Question au Gouvernement n° 4096 :
apprentissage

14e Législature

Question de : Mme Marie-Françoise Bechtel
Aisne (4e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 22 juin 2016


APPRENTISSAGE

M. le président. La parole est à Mme Marie-Françoise Bechtel, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

Mme Marie-Françoise Bechtel. Madame la secrétaire d'État chargée de la formation professionnelle et de l'apprentissage, l'emploi des jeunes est un sujet majeur, dont l'apprentissage est un des points saillants.

Le Gouvernement, je ne l'ignore pas, a lancé en janvier 2014 un ensemble d'actions pour revaloriser l'apprentissage. Ce plan est indispensable pour combler le retard de notre pays en la matière. Pour autant, il n'est pas facile à mettre en œuvre, car il se heurte à un obstacle culturel, dont témoigne notamment l'effort insuffisant d'orientation dès le collège, ainsi, il faut bien le dire, que la faible appétence des familles pour l'apprentissage.

Pour lutter contre cet obstacle majeur, une voie utile est de jouer sur la motivation des jeunes eux-mêmes. Je voudrais donc appeler votre attention, madame la secrétaire d'État, sur des dispositifs innovants qui mériteraient selon moi d'être développés à plus large échelle. Il en existe deux dans le Soissonnais.

Je songe tout d'abord à « L'Outil en Main », une association qui, depuis des années maintenant, propose tous les mercredis après-midi à des écoliers et collégiens de s'initier à une très large palette de métiers, en les faisant tourner d'un métier à l'autre. Cette action, dont j'ai constaté les résultats absolument remarquables, aide les enfants, ainsi que leur famille, à mieux comprendre l'intérêt du geste artisanal, à en saisir la variété et, par cette rencontre précoce, à déclencher des vocations.

Avec un objectif très différent, une autre association, également soissonnaise, « Le Pied à l'étrier », est en train de créer un projet fondé sur le développement de l'apprentissage à partir du numérique. Il s'agit de faire évoluer la relation entre le maître et l'apprenti, l'apprenti transmettant les connaissances en numérique acquises dans son parcours, le maître transmettant son métier. De la sorte, le métier peut être transformé par une meilleure adaptation au numérique, et tout le monde est gagnant.

Madame la secrétaire d'État, pensez-vous comme moi que ces pratiques innovantes, dont je vous invite d'ailleurs à rencontrer les initiateurs, méritent d'être développées et d'être soutenues ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

Mme Clotilde Valter, secrétaire d'État chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Madame la députée, vous m'interrogez au sujet de l'apprentissage, en mettant l'accent sur un point très important : l'obstacle culturel que constituent les représentations sociales de l'apprentissage, aussi bien au sein des familles que de la société, et qui pèsent gravement sur les choix des jeunes. Nous avons effectivement un grand défi à relever, madame la députée : celui de motiver les jeunes pour l'apprentissage et d'obtenir l'appui de leurs parents et de leur famille.

Il importe tout d'abord de démontrer que l'apprentissage est une voie d'avenir, avec des perspectives d'emploi, puisque 7 apprentis sur 10 sont recrutés au terme de leur contrat et que 50 % des apprentis deviennent chefs d'entreprise. Enfin, c'est grâce à l'alternance que des jeunes deviennent ingénieurs – je crois qu'on ne le dira jamais assez.

Il faut aussi, madame la députée, valoriser les métiers accessibles par la voie de l'apprentissage, dans les services, l'artisanat et l'industrie, en montrant que ces métiers sont aujourd'hui complètement transformés par la révolution numérique et qu'ils offrent aussi de nombreuses perspectives à l'international – c'est cela que les jeunes recherchent.

Enfin, l'État s'est fortement engagé en faveur de l'apprentissage, en annonçant le recrutement de 10 000 apprentis dans la fonction publique. C'est un message extrêmement fort qui est adressé aux jeunes : cela signifie que l'apprentissage concerne tous les jeunes et toutes les formations.

Comme vous l'avez dit, madame la députée, c'est sur le terrain que les choses se passent : avec les relations entre l'éducation nationale, les jeunes et leur famille ; avec les initiatives des maîtres d'apprentissage, auxquels il faut rendre hommage ; avec l'éducation nationale qui s'engage fortement, notamment avec les parcours d'avenir. Et c'est tous ensemble que nous arriverons à motiver les jeunes pour leur avenir. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Données clés

Auteur : Mme Marie-Françoise Bechtel

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Formation professionnelle

Ministère interrogé : Formation professionnelle et apprentissage

Ministère répondant : Formation professionnelle et apprentissage

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 juin 2016

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