Question au Gouvernement n° 470 :
politique industrielle

14e Législature

Question de : M. William Dumas
Gard (5e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 30 janvier 2013

REDRESSEMENT PRODUCTIF

M. le président. La parole est à M. William Dumas, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. William Dumas. Ma question s'adresse à M. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif.
Monsieur le ministre, depuis plusieurs années, la France subit un processus de désindustrialisation : chute de 40 % de nos parts de marchés et déficit commercial de 70 milliards d'euros en 2011. En dix ans, notre industrie a perdu 740 000 emplois, alors que sa part dans le PIB fondait de 30 %. Ce décrochage industriel est considérable.
Toutes et tous, dans nos circonscriptions, nous constatons les dégâts et nous mesurons les conséquences désastreuses des années UMP. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) L'immobilisme sur le front industriel a coûté cher.
Chez moi, dans le bassin cévenol, les entreprises les plus touchées sont Jallatte à Saint-Hippolyte-du-Fort, fabricant de chaussures françaises de sécurité, et Shelbox, fabricant de mobil homes aux Salles-du-Gardon. Nous avons déjà subi durement la crise avec la fermeture de l'entreprise Richard-Ducros à Alès, soit 228 emplois sacrifiés.
Monsieur le ministre, nous sommes fiers de constater qu'avec le Gouvernement, le volontarisme est de retour. Pacte de compétitivité, plan de relocalisation, proposition de loi sur les reprises de sites : notre majorité de gauche se donne les moyens de reconstruire une ambition industrielle. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Je sais, pour être au coeur d'un territoire historiquement marqué par l'industrie, que nous avons les talents, les atouts et les formations qui peuvent avoir un impact sur le potentiel de croissance des industries en France.
D'ailleurs, permettez-moi de vous offrir des chaussures de sécurité, venues tout droit de Jallatte, qui compléteront votre tenue " made in France ". (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Mme Catherine Vautrin. N'importe quoi !
M. William Dumas. Cette paire est le symbole de notre créativité et de notre richesse industrielle que nous devons sauvegarder et développer.
En conséquence, monsieur le ministre, je vous demande quelles sont les perspectives que nous pouvons envisager pour le maintien des outils de productions et des emplois industriels sur notre territoire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe RRDP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du redressement productif... bien chaussé. (Sourires.)
M. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Monsieur le député William Dumas, la politique industrielle du Gouvernement marche sur deux jambes (Rires sur plusieurs bancs) : l'une pour se défendre, l'autre pour avancer.
Se défendre, c'est le travail que font sur tous les territoires - et pas seulement votre département du Gard - l'ensemble des partenaires organisés autour du soutien des entreprises qui connaissent des difficultés ; et je puis témoigner que, sur tous ces bancs, le secours aujourd'hui demandé est obtenu.
Dans les 312 dossiers traités par les commissaires au redressement productif et par le Comité interministériel de restructuration industrielle, 51 882 emplois étaient menacés et 42 447 sont préservés. Il y a trop de pertes d'emplois ; mais je puis attester que dans ces dossiers, les outils industriels sont préservés.
L'objectif est que nous résistions sur le plan économique, même si parfois nous ne pouvons pas préserver l'ensemble des emplois.
L'autre jambe, c'est avancer. Les grands programmes de renouveau industriel ont été évoqués tout à l'heure avec l'automobile. Nous avons mis le cap, avec la filière automobile - les constructeurs et les équipementiers -, sur le véhicule 2 litres, et nous soutenons le " zéro émission ".
Dans le ferroviaire, nous avons mis le cap sur le TGV du futur, et nous avons demandé, avec M. le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, qu'en contrepartie des commandes que nous mettons sur la table, la SNCF sorte en 2018 le TGV du futur, plus rapide, plus compétitif, qui transporte plus de monde et qui s'arrête plus souvent. (Exclamations sur quelques bancs des groupes UDI et UMP.) C'est comme cela que la compétitivité gagnera l'ensemble de l'industrie française !
Mais la bataille pour le renouveau industriel, c'est aussi la bataille culturelle du " made in France ", pour les consommateurs comme pour les producteurs, pour les grandes entreprises comme pour les petites - et pour nous tous ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. William Dumas

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Industrie

Ministère interrogé : Redressement productif

Ministère répondant : Redressement productif

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 janvier 2013

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