Question au Gouvernement n° 2567 :
sécurité des biens et des personnes

14e Législature

Question de : M. Henri Jibrayel
Bouches-du-Rhône (7e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 11 février 2015


MOBILISATION POUR MARSEILLE

M. le président. La parole est à M. Henri Jibrayel, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Henri Jibrayel. Hier matin, monsieur le Premier ministre, des tirs de kalachnikov ont résonné dans la cité de la Castellane, dans le nord de Marseille. Ce ne sont pas moins de soixante douilles qui ont été retrouvées sur le sol. La police a été prise pour cible. De la maternelle au collège, des centaines d'enfants ont été confinés dans leurs classes, plongeant les parents dans le désarroi et l'inquiétude.

C'est dans ce contexte que vous êtes venu à Marseille présenter les chiffres de la délinquance, qui s'améliorent (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP), et que vous avez promis la plus grande fermeté.

Jamais un gouvernement ne s'est autant soucié de Marseille et des Marseillais. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Entre 2002 et 2012, 400 postes de policiers avaient été supprimés. Dès votre arrivée place Beauvau, vous avez augmenté les effectifs. Sous votre conduite, des ZSP ont été créées dans les quartiers sensibles.

Cependant, le mal a eu le temps de s'enraciner. Je tiens ici à saluer l'action exceptionnelle des forces de police, du préfet de police M. Bonnetain, mais, sans la remettre en cause, force est pourtant de constater qu'il reste du travail pour chasser des rues de Marseille l'insécurité, les trafics et la peur.

Monsieur le Premier ministre, Marseille vaut mieux que cela, et je sais que vous partagez ma conviction. Cette ville d'une richesse inouïe, forte de ses diversités et de ses habitants, ne doit plus se réduire à ces scènes de guérilla comme en ont vécu les habitants de la Castellane, que je salue ici. Marseille mérite mieux que ces images horribles qui font l'ouverture des journaux télévisés.

Comment l'État et votre gouvernement comptent-ils agir pour garantir l'ordre républicain à Marseille ? Comment tolérer que quelques-uns terrorisent des quartiers entiers ? Il faut chasser les voyous de ces quartiers afin que les familles, les enfants et les habitants puissent les traverser sans avoir peur des balles perdues. Les Marseillais attendent de nous des réponses fortes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur. Monsieur le député, il y a toujours beaucoup de passion dans la manière dont cette ville s'exprime lorsque l'essentiel est en jeu et, parfois, l'accueil ne correspond pas à la réalité de la situation.

Qu'a fait ce gouvernement depuis deux ans…

Plusieurs députés du groupe UMP . Rien !

M. Bernard Cazeneuve, ministre. …sous l'impulsion de Manuel Valls lorsqu'il était ministre de l'intérieur ?

Nous avons d'abord créé 460 postes de plus dans les services de sécurité (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC), là où, mesdames, messieurs de l'opposition, vous en aviez supprimé un très grand nombre (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),…

M. Philippe Vitel. C'est faux !

M. Bernard Cazeneuve, ministre . …au grand dam des forces de sécurité qui se trouvaient à la peine à Marseille.

Nous avons aussi créé un poste de préfet de police, qui coordonne sous son autorité l'ensemble des forces de l'ordre.

Quels résultats avons-nous obtenus ?

Plusieurs députés du groupe UMP . Rien !

M. Bernard Cazeneuve, ministre. Là où, pendant cinq ans, le nombre de règlements de comptes, de vols et de cambriolages n'avait cessé d'augmenter, les résultats vont vous ramener à une certaine lucidité. Le nombre d'atteintes à l'intégrité des personnes a diminué de 28 % en deux ans, celui des violences physiques crapuleuses de 46 %, alors que ces chiffres n'avaient cessé d'augmenter lorsque vous étiez aux responsabilités. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Il y a eu dix-huit règlements de comptes en 2012, dix en 2014, soit une diminution de 44 %, résultat que vous n'avez jamais réussi à obtenir.

M. Élie Aboud. Tout va bien !

M. Bernard Cazeneuve, ministre . Quant aux atteintes aux biens, le nombre de cambriolages a diminué de 11 %, résultat que vous n'avez jamais obtenu. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

Concernant les trafics de drogue, nous avons démantelé des réseaux que vous n'aviez jamais réussi à démanteler, 2,5 tonnes de drogue ont été récupérées, 6 millions d'actifs sur les trafiquants.

C'est la raison pour laquelle nous poursuivrons ce travail en dépit de vos échecs. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Henri Jibrayel

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Sécurité publique

Ministère interrogé : Intérieur

Ministère répondant : Intérieur

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 11 février 2015

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