Question au Gouvernement n° 900 :
apprentissage

14e Législature

Question de : Mme Marie-Louise Fort
Yonne (3e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 30 mai 2013

EMPLOI DES JEUNES

M. le président. La parole est à Mme Marie-Louise Fort, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
Mme Marie-Louise Fort. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Des mots pour cacher les maux, vous en êtes réduit, avec le Président de la République et votre gouvernement, au ministère de la parole (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. - Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP) : parler pour vous convaincre vous-même car vous ne pouvez convaincre les Français ; parler pour masquer vos échecs et vous enflammer parfois, y compris contre l'opposition. Le tout sans pour autant apporter de réponses aux vrais problèmes de notre société.
Prenons le chômage des jeunes, auquel, j'imagine, nul ne peut se résoudre sur les bancs de cet hémicycle : alors qu'un chômeur sur quatre a moins de vingt-cinq ans, MM. Sapin et Moscovici en sont réduits à faire une tribune dans un grand quotidien du soir, appelant, en amoureux de la langue française, à un new deal !
François Hollande lui-même s'est raccroché in extremis hier à l'initiative européenne lancée par Angela Merkel, mais personne n'est dupe : il n'est pas à la manoeuvre.
Et pour cause : alors que l'Allemagne est une référence en matière d'insertion des jeunes par l'alternance et l'apprentissage, vous, qu'avez-vous fait ? Vous avez supprimé dans la loi sur l'école la possibilité de commencer l'apprentissage de façon anticipée, en quatrième ou en troisième ! Vous avez rayé d'un trait de plume la loi Cherpion, pourtant ambitieuse et efficace en matière d'apprentissage ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Vous voulez tirer gloire de vos emplois d'avenir alors que ce ne sont que des rustines. La " boîte à outils " chère au Président, c'est bien beau, mais un pays comme la France mérite mieux qu'un bricoleur du dimanche pour faire face aux défis à relever ! (Mêmes mouvements.)
Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous enfin renoncer à votre posture idéologique et relancer une véritable politique d'apprentissage ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Un ton caustique et déplaisant (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), une intervention peu constructive et dépourvue de véritable question, des imprécisions et des mises en cause qui n'ont aucun sens : je retrouve bien là ce dont vous semblez maintenant avoir fait votre marque de fabrique, madame la députée.
Le Président de la République travaille avec la chancelière Angela Merkel, nous travaillons avec le gouvernement allemand, parce que nous sommes tout simplement confrontés à des défis communs. Et le premier de ces défis est, en effet, le chômage des jeunes. En Europe, le chômage touche plus de 25 % des jeunes : il atteint ce taux dans notre pays, va jusqu'à 50 % en Espagne et en Grèce et augmente même aujourd'hui en Allemagne.
C'est la raison pour laquelle nous avons pris cette initiative commune. N'essayez pas de faire croire qu'il y aurait les uns devant et les autres derrière : il se trouve que nous travaillons ensemble. Hier, il y a eu une rencontre - fait inédit - entre les deux ministres du travail allemand et français, Mme von der Leyen et Michel Sapin, et les deux ministres des finances, Wolfgang Schäuble et moi-même. Nous nous sommes même retrouvés avec le ministre italien dans le bureau du Président de la République pour envisager les manières de lutter contre le chômage des jeunes à l'échelle de l'Europe. Ce sera le coeur d'une initiative que nous prendrons lors du Conseil européen du 28 juin.
Parmi les sujets que nous évoquerons, il y aura, je vous le confirme, la question de l'apprentissage et de la formation en alternance. Nous souhaitons en la matière développer ensemble un véritable Erasmus.
Voyez-vous, lorsqu'on est constructif, on avance. C'est ce que nous faisons avec les Allemands. Et ce ne serait pas une mauvaise chose si, de temps en temps, nous avions le renfort de l'opposition. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)

Données clés

Auteur : Mme Marie-Louise Fort

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Formation professionnelle

Ministère interrogé : Économie et finances

Ministère répondant : Économie et finances

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 mai 2013

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