Fabrication de la liasse
Adopté
(jeudi 13 septembre 2018)
Photo de madame la députée Véronique Louwagie
Photo de monsieur le député Didier Quentin
Photo de monsieur le député Jérôme Nury
Photo de madame la députée Valérie Boyer
Photo de monsieur le député Gérard Menuel
Photo de monsieur le député Gérard Cherpion
Photo de monsieur le député Arnaud Viala

Le 6° de l’article L. 548‑6 du code monétaire et financier est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Les indicateurs retenus prennent en compte d’une part l’ensemble des projets en cours et, d’autre part, les projets financés depuis plus de 12 mois ». 

Exposé sommaire

Selon une récente étude de KPMG, en raison de la baisse des rendements nominaux des produits d’épargne traditionnels, de plus en plus de français s’intéressent aux véhicules d’investissement alternatifs tels que ceux proposés par les plateformes de financement participatif et dont le volume d’investissement représente plus de 500 millions d’euros en France en 2017. Alors que les plateformes communiquent sur des taux de rendements potentiels particulièrement importants, une récente étude de l’UFC-Que Choisir publiée en février 2017 montre que ces investissements offriraient un rendement inférieur à celui du Livret A. Cet écueil s’explique notamment par un taux de défaillance des entreprises financées dont le niveau atteint parfois plus de 10 % des projets financés sur certaines plateformes. C’est pourquoi il est nécessaire d’assurer la qualité et la fiabilité de l’information diffusée par ces intermédiaires. Ces préoccupations ont été réaffirmées par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution en février 2018 à l’occasion de la publication de trois positions-recommandations.

A ce jour, les plateformes sont tenues de publier des indicateurs de risque concernant les montants et le nombre de projets en défaut au cours des trente-six derniers mois ou, si elles remontent à moins de trois ans, depuis le démarrage de leur activité. Ces indicateurs doivent être mis à jour trimestriellement et sont calculés par :

- le rapport de la somme du capital en défaut depuis plus de deux mois sur la somme du capital restant dû de l’ensemble des prêts ;

- le rapport entre la somme des projets en défaut sur le nombre total des projets en cours de remboursement. 

En effet, le secteur du financement participatif connaît une croissance exponentielle qui alimente le numérateur de ces deux indicateurs, le total du capital restant dû ou le nombre total de projets, à chaque nouveau prêt financé. Les volumes prêtés par les intermédiaires en financement participatif ont, par exemple, été multipliés par 88 en cinq ans. Ces indicateurs de risque sont, par conséquent, trompeurs car ils sous-estiment les risques des investissements financés par les consommateurs.

C’est pourquoi le présent amendement propose de créer un indicateur supplémentaire prenant uniquement en compte les projets financés depuis plus de 12 mois afin de rendre compte objectivement de la probabilité de défaut de ces investissements.