Durant la précédente législature, marquée par une crise mondiale sans précédent dont vous avez nié l'existence en 2012, nous avions pris des mesures fortes : heures supplémentaires défiscalisées, TVA sociale, renforcement de l'apprentissage, assouplissement des 35 heures, et nous aurions dû aller plus loin. Vous avez systématiquement tout détricoté.
Deux ans et demi après votre élection, assumez enfin vos échecs ! Vous êtes incapables de tenir votre promesse de 2013 d'inverser la courbe du chômage, alors inversez votre politique. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Tous nos voisins européens ont réussi là où vous avez échoué, malgré une situation internationale particulièrement favorable. Sortez de la posture et de l'affichage, auxquels les Français ne croient plus : 5 521 000 demandeurs d'emploi, monsieur le Premier ministre.
M. Bernard Accoyer. Eh oui !
M. Gérard Cherpion. Prenez les décisions fortes qui s'imposent. Mettez en place un nouveau contrat de travail plus souple et plus protecteur, tant pour les employeurs que pour les salariés ! Donnez-leur de la liberté pour travailler autant qu'ils le veulent en supprimant les 35 heures ! Révisez les seuils sociaux ! Modifiez les règles de l'assurance chômage !
Monsieur le Premier ministre, aurez-vous enfin le courage d'effectuer les réformes nécessaires et attendues par les Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe UDI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre François Rebsamen. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. Ne soyez pas si impatients d'entendre la réponse !
M. François Rebsamen, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. En effet, monsieur le député Cherpion, je vous réponds en ma qualité de ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social...
Plusieurs députés du groupe UMP . Et du chômage !
M. François Rebsamen, ministre . …que cela vous plaise ou non. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. S'il vous plaît, chers collègues. Les Français préfèrent que nous restions calmes !
M. François Rebsamen, ministre. Monsieur le député, vous connaissez en effet la situation du chômage dans notre pays. Les chiffres de l'année 2014 ne sont pas bons, cela est vrai. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Michel Herbillon. Bravo ! Quelle lucidité !
M. François Rebsamen, ministre. L'augmentation du chiffre du chômage sur l'ensemble de l'année s'élève à 5,6 %.(« Catastrophique ! » sur les bancs du groupe UMP.) Il est aussi vrai qu'elle était de 5,5 % en 2013, 10,2 % en 2012, 5,5 % en 2011, 5 % en 2010. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Mme Bérengère Poletti. Parlez-nous d'aujourd'hui !
M. François Rebsamen, ministre. Je vous le dis calmement, mesdames et messieurs les députés, car la question de M. Cherpion est une question sérieuse qui intéresse les Français.
M. Alain Chrétien. Le changement, c'est maintenant !
M. François Rebsamen, ministre. Elle mérite autre chose que des cris et des hurlements. J'essaie de vous répondre de la manière la plus sincère possible. Le drame du chômage vous concerne, nous concerne, mais il concerne d'abord les Français.
M. Alain Chrétien. Le changement, c'est maintenant !
M. François Rebsamen, ministre. Car ce sont les Français qui ont été touchés par ce drame depuis six ans. Depuis six ans, on compte 1 300 000 chômeurs supplémentaires, 750 000 à mettre sur le compte de la précédente majorité et 570 000, c'est vrai, pour la majorité actuelle. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
C'est pourquoi nous ne restons pas les bras croisés, c'est pourquoi nous agissons. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Que se passerait-il si le Gouvernement n'avait pas mis en place des mesures comme les emplois d'avenir ? (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Grâce aux emplois d'avenir, plus de 100 000 jeunes ont trouvé une situation convenable l'année dernière. Dans le même temps, nous les formons et nous allons continuer ! Voilà ce que je voulais vous dire ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)
M. Frédéric Reiss. Et la loi Macron, dans tout cela ?
Auteur : M. Gérard Cherpion
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 29 janvier 2015