Question au Gouvernement n° 584 :
rythmes scolaires

14e Législature

Question de : M. Benoist Apparu
Marne (4e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 27 février 2013

RYTHMES SCOLAIRES

M. le président. La parole est à M. Benoist Apparu, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Benoist Apparu. Monsieur le Premier ministre, je souhaite vous interroger sur la communication pour le moins intempestive de votre ministre de l'éducation nationale. (" Démission ! " sur les bancs du groupe UMP.)
À peine trois jours après sa nomination et sans aucune concertation, M. Peillon a annoncé le contenu de réforme de la journée et de la semaine scolaires. Il a certes été recadré, mais chacun connaît la suite. Les parents, les enseignants comme les collectivités locales refusent cette réforme saucissonnée et non financée. Ce week-end, le ministre a récidivé et a annoncé une réforme de l'année scolaire pour 2015, sans, là encore, aucune concertation !
Monsieur le Premier ministre, il serait temps que vos services mettent un peu d'ordre dans la communication de votre ministre de l'éducation nationale qui est en passe de réaliser un exploit : " planter " une réforme qui fait pourtant consensus dans son esprit ! (" Ah ! " sur les bancs du groupe SRC.)
Je tenais également à vous interroger, monsieur le Premier ministre, sur les conséquences budgétaires de ces annonces. Nous avons appris, récemment, que les 3 % de déficit ne seraient pas respectés...
M. Guy Geoffroy. Eh oui !
M. Benoist Apparu. ...parce que vous avez annulé nos économies et parce que vous avez, de nouveau, dépensé de l'argent public.
M. Philippe Goujon. Encore un reniement !
M. Benoist Apparu. Je tiens, à ce titre, à appeler votre attention sur une circulaire récemment publiée par le ministère qui supprime vingt-quatre heures de temps d'enseignement devant les élèves, avec pour résultat la suppression de 12 000 postes !
Plusieurs députés du groupe SRC. C'est faux !
M. Benoist Apparu. Enfin, M. Peillon nous a annoncé ce week-end que les enseignants travailleraient deux semaines supplémentaires, ce qui représente cinquante-quatre heures, soit 18 000 postes supplémentaires à financer.
M. Jean-François Copé. Démagogie !
M. Benoist Apparu. Vous comprendrez donc pourquoi les Français ne vous croient plus quand vous leur dites que vous n'augmenterez pas les impôts, ce que d'ailleurs nous confirmait, ce week-end, le ministre du budget !
Ma question sera très simple, monsieur le Premier ministre : quand allez-vous ajourner cette réforme des rythmes scolaires ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. Rudy Salles. Très bien !
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale. (Huées sur les bancs du groupe UMP. - Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député Apparu, je vous remercie pour votre question, car je sais votre attachement à l'école.
Un député du groupe SRC. Tu parles !
M. Vincent Peillon, ministre. L'école a besoin, vous avez raison, d'une grande réforme.
M. Philippe Gosselin. Et de sérieux !
M. Vincent Peillon, ministre. Notre action est cohérente. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Je vous rappelle les observations mentionnées dans un rapport parlementaire du groupe UMP paru en 2010 : " S'agissant de la semaine de quatre jours, elle devrait être purement et simplement interdite. [...] Les vacances d'été pourraient être raccourcies de deux ou trois semaines. " (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) C'est ce que vous affirmiez en 2010 !
Mme Catherine Vautrin. Il vient de le dire !
M. Vincent Peillon, ministre. C'est ce que vous avez dit, mais non ce que vous avez fait !
Mme Claude Greff. On vous parle de méthode !
M. le président. S'il vous plaît, madame Greff !
M. Benoist Apparu. En 2011, la consultation " Chatel ", laquelle a donné lieu à la remise d'un rapport, est parvenue aux mêmes conclusions. En juin 2011, cher Benoist Apparu, vous avez dit, sur votre blog, qu'il fallait avoir le courage de lever un tabou et de traiter la question des vacances d'été. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Cher Benoist Apparu, vous n'avez eu qu'un courage, alors que vous étiez aux responsabilités : supprimer des postes, faire la semaine de quatre jours, supprimer la formation des enseignants et donner des conseils !
Mme Claude Greff. On nage !
M. Vincent Peillon, ministre. Nous faisons, pour notre part, ce que vous auriez aimé faire : redresser l'école française et mettre en place la réforme, ce que vous n'avez pas eu le courage de faire ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Merci de le saluer et arrêtez de vous contredire !
Vous avez été de très mauvais gouvernants, essayez d'être de meilleurs opposants ! (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. - De très nombreux députés des groupes SRC et écologiste se lèvent.)
Mme Marie-George Buffet. Très bien !

Données clés

Auteur : M. Benoist Apparu

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement maternel et primaire

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 février 2013

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