Pauvreté
Question de :
Mme Mathilde Panot
Val-de-Marne (10e circonscription) - La France insoumise
Question posée en séance, et publiée le 6 novembre 2019
PAUVRETÉ
M. le président. La parole est à Mme Mathilde Panot.
Mme Mathilde Panot. Monsieur le Premier Ministre, le Président qui vous a nommé est le Président des riches. (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.) C'est le Président des plus fortes baisses d'impôt pour les plus fortunés de notre pays. Les riches le remercient : la France est championne d'Europe des dividendes. Le Président des riches, c'est l'ennemi des pauvres. Vous n'êtes pas qu'une équipe au service des banquiers d'affaires, vous êtes également une machine à fabriquer de la pauvreté en masse. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.) 400 000 nouveaux pauvres en 2018 !
Si vous saviez ce que vivre avec moins de 1050 euros par mois veut dire, vous n'auriez pas précarisé le droit du travail, exclu un million de personnes de l'assurance chômage et baissé les APL – aides personnalisées au logement. Si vous saviez ce que vivre dans la pauvreté veut dire, vous n'auriez pas offert sur un plateau des milliards à ceux qui se gavaient déjà. Si vous saviez ce que vivre dans la pauvreté veut dire, vous n'auriez pas réprimé avec une violence de bourgeois apeurés le mouvement des gilets jaunes.(Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)
Plus de 9 millions de pauvres en France, et vous osez – vous osez ! – supprimer l'Observatoire national de la pauvreté ! Vous produisez le chaos, mais vous vous refusez à le regarder en face. Regardez-les, entendez-les, ces gens qui vivent dans la misère ou craignent d'y être bientôt confrontés !
La pauvreté augmente et les inégalités se creusent. Vous ruinez l'État et détruisez le peu de justice fiscale qui restait dans notre pays. Les riches refusent d'accomplir leur devoir républicain de solidarité nationale. De plus en plus de personnes n'arrivent même plus à manger trois fois par jour, mais Mme Pénicaud gagne 62 000 euros par an avec votre réforme de l'ISF : on n'est jamais mieux servi que par soi-même ! (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)
Vos politiques sont insupportables pour nos concitoyens, ceux qui sombrent par votre faute dans la pauvreté, ceux qui pensent avec angoisse aux lendemains difficiles, et nous tous qui n'avons pas oublié que la France doit être une République sociale. Où est votre sens de la solidarité ? Quand donc allez-vous décider de mettre à contribution ceux qui fuient l'impôt ? Quand allez-vous redistribuer les richesses ? Regardez ce qui se passe au Chili, au Liban, en Algérie, et ce qui monte dans le peuple de France : nous ne vous laisserons pas tranquilles ! (Applaudissements sur les bancs des groupes FI et GDR.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
Un député du groupe LR . Quel honneur !
M. Édouard Philippe, Premier ministre. J'ai bien entendu votre question pleine de nuance et de précision, madame Panot. (Sourires sur les bancs du groupe LaREM.) Je vous confirme qu'en effet, nous sommes, comme vous, déterminés à ce que la France ne devienne jamais le Venezuela ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, MODEM et UDI-Agir. – Protestations sur les bancs du groupe FI.)
Mme Mathilde Panot. Ce n'est pas une réponse !
M. Loïc Prud'homme. C'est une honte !
M. Ugo Bernalicis. Votre mépris vous emportera !
M. Jean-Luc Mélenchon. Vous verrez, un jour ce sera votre tour !
Auteur : Mme Mathilde Panot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique :
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 novembre 2019