rapport du GIEC
Question de :
M. Loïc Prud'homme
Gironde (3e circonscription) - La France insoumise
Question posée en séance, et publiée le 10 octobre 2018
RAPPORT DU GIEC
M. le président. La parole est à M. Loïc Prud'homme, pour le groupe La France insoumise.
M. Loïc Prud'homme. Monsieur le Premier ministre, le dernier rapport du GIEC, groupe des experts du climat, vient d'être publié. Basé sur 6 000 études scientifiques, il liste les actions à mener pour limiter la hausse des températures sur notre planète à 1,5 degré. Selon certains experts, en effet, le dépassement de ce seuil pourrait entraîner une réaction en chaîne irréversible et accélérer dramatiquement le changement climatique.
L'année 2017 a été l'une des plus chaudes de notre histoire sur tous les continents, mais 2018 pourrait lui ravir ce triste record. Tout le monde s'en rend compte et agit, comme en témoignent les initiatives qui se multiplient, d'Alternatiba à la Marche pour le climat.
Finalement, il ne reste plus que le « champion de la terre » pour entretenir une illusion qui ne résiste pas à l'analyse, au vu du budget prévu pour le ministère de la transition écologique : à peine 1 milliard d'euros quand il en faudrait, selon les experts, au moins dix fois plus pour espérer réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ces 10 milliards représentent moins de 0,5 % de notre PIB, à peine la moitié des allégements fiscaux qui sont offerts en 2019 aux grandes entreprises et une goutte d'eau au regard des dividendes distribués.
Monsieur le Premier ministre, le rapport du GIEC est sur votre bureau. La température ne doit pas augmenter au-delà de l,5 degré, mais notre trajectoire actuelle nous conduit à dépasser les 3 degrés ! Imposerez-vous enfin un budget à la hauteur des enjeux ? Comprendrez-vous enfin et ferez-vous enfin comprendre au président Macron qu'il ne s'agit pas de sauver la planète,…
M. Thibault Bazin. De toute façon, il est sur Jupiter !
M. Loïc Prud'homme. …laquelle se sauvera très bien sans nous, mais de préserver un écosystème compatible avec notre survie sur cette terre.
La question écologique et climatique n'est pas annexe, elle doit être le guide impératif de l'action publique, comme en atteste le rapport du GIEC. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)
Monsieur le Premier ministre, le précédent ministre de la transition écologique a convenu que le carcan financier que vous imposez ne permettait pas de répondre à cet impératif absolu. Quand votre « règle d'or » budgétaire fera-t-elle place à la « règle verte » écologique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)
M. Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le député, veuillez tout d'abord excuser l'absence du ministre d’État François de Rugy et celle de la secrétaire d’État Brune Poirson, qui participent actuellement au conseil des ministres de l'environnement, à Luxembourg.
Je partage vos inquiétudes, nées du rapport que les scientifiques du GIEC ont rendu public hier, mais je ne parviens pas à comprendre votre posture politique.
Lorsque nous proposons un projet de loi pour interdire l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbures, vous vous abstenez. Dès que nous mettons en place des mesures de transition destinées à favoriser le remplacement des voitures, vous votez contre. Dès que nous créons le chèque énergie, vous votez contre. Et quand nous fermons les centrales à charbon, vous restez silencieux ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
Je suis peut-être naïf mais je forme, monsieur le député, le vœu que vous votiez ce milliard d'euros supplémentaire en faveur du ministère de la transition écologique et solidaire, dans le cadre du prochain projet de loi de finances, et que votre président, M. Mélenchon, soit bien présent, le 19 octobre prochain, à la réunion pour fermer la centrale à charbon de Gardanne ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
Il y a les paroles et il y a les actes, monsieur le député ! (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Auteur : M. Loïc Prud'homme
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Environnement
Ministère interrogé : Transition écologique et solidaire (M. le SE auprès du ministre d'État)
Ministère répondant : Transition écologique et solidaire (M. le SE auprès du ministre d'État)
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 10 octobre 2018