Question au Gouvernement n° 597 :
chômage

14e Législature

Question de : M. Dino Cinieri
Loire (4e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 28 février 2013

CHIFFRES DU CHÔMAGE

M. le président. La parole est à M. Dino Cinieri, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Dino Cinieri. Monsieur le Premier ministre, la question que je vais vous poser est si grave et si importante que j'espère que vous y répondrez.
Plusieurs députés du groupe UMP. Il n'est pas là !
M. Dino Cinieri. Je veux en effet parler du chômage, qui constitue un véritable drame pour des millions de nos concitoyens. Les derniers chiffres sont tombés : ils condamnent votre politique ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.) Avec 43 900 demandeurs d'emploi supplémentaires, soit une hausse de 10,7 % sur une année, ce sont 3,169 millions de personnes qui sont aujourd'hui en situation de détresse. On est proche du triste record de 1997, lorsque l'on atteignait les 3,190 millions de chômeurs, avec mille chômeurs de plus par jour. Dans le département de la Loire où je suis élu, le nombre de chômeurs a augmenté de 11,4 % en un an.
C'est pour apporter une réponse à ce défi majeur que nous avions voté une fiscalité antidélocalisation. Mais vous l'avez mise à bas ! Le Président François Hollande prétendait pouvoir inverser la courbe du chômage avant la fin de l'armée, mais vous ne faites qu'alourdir le fardeau fiscal pesant sur les entrepreneurs et sur les ménages !
Sortez du seul traitement social du chômage, privilégiez un traitement économique de ce fléau ! Mettez par exemple en place une franchise d'impôt pour les capitaux investis dans la création ou la reprise d'entreprises françaises. Ou alors exonérez de cotisations sociales, patronales et salariales, pendant trois ans, toute entreprise de moins de dix salariés qui embaucherait un nouveau salarié en CDI. L'urgence impose des mesures fortes. C'est d'un big-bang économique que nous avons besoin !
M. Julien Aubert. Très bien !
M. Dino Cinieri. Alors, monsieur le Premier ministre, sortez des postures : ne nous faites pas le coup de l'héritage, il n'y a que vous qui y croyiez ! Aujourd'hui, devant les Français, dites-nous comment vous allez aider les PME et les TPE qui sont le moteur de la croissance et du retour à l'emploi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
M. Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le député Dino Cinieri, il est parfaitement légitime qu'un parlementaire pose une question sur le niveau du chômage au lendemain de la publication mensuelle de chiffres auxquels nous sommes malheureusement habitués.
Un député du groupe UMP. Merci !
M. Michel Sapin, ministre. Il est légitime aussi qu'un parlementaire de l'opposition critique la politique menée par le camp adverse.
Mais, monsieur le député, ne perdez jamais de vue que le big-bang économique et social auquel vous faites allusion, la France l'a connu au cours des cinq dernières années. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) La France de la croissance zéro pendant cinq ans, c'était quand ? Entre 2007 et 2012, avec une croissance nulle ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Le big-bang du chômage, c'était quand ? Entre 2007 et 2012, et c'était encore vous, avec plus d'un million de chômeurs supplémentaires ! (Mêmes mouvements.)
M. Philippe Vitel. Ça suffit !
M. Michel Sapin, ministre. Alors, lorsque l'on pose une question, même légitime, sur ce thème, on le fait avec modération et modestie.
Il n'y a qu'à, il suffit de... Mais pourquoi ne l'avez-vous pas fait ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous êtes les responsables du chômage de masse en France, tandis que nous assumons, nous, la responsabilité de politiques concrètes et précises que nous sommes en train de mettre en place. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Parlons des emplois d'avenir. Certains d'entre vous les ont votés.
M. Gérald Darmanin. Ça marche, il n'y a qu'à voir les chiffres du chômage !
M. Michel Sapin, ministre. Mettez donc en oeuvre avec nous ces réponses concrètes au chômage des jeunes, notamment les moins bien formés.
M. Bruno Le Maire. Ça ne marche pas !
M. Michel Sapin, ministre. Parlons du contrat de génération : vous ne l'avez pas voté, et vous avez eu tort. Il va être appliqué dans les entreprises de France et permettra à des jeunes de trouver un emploi. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Au lieu de critiquer, soyez à nos côtés pour faire reculer le chômage ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Dino Cinieri

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 28 février 2013

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