Question au Gouvernement n° 726 :
perspectives

14e Législature

Question de : M. Dino Cinieri
Loire (4e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 4 avril 2013

POLITIQUE DU GOUVERNEMENT

M. le président. La parole est à M. Dino Cinieri, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Dino Cinieri. Monsieur le Premier ministre, je souhaiterais que vous cessiez de répondre à mes collègues députés avec mépris et condescendance !
Monsieur le Premier ministre, les retraités et les salariés sont inquiets, les enseignants sont dupés, les familles dépitées, les agriculteurs floués et les entrepreneurs exaspérés... Le plus grand point commun entre tous les Français en ce moment est la déception à l'encontre de votre action et du flou artistique de votre politique !
M. Gérald Darmanin. Très bien !
M. Dino Cinieri. Le président Hollande est élu depuis près d'un an et que constatons-nous ? Vous avez fait baisser le pouvoir d'achat des Français en supprimant les heures supplémentaires défiscalisées que nous avions mises en oeuvre. Vous fragilisez les entreprises et aggravez le chômage qui atteint des chiffres tristement impressionnants. Vous menacez la politique familiale ambitieuse qui est, pourtant, une réussite depuis des décennies.
Monsieur le Premier ministre, la France déprime, la situation s'enlise, le moral des Français et la consommation s'effondrent. Et que fait le Président de la République ?
Plusieurs députés du groupe UMP. Rien !
M. Dino Cinieri. Il vient presque guilleret, un jeudi soir à la télévision, nous expliquer qu'il a, enfin, pris conscience de la gravité de la situation et qu'il va faire des propositions...(Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Monsieur le Premier ministre, les Français ne sont pas dupes et vous ne les endormirez plus avec des " moi, Président ". Même ceux qui ont voté pour vous déchantent désormais !
Vos ministres sont plus préoccupés par les bruits de remaniement que par les attentes des Français, et ce n'est pas moi qui le dis, mais vos amis élus ! Notre collègue Alain Rousset, par ailleurs président de la région Aquitaine, disait récemment : " Il faut que les ministres pensent à leur job, pas à leur avenir ". Quand à François Rebsamen, il estime, avec raison, que le Gouvernement manque " d'unité " et " d'expérience " !
Monsieur le Premier ministre, le Président de la République va-t-il, enfin, regarder la réalité en face et prendre conscience des difficultés considérables qui pèsent sur nos concitoyens ? Quand prendrez-vous les mesures urgentes qui s'imposent pour notre pays ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances. (" Hou ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Non, s'il vous plaît !
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Je ne réagirai pas aux divers jugements politiques que vous avez pu porter, mais je vous répondrai sur le fond.
Nous n'avons sûrement pas regardé la même émission, jeudi dernier. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) En effet, ce que la majorité et les Français ont vu, c'est un Président calme, c'est un Président déterminé, c'est un Président mobilisé (Exclamations sur les mêmes bancs), c'est un Président mobilisateur qui a fixé un cap : la croissance, et qui a exprimé une volonté : tout faire pour inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de cette année 2013 ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Pour cela, nous ne sommes pas spectateurs, monsieur le député, nous agissons !
Quand nous créons la Banque publique d'investissement, laquelle est la banque des TPE, des PME, donc des entreprises de taille intermédiaire, c'est bien pour favoriser la croissance et l'investissement ! Quand la réforme bancaire a été votée ici même, c'était bien pour remettre la finance au service de l'économie ! Quand nous réduisons les déficits publics et quand nous luttons contre l'endettement public, c'est pour rendre aux services publics les moyens de leur expansion ! Lorsque nous menons une politique fiscale de justice, c'est pour soutenir la consommation ! Quand nous conduisons une politique de réforme du marché de l'emploi, évoquée voici une seconde par Michel Sapin, quand nous créons les contrats de génération et quand nous mettons en place les contrats d'avenir, quand nous veillons à ce que les collectivités locales bénéficient d'une ligne de crédits de 20 milliards d'euros à long terme sur fonds d'épargne, quand nous menons une politique de filières, quand nous travaillons au redressement productif, c'est, en effet, pour réparer les dégâts que dix ans de votre gestion ont faits en France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Protestations sur les bancs du groupe UMP.) C'est pour rendre une perspective, c'est pour rendre un espoir ! C'est cette politique économique et sociale, certes patiente et de long terme, que nous menons ! Elle portera ses fruits ! Je crois que les Français le savent.
M. Alain Gest. Zéro !
M. Pierre Moscovici, ministre. C'est ce qu'ils ont retenu de l'intervention de François Hollande et ils lui feront confiance ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Dino Cinieri

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique économique

Ministère interrogé : Économie et finances

Ministère répondant : Économie et finances

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 avril 2013

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