politique à l'égard des jeunes
Question de :
M. Pascal Deguilhem
Dordogne (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 21 février 2013
COMITÉ INTERMINISTÉRIEL DE LA JEUNESSE
M. le président. La parole est à M. Pascal Deguilhem, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.M. Pascal Deguilhem. Ma question, à laquelle j'associe mon collègue Régis Juanico, s'adresse à Mme la ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative.
Demain aura lieu un comité interministériel de la jeunesse, présidé par le Premier ministre. C'est seulement le quatrième en trente ans. La jeunesse est la priorité du Président de la République.
M. Lucien Degauchy. Non, c'est le chômage !
M. Pascal Deguilhem. Il s'est engagé auprès des Français et des jeunes, pour qu'en 2017, les jeunes vivent mieux qu'en 2012. Cela suscite des attentes légitimes, tant la situation des jeunes est difficile, ce qui fragilise l'équilibre de notre société. Dans chaque foyer, dans chaque famille, partout dans notre pays, nos concitoyens partagent ce constat. Il est sans appel.
Après dix ans où aucune politique ambitieuse pour la jeunesse n'a été menée, et où celle-ci a parfois été stigmatisée par la précédente majorité, tous les voyants sont au rouge. Près d'un quart des jeunes actifs sont au chômage, 40 % dans les zones urbaines sensibles, et parfois plus de 50 % dans les outre-mer ; 1,8 million de jeunes de 15 à 29 ans sont sans emploi ni formation ; 140 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification. Quel gâchis !
Plus d'un million de jeunes de 18 à 24 ans vivent ou plutôt survivent sous le seuil de pauvreté. Le parcours vers l'autonomie des jeunes est devenu un véritable parcours d'obstacle. En matière de logement, de santé, d'insertion, la situation faite aux jeunes est la conséquence de dix ans de défiance, de clichés, d'empilement de dispositifs sans cohérence et souvent sans moyens.
Madame la ministre, nous ne redresserons pas notre pays sans la jeunesse. Elle est notre avenir. La jeunesse de notre pays a besoin qu'on lui fasse confiance. Elle a besoin qu'on l'accompagne vers l'âge adulte, en toute responsabilité et dans les meilleures conditions possibles.
M. Yves Nicolin. Baratin !
M. Pascal Deguilhem. Pouvez-vous nous dire, madame la ministre, quelle stratégie a été retenue par le Gouvernement en matière de politique de jeunesse ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative.
Mme Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative. Monsieur le député, vous venez de rappeler un triste constat : l'aggravation de la situation de la jeunesse, des jeunesses, de notre pays. Cette situation s'est effectivement aggravée tout au long de ces dernières années. Elle justifie pleinement la priorité fixée par le Président de la République en faveur de la jeunesse, et la mobilisation de l'ensemble du gouvernement de Jean-Marc Ayrault pour cette ambition nationale.
Des mesures ont déjà été prises en urgence en matière d'emploi, vous le savez. Les emplois d'avenir offrent aux jeunes qui n'ont pas de qualification une deuxième chance d'en acquérir une, avec un contrat dans la durée.
M. Lucien Degauchy. C'est faux !
Mme Valérie Fourneyron, ministre. Les contrats de génération, dans le secteur marchand, instaurent une solidarité entre les deux âges de la vie active. La garantie jeunes s'adresse à ceux qui sont le plus éloignés d'une activité professionnelle. (Exclamations sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
Il s'agit, enfin, de stopper la saignée effectuée par les précédents gouvernements en matière d'éducation nationale.
M. Lucien Degauchy. C'est du bla-bla !
Mme Valérie Fourneyron, ministre. Demain, le Premier ministre présidera le premier comité interministériel de la jeunesse. Il s'agit de mobiliser l'ensemble des membres du Gouvernement au service d'une politique globale, transversale, qui ne traite pas les jeunes par catégories mais soit dirigée vers l'ensemble de la jeunesse. (Exclamations persistantes sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. Lucien Degauchy. C'est du bla-bla !
Mme Valérie Fourneyron, ministre. Il s'agit d'arrêter les dispositifs dérogatoires. Les jeunes n'attendent pas une assistance, mais la confiance. Ils attendent tout simplement de construire l'avenir de notre pays ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Monsieur Degauchy, je suis sûr que tout le monde a vu votre belle veste. Donc, pas la peine de crier. (Sourires.)
Auteur : M. Pascal Deguilhem
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Jeunes
Ministère interrogé : Sports, jeunesse, éducation populaire et vie associative
Ministère répondant : Sports, jeunesse, éducation populaire et vie associative
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 février 2013