Question au Gouvernement n° 44 :
machines et équipements

14e Législature

Question de : M. Michel Françaix
Oise (3e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 25 juillet 2012

RÉINDUSTRIALISATION DANS LE BASSIN DE CREIL

M. le président. La parole est à M. Michel Françaix, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Michel Françaix. Ma question s'adresse à M. le ministre du redressement productif.
Le 5 juillet 2011, on annonçait à Montataire dans l'Oise la fermeture de l'usine STILL. Ce fut un véritable coup de massue, compte tenu de la bonne santé financière de l'entreprise.
En effet, le groupe Kion et Goldman Sachs publient des chiffres record et un excellent premier trimestre 2012 avec une marge de 9 %. Mais, vous le savez, il faut toujours augmenter la rentabilité pour offrir encore plus de dividendes aux actionnaires.
Durant la campagne présidentielle, le candidat François Hollande était venu rendre visite aux salariés de l'entreprise, en promettant que tout serait fait pour aboutir au meilleur plan de réindustrialisation.
À force de persévérance, monsieur le ministre, depuis le 16 juillet, un repreneur a été trouvé. Il s'agit du groupe Punch Metals International qui développera, dès novembre, une activité de sous-traitance de pièces mécanos soudées.
Dans un premier temps, soixante salariés de STILL, au minimum, seront repris sur un personnel de 115 salariés. Il serait indécent de crier victoire, mais chaque travailleur sait bien que sans la volonté de ce gouvernement, rien n'aurait été possible. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Oui, pour les 115 emplois, pour arriver à 250 en allant rechercher en priorité les salariés de STILL.
Oui, il faut tourner la page sans jamais oublier et construire pour que les salariés se reconstruisent et vivent de leur travail.
Il faut bien sûr enclencher le chapitre de la réindustrialisation. L'usine est sans doute sauvée, les compétences aussi. Les salariés repris vont écrire une nouvelle histoire et cela en partie grâce à votre détermination, monsieur le ministre. C'est le bon côté des choses, même si l'élu que je suis partage l'amertume de beaucoup de salariés.
Nous avons plus que jamais besoin de changement, pour porter le plus haut possible la défense des travailleurs.
Nous avons besoin de votre vigilance, monsieur le ministre. Pouvez-vous nous décrire plus complètement les engagements et les conclusions de ce plan ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du redressement productif.
M. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Monsieur le député, vous évoquez le cas de l'entreprise de Montataire, qui semblait perdue ; de nombreux acteurs s'étaient résignés à sa disparition. Pour nous, comme pour beaucoup de Français, un emploi sauvé, un outil de travail sauvé, une usine qui ne ferme pas, est une victoire.
Il faudra, dans chaque territoire, procéder de la même manière exemplaire que dans l'affaire STILL. Bien sûr, un repreneur s'est présenté, mais il n'est pas venu seul. Il a fallu mobiliser le territoire. L'État était au rendez-vous, les salariés et les organisations syndicales également.
Lorsque François Hollande est venu rendre visite aux salariés désespérés (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), il a dit qu'il prenait l'engagement de réindustrialiser ce site. Désormais, il l'est. Nous venons de conclure l'accord le 18 juillet dernier.
Il y a un effort de la banque publique OSÉO et de l'ensemble des partenaires, notamment par le biais du Grand emprunt (" Ah ! " sur les bancs du groupe UMP.) Il s'agit finalement d'une reconversion réussie avec l'ensemble des entrepreneurs qui, autour de cette entreprise, sont intéressés au sauvetage et à la survie de cet outil industriel. Et surtout, c'est une entreprise qui a repris 115 salariés. C'est une histoire heureuse qui montre que la France est attractive, que nous pouvons en parler positivement (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) et qu'il y a aussi des réussites dans ce pays.
M. François Sauvadet. Quel aplomb ! C'est notamment grâce au Grand emprunt.
M. Arnaud Montebourg, ministre. Nous sommes tous, là où nous nous trouvons, les témoins de ces histoires de réussite. C'est l'histoire du redressement productif. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. François Sauvadet. Quelle arrogance ! On verra dans le temps !

Données clés

Auteur : M. Michel Françaix

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Industrie

Ministère interrogé : Redressement productif

Ministère répondant : Redressement productif

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 juillet 2012

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