protection
Question de :
M. Michel Vergnier
Creuse (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 21 mai 2015
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
M. le président. La parole est à M. Michel Vergnier, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Michel Vergnier. Monsieur le ministre des affaires étrangères, depuis la conférence de Copenhague, la communauté internationale peine à prendre la pleine mesure des enjeux climatiques. En dépit de l'évidence des périls qui menacent l'humanité, la résignation et le statu quo semblaient devoir l'emporter. Pourtant, la France, elle, ne se résigne pas. C'est la raison pour laquelle elle s'est mobilisée pour organiser la COP21 en cette fin d'année 2015. Cette rencontre des dirigeants mondiaux n'a qu'un seul objectif : sauver notre planète du dérèglement climatique en adaptant nos économies et nos modèles de développement au défi considérable auquel est confrontée l'humanité.
M. Christian Jacob. Il faut aussi la sauver du socialisme !
M. Michel Vergnier. Oui, la France doit mettre tous les moyens dont elle dispose pour que cette conférence soit une réussite. Nous actionnons tous les leviers : le dialogue bilatéral et multilatéral – la participation cette semaine du Président de la République au dialogue de Petersberg va dans ce sens ; la mobilisation des entreprises, des associations, des citoyens, comme c'est le cas avec le forum « Entreprises et climat » qui se tient à l'UNESCO cette semaine ; l'adoption, enfin, du projet de loi sur la transition énergétique.
Monsieur le ministre, l'objectif est clair : bâtir avec l'ensemble des pays de la planète un accord global, ambitieux et contraignant pour maintenir le réchauffement global en dessous de deux degrés. Cet accord unique doit déboucher sur des actions concrètes. Nous avons besoin d'un basculement radical vers de nouvelles pratiques et une nouvelle économie écologique associant les acteurs privés et publics. Nous ne voulons pas rater cette chance. La France doit être au rendez-vous de la conférence mondiale pour le climat pour saisir cette opportunité unique. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous dire comment le Gouvernement prépare cet événement ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.
M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur le député, vous avez très bien posé le problème. D'abord, la France prépare cette conférence en essayant d'être la plus exemplaire possible. C'est le sens des projets de loi sur la transition énergétique et sur la biodiversité défendus par Mme Ségolène Royal.
En ce qui concerne la COP21, que j'aurai l'honneur de présider, les objectifs sont au nombre de quatre – je vais les énoncer rapidement. Le premier, le principal, est d'obtenir pour la première fois un accord universel des 196 parties qui seront présentes pour ne pas dépasser les 2 degrés d'augmentation du climat liés aux gaz à effet de serre. C'est très difficile, mais grâce à notre politique diplomatique et à toute une série de rencontres et d'interventions, au premier rang desquelles celles du Président de la République, nous allons en ce sens. Le deuxième objectif est de prendre la mesure de toutes les contributions nationales publiées au fur et à mesure par chacun des pays. Ils doivent publier leur contribution avant la fin du mois d'octobre. Nous en sommes aujourd'hui à près de quarante pays.
Le troisième objectif est de faire en sorte que les financements et les technologies soient rendus disponibles. En effet, les responsables de pays en voie de développement disent souscrire aux objectifs, mais demandent des précisions sur la disponibilité des financements et des technologies. Notre objectif est de les fournir. Quatrièmement, il faut associer les communes, les régions, les entreprises, la société civile et vous, mesdames et messieurs les parlementaires, pour parvenir à la fin de l'année au succès que nous attendons. Il n'y a pas d'autre solution que de réussir pour une raison simple, monsieur le député : il n'y a pas d'autre planète disponible. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
Auteur : M. Michel Vergnier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Environnement
Ministère interrogé : Affaires étrangères
Ministère répondant : Affaires étrangères
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 mai 2015