gouvernement
Question de :
M. Jacques Myard
Yvelines (5e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 20 décembre 2012
POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Jacques Myard. Monsieur le Premier ministre, à l'évidence, la gauche, en particulier le Parti socialiste, a une faiblesse congénitale avec l'économie. À chaque élection, vous nous promettez la lune !
Plusieurs députés du groupe SRC. Vous aussi !
M. Jacques Myard. Après le temps des chimères socialistes - et c'est sans doute un pléonasme ! - vient le temps des réalités et du boomerang, le temps où vous devez faire des entrechats en permanence et du trapèze avec votre idéologie ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Patrick Lemasle. Et Myard, du poney-club !
M. Jacques Myard. Mais, au lieu de regarder en face les réalités, vous biaisez et faites diversion. Vous faites diversion en sonnant la charge sur les riches, oubliant que la fuite du capital, c'est des investissements en moins aujourd'hui et des emplois en moins demain. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP, Rassemblement-UMP et sur plusieurs bancs du groupe UDI.) Comme vous le rappelle M. Gerhard Schröder, socialiste allemand, vous faites diversion en voulant taxer les familles et les allocations familiales, oubliant que le renouvellement des générations, c'est la chance de la France ! Pire encore, vous faites diversion avec des projets de société sectaires, tel le mariage des homosexuels (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et Rassemblement-UMP), une absurdité au nom d'une prétendue égalité au mépris même de l'intérêt de l'enfant ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Vous faites diversion avec le vote des étrangers (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC)...
M. le président. S'il vous plaît, mes chers collègues !
M. Jacques Myard. ...qui accentue les dérives communautaires (Très vives exclamations sur les bancs du groupe SRC), qui met aujourd'hui en péril l'unité nationale !
Je ne suis pas de ceux, monsieur le Premier ministre, qui rangent au rang de ses espérances les malheurs de notre pays ! Mais je vous rappellerai le mot solennel de ce noble de la cour de Louis XVI : " Sire, méfiez-vous, ce peuple est terrible " ! " (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Je vous le dis : écoutez le peuple qui gronde ! Quand allez-vous cesser de pousser ces projets de société qui divisent les Français ? (Applaudissements sur de très nombreux bancs des groupes UMP et Rassemblement-UMP.)
M. François Rochebloine. Très bien !
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le député Jacques Myard, nous sommes, ici, dans un exercice de questions d'actualité et je ne sais où se situe, finalement, votre question. J'ai compris qu'il s'agissait d'une charge conduite avec votre finesse, votre subtilité et votre sens des nuances habituels ! (Rires et applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Je tenais à vous en féliciter chaleureusement !
Mais ce que je voulais surtout vous dire, c'est que ce gouvernement entreprend effectivement des réformes de société. Vous comprendrez que le ministre de l'économie et des finances ne s'y étende pas trop, non pas qu'il n'en soit pas solidaire, mais parce que cela relève de la charge d'autres ministres. Mais enfin, le mariage pour tous est un progrès ! (Exclamations sur de nombreux bancs des groupes UMP et Rassemblement-UMP.)
M. Jacques Myard. Non !
M. Pierre Moscovici, ministre. C'est pourquoi ce combat mérite d'être mené et il le sera le moment venu. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Mais surtout, ne laissez pas croire que nous sommes à côté de la réalité. La réalité, c'est ce pays que vous nous avez laissé dans une situation dégradée (Protestations sur les bancs des groupes UMP et Rassemblement-UMP), un pays dont la compétitivité recule, comme en atteste le rapport Gallois, un pays endetté au-delà de tout ce qui est possiblement acceptable, un pays qui connaît un chômage de 10 %. (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et Rassemblement-UMP.)
Le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault est attaché au redressement. Nos priorités sont d'abord d'ordre économique et social : l'emploi, l'emploi, l'emploi, mais aussi la jeunesse, la préparation de l'avenir, le redressement de la compétitivité. C'est le sens de tout ce que nous faisons à travers le sérieux budgétaire... (Exclamations et rires sur de nombreux bancs des groupes UMP et Rassemblement-UMP) Eh oui, parce que c'est nécessaire pour désendetter le pays. C'est le sens de tout ce que nous faisons à travers la construction européenne que nous voulons refonder et orienter ; C'est le sens enfin de tout ce que nous faisons en faveur de la compétitivité que vous avez délaissée. C'est aussi le sens de mesures telles que les emplois d'avenir ou encore le contrat de génération. Oui, la gauche travaille pour le bien public, la gauche redresse le pays (Exclamations sur de nombreux bancs des groupes UMP et Rassemblement-UMP), la gauche est à la tâche ; et vous, vous faites de l'idéologie avec une conception totalement passéiste de ce grand pays qu'est la France ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Auteur : M. Jacques Myard
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Économie et finances
Ministère répondant : Économie et finances
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 décembre 2012