Grand Paris
Question de :
M. Pierre-Yves Bournazel
Paris (18e circonscription) - UDI, Agir et Indépendants
Question posée en séance, et publiée le 28 juin 2018
GRAND PARIS
M. le président. La parole est à M. Pierre-Yves Bournazel, pour le groupe UDI, Agir et indépendants.
M. Pierre-Yves Bournazel. Monsieur le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, le Président de la République a confié à l'architecte et urbaniste Roland Castro un rapport sur l'invention d'un « nouveau modèle de métropole mondiale ».
Il est en effet nécessaire de redonner du sens à un projet du Grand Paris qui s'essouffle dans les méandres des multiples structures administratives.
M. Robin Reda. C'est vrai !
M. Pierre-Yves Bournazel. Oui, il faut voir Paris en grand. Oui, le Grand Paris doit avoir pour objectif de créer davantage de cohérence entre les territoires et de cohésion entre ses habitants.
Nous attendons les annonces de réformes du Président de la République touchant ce grand projet métropolitain. Paris, la région, la métropole, les collectivités sont en attente, parce qu'elles ont besoin de se projeter dans l'avenir.
M. Christian Jacob. Monsieur Griveaux pourrait-il répondre, plutôt ?
M. Pierre-Yves Bournazel. L'enjeu est vital pour accroître notre attractivité et pour transformer la vie quotidienne de millions de « grands Parisiens ».
M. Éric Ciotti. Monsieur Griveaux ?…
M. Pierre-Yves Bournazel. Pour réussir concrètement le Grand Paris, il faut l'aborder dans un certain état d'esprit. Ce ne peut pas être Paris contre sa banlieue : il faut apprendre à travailler ensemble. Cet état d'esprit demande parfois de penser contre soi-même, de ne pas se dire que l'on a toujours raison contre tout le monde et contre l'évidence.
M. Laurent Furst. Eh ben !
M. Pierre-Yves Bournazel. Chacun doit prendre conscience du fait que l'on ne peut réussir le défi de la ville-monde que collectivement, en dépassant les intérêts et les clivages politiques et territoriaux, comme Gérard Collomb a d'ailleurs su le faire avec la métropole de Lyon (Exclamations, rires et applaudissements sur les bancs du groupe LR) et avec des élus de différentes sensibilités. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)
M. Thibault Bazin. Il est en marche !
M. Pierre-Henri Dumont. Il veut l'investiture !
M. Fabien Di Filippo. Si, avec ça, vous ne la lui donnez pas…
M. Pierre-Yves Bournazel. Comment créer cet esprit de confiance entre tous les acteurs à l'échelle du Grand Paris ?
Monsieur le secrétaire d'État, comment les collectivités et les citoyens seront-ils associés à la mission prospective de M. Castro ? Quand pouvons-nous espérer avoir une vision claire de la réforme qu'annoncera le Président de la République ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI-Agir et sur plusieurs bancs du groupe MODEM.)
M. Christian Jacob. Si, après ça, il n'a pas l'investiture d'En marche…
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement.
M. Christophe Castaner, secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le député, Gérard Collomb a déjà répondu à trop de questions pour répondre aussi à la vôtre (Exclamations sur les bancs du groupe LR), même si le modèle lyonnais aurait en effet pu être une source d'inspiration.
Au-delà de ce modèle, la région Île-de-France n'a attendu personne – ni l'État, ni les collectivités – pour se développer, et heureusement. Car la région Île-de-France est déjà dans les faits, pour les Franciliens qui y vivent, qui y travaillent, qui y étudient, qui y sortent, l'incarnation du mouvement. Elle est déjà en chantier, qu'il s'agisse des entreprises qui s'y installent et des emplois qui s'y créent, des nouvelles opérations de logement et d'aménagement ou de l'offre de transports en commun – le Grand Paris Express.
Ce que les habitants attendent, vous l'avez rappelé à juste titre, c'est que nous proposions, pour cette métropole mondiale, un modèle métropolitain plus inclusif, qui prenne en considération la diversité. Car il y a dans cette métropole de grandes poches de richesse, mais aussi de grandes poches de fragilité et de pauvreté.
La métropole doit également offrir un terrain d'action enthousiasmant aux entreprises françaises et internationales. L'Île-de-France est le poumon économique de notre pays – avec Lyon (Sourires). Il faut qu'elle reste un lieu d'innovation et de développement dont la réussite doit profiter à tous les Français.
La mission que le Président de la République a confiée à Roland Castro, architecte connu de tous, repose sur l'idée de partir du réel, de regarder le Grand Paris tel qu'il est aujourd'hui, du point de vue géographique, urbain, économique et social, et, à partir de ce diagnostic, de proposer non pas un modèle d'organisation territoriale – beaucoup d'études ont déjà été faites en la matière – mais un projet.
Ce projet sera remis cet été au Président de la République, qui se prononcera à son sujet à l'automne. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et UDI-Agir et sur les bancs du groupe MODEM.)
Auteur : M. Pierre-Yves Bournazel
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Aménagement du territoire
Ministère interrogé : Relations avec le Parlement
Ministère répondant : Relations avec le Parlement
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 28 juin 2018