rythmes scolaires
Question de :
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
Essonne (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 13 février 2013
RYTHMES SCOLAIRES
M. le président. La parole est à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.Mme Nathalie Kosciusko-Morizet. Ma question s'adresse au ministre de l'éducation nationale. Monsieur le ministre, avec votre réforme des rythmes scolaires, vous avez réussi à faire l'unanimité contre vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Pourtant, c'était la réforme qu'on ne devait pas rater, puisque c'est la capacité d'apprentissage et la santé de nos enfants qui sont en jeu. C'était la réforme qu'on ne pouvait pas rater, puisque le constat est largement partagé que les journées des écoliers sont trop chargées. Oui, mais voilà : d'un constat partagé vous êtes passé directement à une réforme imposée sans concertation.
Un député du groupe UMP. C'est moche !
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet. Aujourd'hui les enseignants sont dans la rue, et vous leur proposez une prime pour les amadouer. Les parents d'élèves sont désorientés ; ils ne comprennent pas pourquoi, au lieu d'alléger les journées, vous alourdissez la semaine et vous la désorganisez. Mais vous leur répondez : je continue ! Enfin, l'immense majorité des maires, de gauche comme de droite, vous alertent sur les difficultés de mise en oeuvre de votre réforme. Mais vous leur dites : débrouillez-vous !
Monsieur le ministre, quand accepterez-vous l'idée qu'on a rarement raison tout seul ? Quand réfrénerez-vous votre penchant immodéré pour l'idéologie, qui n'a rien à faire avec le calendrier scolaire ? Quand enfin retirerez-vous cette réforme, pour laisser le temps à la concertation et à l'étude d'autres solutions, comme celle qui consisterait, par exemple, à raccourcir les vacances d'été ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Madame la députée Nathalie Kosciusko-Morizet, je voudrais tout d'abord que vous montriez plus de considération pour l'ensemble des élus et de ceux qui vont passer, en septembre 2013, à la semaine de quatre jours et demi. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Je voudrais également que vous ayez un peu plus de considération pour vous-même, puisque, par cette réforme, nous ne faisons qu'appliquer une de vos préconisations. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Bernard Deflesselles. Apprenez la modestie !
M. Vincent Peillon, ministre. Après avoir soutenu un gouvernement qui a supprimé quatre-vingt mille emplois dans l'éducation nationale, qui est passé, contre toutes les recommandations, à la semaine de quatre jours et qui a fait disparaître la formation des enseignants, vous vous êtes rendu compte de votre erreur et vous avez préconisé d'en finir avec l'exception française pour revenir à la semaine de quatre jours et demi. C'est ce que nous faisons.
Après des mois de concertation avec l'ensemble des associations d'élus et les syndicats (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), nous entamons une concertation très ouverte sur le terrain, pour choisir entre la pause méridienne et la pause du soir, entre le mercredi et le samedi (Mêmes mouvements), et entre différents types d'activités, ce qui répond aux demandes qui nous ont été adressées.
C'est la première fois qu'on vous entend parler d'école, madame. Vous essayez d'instrumentaliser ce débat pour une raison simple, c'est que vous êtes candidate à la mairie de Paris. (Vives protestations sur les bancs du groupe UMP.) Ce mouvement social ne vous sert pas à défendre l'intérêt des enfants, mais votre intérêt personnel ! Ce n'est pas faire honneur au débat démocratique. (Les députés des groupes SRC et écologiste se lèvent et applaudissent. - Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Plusieurs députés du groupe UMP. Zéro !
Auteur : Mme Nathalie Kosciusko-Morizet
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement maternel et primaire
Ministère interrogé : Éducation nationale
Ministère répondant : Éducation nationale
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 13 février 2013