Question au Gouvernement n° 4557 :
Afrique

14e Législature

Question de : M. François Loncle
Eure (4e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 19 janvier 2017


RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET L'AFRIQUE

M. le président. La parole est à M. François Loncle, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

M. François Loncle. Le vingt-septième sommet Afrique-France s'est tenu le week-end dernier à Bamako, quatre ans après l'opération Serval qui a sauvé le Mali d'une invasion djihadiste. Certes, la région est loin d'être apaisée, comme en témoigne le dramatique attentat-suicide contre les troupes maliennes survenu ce matin à Gao. Des groupes terroristes continuent de sévir dans le Nord du pays, mais la situation s'est nettement améliorée, grâce notamment aux soldats de Barkhane et aux interventions des pays du G5 Sahel. À l’égard de l'Afrique, le bilan du Président de la République, de votre gouvernement et de celui de Manuel Valls est largement positif.

Les relations franco-africaines reposent désormais sur un partenariat à la fois équilibré et pragmatique, respectueux des accords internationaux et de nos valeurs. Elles obéissent à une ligne directrice claire : c'est aux Africains eux-mêmes de se charger de leurs affaires. La France est disposée à les accompagner non seulement en matière sécuritaire, mais chaque fois qu'ils le souhaitent. L'Afrique reste confrontée à de grands défis : la sécurité, la démographie, le développement, la démocratie. S'agissant du développement, la nouvelle politique de l'Agence française est incontestablement un atout pour l'Afrique et pour la France. Monsieur le ministre, comment prévenir les crises et canaliser les tensions sur le continent africain ? Comment renforcer l'Union africaine et les organisations régionales ? Comment faire en sorte de mobiliser davantage l'Europe,…

M. Jean Lassalle. Très bien !

M. François Loncle. …qui regarde trop à l'Est et pas assez au Sud, comme le notent à juste titre mes amis Jean Glavany et Michel Vauzelle, en vue d'une coopération gagnante entre notre continent et l'Afrique ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et du groupe républicain sur les bancs du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)

M. Jean Lassalle. Très bien !

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur le député, merci pour votre question qui fait suite à ce sommet Afrique-France particulièrement réussi. Je voudrais avant tout exprimer la solidarité de la France envers le Mali, qui traverse une nouvelle épreuve avec cet attentat-suicide à Gao, survenu dans un centre du mécanisme opérationnel de coordination, MOC, créé dans le cadre des accords d'Alger. Après l'intervention militaire pour arrêter la menace terroriste, des négociations ont eu lieu, qui conduisent à une réconciliation nationale au Mali. Le pays a engagé des réformes importantes de décentralisation pour intégrer le Nord Mali, et des efforts pour intégrer tous les groupes qui se sont combattus dans l'armée nationale malienne. Des patrouilles mixtes doivent être mises en place. Tout a été préparé, notamment à Gao ; le dispositif devrait maintenant fonctionner. Mais les adversaires du processus de paix et de réconciliation au Mali – des groupes terroristes que combattent les forces de l'opération Barkhane, que contient la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, MINUSMA – sont toujours là. Après l'intervention militaire dans le cadre des Nations unies et avec l'appui de l'Union africaine, le processus politique est désormais engagé ; c'est ce processus, que certains veulent arrêter, qu'il faut à tout prix soutenir.

C'est d'ailleurs cette évolution qui a permis la tenue du sommet de Bamako, qui fut un succès pour la France et pour l'Afrique. Le Président de la République, François Hollande, a reçu les hommages du président Keïta qui a dit : « De tous les chefs d'État français, vous aurez été celui dont le rapport à l'Afrique a été le plus loyal et le plus sincère. » (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.) En effet, c'est une nouvelle conception des relations entre la France et l'Afrique qui est désormais à l'œuvre : la « Françafrique », c'est fini ; place à la coopération en matière de sécurité, de développement, de transition énergétique et de soutien aux initiatives de la société civile. La France agit aussi pour que l'Europe soit plus présente en Afrique, et celle-ci l'est chaque jour davantage. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)

Données clés

Auteur : M. François Loncle

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Affaires étrangères

Ministère répondant : Affaires étrangères

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 janvier 2017

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