Question au Gouvernement n° 901 :
jeunes

14e Législature

Question de : M. Christophe Castaner
Alpes-de-Haute-Provence (2e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 30 mai 2013

INITIATIVE EUROPÉENNE SUR L'EMPLOI DES JEUNES

M. le président. La parole est à M. Christophe Castaner, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Christophe Castaner. Monsieur le ministre de l'économie et des finances, l'Europe vit une crise profonde, doute d'elle-même et nos concitoyens s'en éloignent.
Aujourd'hui, l'essentiel, c'est le retour de la croissance, de la confiance et, comme le disait hier le Président de la République, de l'espérance.
Pour cela, nous devons agir vite : comment retrouver l'espérance quand 6 millions de jeunes sont au chômage en Europe - pire, quand ils sont 14 millions sans travail, sans étude et sans apprentissage ?
Nous ne pouvons pas laisser cette génération sans perspective, laisser se développer cette colère, cet abandon.
C'est l'idée même de l'Europe qui est en cause.
Le Président de la République, après avoir négocié le pacte de croissance européen de 120 milliards, vient, en lien avec la chancelière allemande, de lancer l'offensive pour l'emploi des jeunes.
Sans attendre, le Gouvernement a mis en place des armes contre le chômage, avec les emplois d'avenir et les contrats de génération. Il se mobilise chaque jour pour en amplifier l'indispensable mise en oeuvre.
Je pense aussi au pacte de compétitivité, et en particulier à la mobilisation en faveur des PME et des PMI, qui créent le plus d'emplois pour les jeunes, ainsi qu'à la loi de sécurisation de l'emploi, qui facilite l'embauche des jeunes en CDI en exonérant les employeurs de cotisations patronales.
La France prend ses responsabilités, mais il faut aller plus loin et agir à l'échelle de l'Europe. En paraphrasant le Président de la République, l'Europe n'est pas le problème : l'Europe est la solution.
Six milliards d'euros seront disponibles pour l'emploi des jeunes dans le projet de budget européen. Les fonds existent, il ne tient qu'à nous de les mobiliser. Ce new deal européen engage une mobilisation de tous les acteurs publics et privés contre le chômage des jeunes.
Monsieur le ministre, nous avons un ennemi : le temps ! Comment comptez-vous agir dans l'attente de la mobilisation de ces 6 milliards ? Car il y a urgence : l'urgence contre le chômage des jeunes ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.
M. Sylvain Berrios. Et des impôts !
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le député Castaner, je vous réponds à nouveau en mon nom et au nom de Michel Sapin, qui ne peut pas être parmi nous aujourd'hui.
Vous avez noté que, contrairement à ce que disait Mme Fort, la lutte contre le chômage des jeunes est un axe essentiel, structurant, et constitue même la priorité du Président de la République et de l'action du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Vous avez rappelé les dispositifs que nous avons mis en place à cet égard. Le pacte de compétitivité est fait pour muscler l'économie française au service de la lutte contre le chômage, et notamment contre le chômage des jeunes. Les emplois d'avenir, qui démarrent bien, sont là pour offrir une réponse à des jeunes sans qualification, de la même façon que les contrats de génération sont là pour établir une solidarité entre les générations.
Il se trouve en effet que nous voulons amplifier ce mouvement à l'échelle européenne. Nous le devons. Tel est le sens de l'initiative européenne dont nous avons commencé à poser les bases hier, avec la mise en place la plus rapide de la garantie jeunesse - tout jeune sortant du système éducatif doit se voir offrir dans un délai de quatre mois une proposition : soit un emploi, soit une formation - avec le développement de l'alternance et d'un Erasmus européen en la matière, avec l'amélioration des financements des prêts aux petites et moyennes entreprises - nous avons clairement demandé à la Banque européenne d'investissement d'être plus rapide et plus disponible en ce sens - et enfin avec l'amélioration de la mobilité en Europe.
Tout cela passe, comme vous l'avez suggéré, par la mobilisation très rapide des 6 milliards d'euros qui ont été votés dans le budget européen mais pas encore adoptés par le Parlement européen. Le Président de la République et la chancelière allemande vont demander que l'on puisse engager ces crédits par anticipation.
Vous voyez que notre mobilisation est extrêmement forte : nous n'acceptons pas qu'une génération soit sacrifiée. C'est pourquoi le Président de la République sera, avec le Gouvernement, au coeur du combat européen contre le chômage des jeunes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Christophe Castaner

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Économie et finances

Ministère répondant : Économie et finances

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 mai 2013

partager