Reprise de l'ancienne usine Whirlpool d'Amiens
Question de :
Mme Barbara Pompili
Somme (2e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 5 juin 2019
REPRISE DE L'ANCIENNE USINE WHIRLPOOL D'AMIENS
M. le président. La parole est à Mme Barbara Pompili, qu'on écoute en silence, s'il vous plaît.
Mme Barbara Pompili. Ma question s'adresse elle aussi à Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances.
Hier, le tribunal de commerce d'Amiens a placé l'entreprise WN en redressement judiciaire. Il s'agit évidemment d'un coup dur pour les salariés, en particulier les 162 ex-Whirlpool, repris par WN dans le cadre de la réindustrialisation du site. Après ce nouveau rebondissement, on pourrait se laisser aller au découragement, comme c'est le cas sur les bancs de droite, deux ans après le bruit médiatique et politique autour du départ de Whirlpool. Mais c'est une autre histoire que nous, Amiénois, voulons écrire car, contrairement à ce que certains pourraient croire, nous avons les ressources pour rebondir, une fois encore.
D'abord parce que c'est un territoire entier qui se mobilise pour la réindustrialisation du site. Tous les acteurs locaux, départementaux, régionaux, nationaux étaient présents ce matin autour des équipes de WN pour trouver, ensemble, des solutions. Les pouvoirs publics sont actifs, depuis le début, et continueront à soutenir les projets.
Ensuite, parce qu'Amiens est un territoire plein d'atouts, chers collègues, à une heure et dix minutes de Paris, qui peut se développer dans tous les secteurs fortement créateurs d'emplois comme le numérique ou la transition écologique. Et les casiers connectés fabriqués par WN sont à cet égard très intéressants.
Enfin, et c'est le plus important, parce que les salariés de WN sont des personnes formidables, qui n'ont jamais baissé les bras et qui, au contraire, ont su s'adapter, évoluer, se former pour faire face aux nouveaux défis qui s'offraient à eux. Ils ont aujourd'hui des compétences reconnues et les entreprises qui viendront sur le site auront de la chance de travailler avec de tels collaborateurs.
Madame la secrétaire d'État, vous étiez présente avec nous ce matin à Amiens. Vous avez pu constater par vous-même le potentiel du site et, surtout, les compétences des salariés. Que pouvons-nous faire, tous ensemble, dans ce moment crucial, pour donner toutes ses chances à l'activité sur l'ancien site de Whirlpool ? (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances.
Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances. Je vous remercie, parce que vous avez fait une partie du chemin, parce que vous avez donné une partie de la réponse.
M. Fabien Di Filippo. C'est normal, c'est vous qui avez rédigé sa question !
Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État. Pour trouver une solution pour le site de Whirlpool, il faut des élus engagés, constructifs et conscients des points forts du site. Car, oui, nous avons 70 000 mètres carrés à disposition, idéalement situés pour mettre en œuvre des projets industriels. Or nous n'avons pas attendu ce matin pour commencer à y travailler. Nous entendons réindustrialiser au-delà de la proposition de WN. Oui, nous accompagnons WN pour que cette entreprise se recentre sur les activités les plus prometteuses car si son business plan initial n'a pas réussi à être délivré faute de partenaires commerciaux, le cabinet AlixPartners, que nous avons mandaté, met en évidence le caractère innovant de la proposition de WN. Et oui, nous devons les aider à trouver des partenaires commerciaux et à maintenir l'emploi. Enfin, nous avons plusieurs propositions de réindustrialisation du site.
Le temps est compté : nous avons quinze jours pour trouver des repreneurs. Il est possible que nous devions passer par des hauts et des bas, mais je puis vous assurer que, comme vous, l'État s'est engagé à trouver des solutions. J'en profite pour saluer les 160 salariés que j'ai rencontrés ce matin et qui font preuve d'une solidarité à couper le souffle. Cette solidarité doit aussi au fait qu'en deux ans, grâce à nous, grâce aux investissements dans leurs compétences, nous les avons fait progresser – ils sont capables d'avoir un destin individuel, au-delà du destin collectif que nous donnerons à ce site. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Auteur : Mme Barbara Pompili
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi et activité
Ministère interrogé : Économie et finances (Mme la secrétaire d'État auprès du ministre)
Ministère répondant : Économie et finances (Mme la secrétaire d'État auprès du ministre)
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 juin 2019