Question au Gouvernement n° 1858 :
lutte contre la haine et les discriminations

15e Législature

Question de : Mme Élise Fajgeles
Paris (5e circonscription) - La République en Marche

Question posée en séance, et publiée le 10 avril 2019


LUTTE CONTRE LA HAINE ET LES DISCRIMINATIONS

M. le président. La parole est à Mme Élise Fajgeles. (Mmes et MM. les députés des groupes LaREM et MODEM se lèvent et applaudissent.)

Mme Élise Fajgeles. Alors que je m'apprête à quitter cette assemblée, je voulais saluer l'ensemble de mes collègues présents sur ces bancs, ceux de la majorité comme de l'opposition. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Je voulais citer particulièrement ceux dont l'histoire de vie témoigne des progrès de notre République, une république qui, sous le giron de l'universalisme, rassemble les citoyens, d'où qu'ils viennent.

Dans cette assemblée siègent des femmes, de plus en plus nombreuses ; une personne ayant connu l'aide sociale à l'enfance ; des enfants, des petits-enfants d'immigrés, de réfugiés, de déportés ; des enfants de riches et des enfants de pauvres. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Et tout cela permet d'espérer quant à la force de notre République.

Mais, il y a aussi des raisons de douter : quand ces mêmes députés font l'objet de messages de haine parce qu'ils sont noirs, parce qu'ils sont des femmes, parce qu'ils sont juifs ou, tout simplement, parce qu'ils incarnent la démocratie. (Mêmes mouvements.)

Quand on voit une jeune femme trans, Julia, se faire violenter à la sortie du métro République, au cœur de ma circonscription.

Quand l'antisémitisme augmente de 74 % en 2018, quand les réseaux sociaux regorgent de violence, quand des Roms se font lyncher après avoir été victimes de rumeurs abjectes. (« Par qui ? » parmi les députés non inscrits.)

M. Thibault Bazin. La faute à votre laxisme !

Mme Élise Fajgeles. En ce lendemain de la Journée internationale des Roms, je veux leur envoyer un message de solidarité. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes LaREM et MODEM ainsi que sur certains bancs des groupes LR et SOC.)

Nous sommes entre deux eaux, entre deux mondes, entre l'obscurité et la lumière. Comment pouvez-vous nous assurer, monsieur le Premier ministre, d'emmener le pays du bon côté ? Du côté de l'émancipation, de l'intégration, de l'éducation ?

Je suis convaincue de la justesse de notre action pour libérer et protéger, mais n'oublions pas l'enjeu de la fraternité. Il faut aussi unir.

Car, à quoi sert la politique si ce n'est, comme le dit la chanson, à « être utile à vivre et à rêver » ?

M. Thibault Bazin. Quelle est la question ?

Mme Élise Fajgeles. Monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, sachez que, pour ma part, je tâcherai, où que je sois, d'être utile à vivre et à rêver. (Mmes et MM. les députés des groupes LaREM et MODEM se lèvent et applaudissent – Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SOC, GDR et LT.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Madame la députée, au nom du Gouvernement, je veux saluer chaleureusement votre engagement de parlementaire, comme rapporteure de la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, et, plus largement, votre travail intense contre toute forme de discrimination et de haine.

Vous avez largement contribué à la définition de la verbalisation du harcèlement de rue, par la création du délit d'outrage sexiste. Vous avez porté haut la lutte contre l'antisémitisme et le repli sur soi, ce repli qui conduit à la haine de l'Autre et, trop souvent, à la haine de ce qui est féminin ou considéré comme tel.

Pour diffuser les valeurs de la République, le Gouvernement s'engage à protéger tous les citoyens et toutes les citoyennes, et à faire respecter leur accès au droit commun, en combattant toutes les discriminations.

C'est par exemple le cas dans l'enseignement supérieur et la recherche, où la ministre demande que les personnes trans soient appelées par leur prénom d'usage, ou dans les commissariats, où le ministre de l'intérieur a déployé un réseau de référents LGBT, qui sont mobilisés.

D'autres initiatives contre les discriminations seront prises dans les prochaines semaines, en lien avec Julien Denormandie.

Pour lutter contre les inégalités de destin, chacune et chacun doit pouvoir jouir pleinement de sa citoyenneté, quels que soient son genre, sa couleur ou son origine, et ce dans tous les lieux de la République française.

Toutes vos actions de députée ont toujours convergé en ce sens. Je sais qu'il en est et sera de même de toutes vos actions de citoyenne, dans le passé, le présent et, j'en suis certaine, le futur.

Nous partageons cet engagement républicain. Madame la députée, comptez sur nous pour libérer, protéger et unir, comme je sais que nous avons toujours pu et que nous pourrons toujours compter sur vous. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Données clés

Auteur : Mme Élise Fajgeles

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Discriminations

Ministère interrogé : Égalité femmes hommes

Ministère répondant : Égalité femmes hommes

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 10 avril 2019

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