lutte contre la pauvreté et le mal logement
Question de :
Mme Jacqueline Maquet
Pas-de-Calais (2e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 14 novembre 2018
LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ ET LE MAL LOGEMENT
M. le président. La parole est à Mme Jacqueline Maquet, pour le groupe La République en marche.
Mme Jacqueline Maquet. Madame la secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé, vendredi dernier, le Président de la République a tenu un discours à Lens, dans le bassin minier du Pas-de-Calais. Un discours dans le prolongement du Plan pauvreté présenté en septembre et apprécié de tous les acteurs. Un discours tenu dans un territoire qui, après avoir été pendant plus d'un siècle le sous-sol de la France, est aujourd'hui en souffrance.
À cette occasion, le Président de la République a rappelé qu'un changement de paradigme s'imposait dans la lutte contre la pauvreté. Ce que nous disons, c'est que la lutte contre la pauvreté est un combat de la Nation tout entière. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)
Là où certains la dénoncent par leur rhétorique, nous prônons la solidarité. C'est le sens de notre politique,…
M. Fabien Di Filippo. Ce n'est certainement pas la vôtre !
Mme Jacqueline Maquet. …par la mobilisation de 15 milliards d'euros dans la formation des jeunes, l'instauration d'un revenu universel d'activité, l'extension de la couverture maladie universelle complémentaire ou encore la baisse drastique du coût du permis de conduire.
La lutte contre la pauvreté passe à mon sens par une politique de lutte contre le mal logement. Il n'est pas possible d'aspirer à la dignité et à l'émancipation sans avoir un toit au-dessus de sa tête. La lutte contre le mal logement n'est pas une dépense, mais un investissement dans l'avenir de nos concitoyens, enclavés depuis trop longtemps dans la pauvreté.
C'est pourquoi nous rappelons la volonté du Président de la République que chacun ait accès à un logement d'ici à la fin du quinquennat (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.), afin d'exaucer enfin ce vœu cher à l'abbé Pierre. Si la loi ELAN, que notre assemblée a votée, apporte des solutions à moyen terme, l'urgence nous impose d'imaginer des réponses à court terme.
Pouvez-vous, madame la secrétaire d'État, nous rappeler quels sont les objectifs et moyens de la stratégie pauvreté que vous menez, en particulier pour le logement à court terme ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé.
Mme Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé. Je vous remercie pour votre question, qui me permet de reprendre devant vous les propos qu'a tenus le Président de la République lors de son déplacement dans le bassin minier vendredi dernier.
Oui, il nous faut changer de paradigme : il ne suffit plus de soigner, de répondre a posteriori à la pauvreté ou de la réduire par une politique curative. Nous sommes convaincus qu'il faut rompre, par la prévention, dès le plus jeune âge, avec la reproduction de la pauvreté, et permettre l'émancipation sociale de tous par le travail.
M. Maxime Minot. Cela a déjà été dit !
Mme Christelle Dubos, secrétaire d'État . Vous m'interrogez en particulier sur le volet logement de notre stratégie. Vous avez raison, il n'est pas possible d'aspirer à la dignité et à l'émancipation sans avoir un toit au-dessus de sa tête.
M. Éric Straumann. On le sait !
Mme Frédérique Meunier. À Marseille, vous n'avez rien fait !
Mme Christelle Dubos, secrétaire d'État. La présence d'enfants dans la rue et le mal logement sont inacceptables. Ils sont une atteinte aux droits les plus fondamentaux.
Plus de 300 000 enfants vivent dans un habitat surpeuplé. Trente mille enfants sont hébergés chaque soir par l'État dans les hôtels ou vivent à la rue. Cinq mille enfants vivent dans un bidonville.
M. Jean-Louis Bricout. Il est facile de faire des constats !
Mme Christelle Dubos, secrétaire d'État . La stratégie pauvreté que nous menons a pour but de garantir ce droit au logement. Avec Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement, nous nous engageons non seulement à agir sur les conditions du logement et de l'hébergement des enfants et à créer un cadre de référence pour leur accueil et leur hébergement mais aussi à renforcer les capacités d'hébergement, en particulier pour les femmes et les familles ainsi qu'à passer de l'hébergement d'urgence au logement pérenne.
M. André Chassaigne. Paroles !
M. Éric Straumann. C'est bien vague !
Mme Christelle Dubos, secrétaire d'État . Je le rappelle, 125 millions d'euros seront ainsi consacrés à la création et à l'adaptation de l'offre d'hébergement et de logement.
Nous renforcerons également les maraudes avec les associations et l'aide sociale à l'enfance, spécialisée dans la protection de l'enfance. Dans les métropoles, ces maraudes seront mobilisées pour aller vers les familles ayant des enfants dans la rue, et prévenir la mendicité.
Oui, nous refusons la pauvreté reçue en héritage et sommes déterminés à rompre avec la spirale de la misère. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Éric Straumann. Ce n'est pas très convaincant !
Auteur : Mme Jacqueline Maquet
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Pauvreté
Ministère interrogé : Solidarités et santé (Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre)
Ministère répondant : Solidarités et santé (Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre)
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 novembre 2018