Question de : Mme Isabelle Valentin
Haute-Loire (1re circonscription) - Les Républicains

Mme Isabelle Valentin appelle l'attention de Mme la ministre du travail sur le financement des centres de formation d'apprentis. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018 devait répondre notamment à la problématique du financement des artisans qui forment aujourd'hui 35 % des apprentis. De plus les chambres de métiers et de l'artisanat se sont engagées au côté du ministère du travail à former 40 % d'apprentis en plus d'ici 2022, passant de 140 000 à 200 000 jeunes formés dans les entreprises artisanales. Ainsi, 2019/2020 est une période clef pour la mise en œuvre de la réforme. Or, dans la situation actuelle des choses, la requalification des niveaux de prise en charge a montré que ces derniers sont très supérieurs aux coûts préfectoraux moyens, qui ne prennent pas en compte les aides complémentaires de la région qui s'arrêteront fin 2019. Ces coûts de formation ne seront donc plus correctement couverts et deviendront une réelle charge sur l'artisanat, là où l'apprentissage doit être une force. Aussi, cette faille du financement montre que ce dernier sera à deux vitesses pour des contrats signés à quelques semaines d'intervalle à peine. Dans un souci de justice et d'équité pour les jeunes alternants et, afin de correctement mettre en œuvre cette réforme, elle lui demande de faire en sorte, par une utilisation de l'article 41 de ladite loi, que les niveaux de prise en charge définis par les branches professionnelles et retenus par France compétence soient appliqués uniformément aux contrats d'apprentissage en cours au 1er janvier 2020.

Réponse publiée le 5 novembre 2019

La loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a refondé notre système d'apprentissage sur trois principes très simples :  - La liberté de créer ou de développer un centre de formation d'apprentis (CFA) dans notre pays, en supprimant les obstacles administratifs ou juridiques  - La liberté pour les entreprises d'embaucher des jeunes en apprentissage, en supprimant les contraintes de diverses natures et en simplifiant tout l'environnement des entreprises en la matière - L'amélioration du statut d'apprenti, avec la hausse de la rémunération des moins de 20 ans ou l'aide au permis de conduire par exemple.  L'impulsion est donnée, puisqu'en 2018, la plus forte progression du nombre d'apprentis depuis 1996, soit 7,7% a été enregistrée. Cette dynamique s'est encore accélérée au premier semestre 2019, avec le record d'apprentis jamais formés dans notre pays en juin 2019 (458 000). S'agissant spécifiquement de la demande des chambres de métiers, qui forment près d'un apprenti sur trois dans notre pays, il convient tout d'abord de souligner qu'elles souhaitent bénéficier du nouveau système de financement mis en place par la réforme dès cette année, et ne pas attendre le 1er janvier 2020. En d'autres termes, les chambres veulent que la réforme de l'apprentissage entre plus rapidement en vigueur que ce qui était prévu, car le nouveau système est plus simple, plus rapide, plus sécurisé, plus avantageux que l'ancien système malthusien. La ministre du travail souligne également que les chambres de métiers peuvent déjà bénéficier du nouveau système de financement. Ainsi tous les nouveaux contrats signés hors convention régionale bénéficient, dès cette année, du « coût-contrat ». Cela vaut pour les sections existantes, pour de nouvelles sections ou pour de nouveaux CFA au-delà du montant qui était financé par la région. Afin d'accélérer encore l'impulsion donnée par la réforme, la ministre du travail indique qu'après de nombreux échanges fructueux et constructifs avec M. Bernard Stalter, Président de CMA France, et après concertation avec le Président de la République et le Premier ministre, elle a décidé de permettre aux chambres de métiers, comme à tous les CFA créés avant la loi, de pouvoir bénéficier du nouveau système de financement dès le 1er septembre 2019, si elles le souhaitent. Ainsi, les chambres auront, quatre mois plus tôt que prévus initialement, tous les nouveaux moyens créés par la loi du 5 septembre 2018 pour développer massivement l'apprentissage, contribuer à la réduction du chômage des jeunes et répondre aux besoins en compétences des entreprises artisanales.

Données clés

Auteur : Mme Isabelle Valentin

Type de question : Question écrite

Rubrique : Formation professionnelle et apprentissage

Ministère interrogé : Travail

Ministère répondant : Travail

Dates :
Question publiée le 11 juin 2019
Réponse publiée le 5 novembre 2019

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