industrie du papier et du livre
Question de :
Mme Géraldine Bannier
Mayenne (2e circonscription) - Mouvement Démocrate et apparentés
Question posée en séance, et publiée le 14 mars 2019
INDUSTRIE DU PAPIER ET DU LIVRE
M. le président. La parole est à Mme Géraldine Bannier.
Mme Géraldine Bannier. Monsieur le ministre de l'économie et des finances, après avoir échangé sur le livre politique avec le président Ferrand et quelques députés, et à quelques jours du salon du livre, je vais vous parler papier. Je n'oublie pas que l'avenir d'Arjowiggins dans la Sarthe, et de ses 900 salariés, se joue en ce moment même. De même, un plan social est en cours suite à la fermeture d'une ligne de production dans la Meuse, chez Ahlstrom. Enfin, 35 millions d'euros ont été engagés par l'État au mois de décembre pour soutenir le papetier Lecta, en Dordogne, et sauver les emplois.
Le marché papetier est rude, très concurrentiel en France, et sensible à la conjoncture économique internationale, avec une augmentation de 40 % du prix de la fibre de cellulose en deux ans et une production française qui a décru de 20 % en quinze ans.
Du fait de la numérisation de nos pratiques, nous envoyons certes moins de courriers, achetons moins de magazines ; mais les Français lisent toujours beaucoup de livres, formidables vecteurs de pensée, de mémoire et d'imaginaire, et notre industrie papetière emploie encore plus de 12 000 personnes. À l'heure où l'enjeu environnemental doit prévaloir sur toute autre considération, il est crucial de produire de la pâte à papier et d'imprimer localement.
Or, on le sait, dans certains secteurs comme celui des albums jeunesse, l'impression est délocalisée. De même, si le recyclage des nombreux livres invendus reste un enjeu permanent, l'économie circulaire fonctionne de longue date dans la filière papier française, vertueuse à cet égard.
Monsieur le ministre, qu'envisage donc le Gouvernement pour soutenir la filière à long terme, d'un bout à l'autre de la chaîne, pour l'aider à se moderniser et à valoriser un produit local et de qualité ? En tant que présidente du groupe d'études sur le livre et l'économie du livre et du papier, j'encourage tous mes collègues – et tous mes concitoyens – à lire toute l'année, au-delà de cet événement internationaI que constitue le salon du livre, des livres produits et imprimés en France. (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM ainsi que sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances.
Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. La filière papier est très longue, vous l'avez dit : elle va des ressources forestières à la fabrication de la pâte à papier, du papier à l'impression, à l'édition et à la distribution.
Dans un contexte global d'augmentation du prix de la pâte à papier, cette industrie est fragilisée. Mais le secteur du livre demeure stable – grâce notamment à l'action de M. le ministre de la culture – et le livre pour la jeunesse est en croissance.
Permettez-moi de me concentrer ici sur les maillons de la chaîne qui subissent la pression la plus importante. Différents dispositifs existent pour accompagner la filière, en particulier deux contrats stratégiques de filière, l'un pour le bois et l'autre pour la chimie et les matériaux. La France dispose d'une ressource en bois très importante, mais notre production de pâte à papier n'est pas concurrentielle, notamment face à la production scandinave. Ces deux contrats stratégiques visent à accélérer le développement des PME et des ETI, à promouvoir l'innovation et à renforcer les compétences, l'un des points de blocage identifiés. Nous voulons ainsi relancer ces deux filières.
S'agissant des industries graphiques, le ministère de l'économie et des finances réunit les acteurs de la filière pour accompagner des projets, dans le domaine de la numérisation – un projet collaboratif de langage informatique commun à l'ensemble de la filière, par exemple – ou du compactage.
J'en viens aux dossiers difficiles que vous avez cités. En ce qui concerne la papeterie de Condat, nous avons pu, je crois, trouver une solution, grâce notamment au ministère de la transition écologique et solidaire. Nous sommes également en bonne voie pour aboutir à une solution – difficile – pour Arjowiggins.
Notre action cherche constamment à préserver au maximum l'emploi et les savoir-faire d'une part, à donner des solutions pérennes d'autre part. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Auteur : Mme Géraldine Bannier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : Économie et finances (Mme la secrétaire d'État auprès du ministre)
Ministère répondant : Économie et finances (Mme la secrétaire d'État auprès du ministre)
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 mars 2019